In Flames – Siren Charms

Publié le 22/09/2014 par Nicolas Didier Barriac
Au milieu de l'été nous vous parlions du nouvel album d'In Flames http://www.guitariste.com/chroniques/in-flames-siren-charms,3453,1.html . Maintenant qu'il est fraîchement sorti, nous avons jugé bon de faire le point avec Björn Gelotte sur la situation du groupe qui a traversé de nombreux changements depuis quelques mois. L'ancien batteur du groupe, devenu guitariste en 1998, est parfaitement conscient de la trajectoire des suédois et explique même par ceux-ci ses succès continus. Lisez plutôt.

Le groupe semble particulièrement excité et confiant à l'idée de sortir Siren Charms. C'est un "enthousiasme d'habitude" non ? In Flames en est tout de même à son onzième album... N'y a-t-il pas une forme de routine dans ce processus ?
Björn Gelotte : Tous les doutes et les questions ont disparu pendant la fabrication d'un album. Nous devons être confiants dans nos moyens car il n'y a que ça à faire. Nous avons fait de notre mieux et peaufiné le disque comme nous le faisons toujours. Je ne m'attends jamais à ce que tu aimes le disque. Je ne m'attends jamais à ce que quelqu'un en particulier aime le disque. Je m'attends simplement à ce que j'aime le disque tout autant que les autres gars du groupe. Nous sommes fidèles à nos principes. Cette démarche a toujours été là et c'est pour cela que nos nouveaux albums sont toujours le meilleur disque de notre carrière. Nous avons eu la chance de pouvoir faire cela tout le temps car nous sommes indépendants : nous n'avons jamais été liés à un management, à une maison de disques, au public, etc.

Siren Charms est la première fois que vous composiez de la nouvelle musique sans Jesper Strömblad mais avec son remplaçant Niclas Engelin. La dynamique a-t-elle changé dans le groupe sachant l'importance créative qu'avait votre ancien guitariste ?
B. G. : Il y a du pour et du contre. Il ne faut pas voir son départ comme une fatalité ou un handicap. Cela nous donne l'occasion d'être plus créatifs. Je suis personnellement très créatif. C'est pour cela que j'écoute assez peu de musique. En effet, je crée constamment de la musique dans ma tête et je m'empresse de la jouer ou de l'exécuter sur une ordinateur pour la juger.

C'est différent d'avant ?
B. G. : Pas vraiment. Les interactions individuelles étaient différentes. Jesper était avec nous jusqu'à très récemment même s'il n'a pas participé à Siren Charms et à Sound of a Playgroud Fading. Avant cela nous faisions tout avec lui. En 1997, quand Glenn Ljungström a quitté le groupe, je suis monté en puissance dans l'écriture. Puis Anders Friden a pris de l'envergure en tant que compositeur. C'est essentiel et c'est ainsi que nous devenons meilleurs, que nous explorons de nouvelles pistes. Nous avons toujours été un groupe « à guitares » mais les éléments mélodiques sont également très présents. Parfois, ça devient ennuyeux de faire les mélodies uniquement à la guitare donc nous avons utilisé des claviers et un chant plus clair. Nous évoluons par petites touches. Aujourd'hui, Anders et moi travaillons plus étroitement qu'auparavant même si j'apporte la grande majorité de la musique. Nous arrangeons tout ensemble et il peut apporter sa patte.

Avec onze albums sous le coude, vous avez utilisé de nombreux styles et avez traversé pas mal de phases. Toutefois, chaque disque a progressé au niveau du son, peu importe ce que l'on pense de la musique. Anders est aujourd'hui un « vrai » chanteur. Tu as senti cette évolution à ses côtés ?
B. G. : Oui. Au début sa seule contribution était d'écrire les paroles. Tout était carré et écrit. Il ne pouvait pas évoluer car nous lui demandions de faire ce que nous avions composé. Ce n'était pas juste. Il a pu prendre de l'envergure et de l'indépendance, ce qui a ouvert de nouveaux horizons pour le groupe dans son ensemble.

The Quiet Place n'était-elle pas la chanson qui a tout changé pour vous ? Même si ce qui la précédait pouvait laisser croire que ça arriverait, vous avez réellement trouvé un nouveau son qui a immédiatement plu à un autre public...
B. G. : Nous n'avons pas cherché à plaire bien que je comprenne tout à fait ta remarque. J'aurais sans doute été énervé si Ronnie James Dio avait sorti un disque de techno tout à coup... Toutefois, nous n'avons pas fait un demi-tour aussi brusque. Nous avions Cloud Connected sur l'album d'avant qui est d'ailleurs sur le même disque que Trigger. Même Worlds Within The Margin sur Whoracle contient plein de claviers. Le seul vrai changement se situe sur la production et dans la manière d'enregistrer nos chansons.

Siren Charms a d'ailleurs été enregistré dans un studio inédit pour vous : Hansa Studios à Berlin. Comment vous êtes-vous retrouvés là-bas ?
B. G. : Pour être tout à fait franc, je connaissais la réputation de ce studio mais je n'imaginais pas que nous puissions un jour enregistrer là-bas. C'est très loin de la scène metal. Pourtant, c'est parfait car il est situé dans une ville à l'histoire palpable. Depeche Mode, David Bowie ou U2 ont dû sentir cela aussi. Je ne pensais pas que ces histoires m'affecteraient et pourtant l'enthousiasme qu d’Anders, qui avait été sur place bien avant le reste du groupe, a été totalement communicatif. Nous avons eu une vraie inspiration là-bas. C'est peut-être Depeche Mode qui nous guidait car après tout, nous avons enregistré une reprise d'Everything Counts.

Tu mentionnais tout à l'heure qu'In Flames était un groupe « à guitares ». Je trouve que, plus que jamais, à présent, c'est un groupe « à chant ». Presque toutes les mélodies marquantes de Siren Charms proviennent d'Anders... Tu es d'accord ?
B. G. : Sans doute. Nous lui avons donné beaucoup d'espace. En fin de compte, peu importe d'où viennent les mélodies. Anders ne pouvait pas chanter avant. On ne pouvait composer qu'avec des cris ou des growls. Les guitares compensaient. Maintenant, nous n'avons plus besoin de faire un disque de death metal car nous avons plus d'options. Nous mélangeons agressivité et mélodies comme bon nous semble. Ca donne une vraie tension et les albums sont nettement moins linéaires à mon sens.

Quand tu es sur scène, n'est-ce pas un peu moins intéressant pour toi de jouer ces titres-là où es-tu davantage dans un rôle de soutien que les autres plus directs où ta guitare dicte complètement l'action ?
B. G. : Ce n'est pas comme si le rôle de soutien était simple. Mais ce n'est pas non plus la musique la plus technique du monde. Les vieux morceaux ne sont pas très durs non plus. Nous sommes un groupe de rock et de metal. Nous savons où sont nos limites et à chaque nous essayons de les dépasser de quelques pourcents à chaque fois tout en nous laissant la possibilité d'incorporer des éléments inattendus. Du chant féminin, des violons, des claviers, etc. : tout ça est acceptable si la qualité suit.

In Flames – Siren Charms
Sony Music
www.inflames.com

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