Tom Taylor a écrit :
David Watts a écrit :
soopajeanmi a écrit :
...tu te rendras compte qu'un forum comme guitariste.com c'est 80% de gens qui ne jouent pas en groupe: une immense
En fait j'en sais rien, mais je suis aussi surpris par ton pourcentage. Ce qui m'amène à dire que les gens devraient essayer de trouver un groupe. Ce n'est pas si compliqué et c'est vraiment une excellente école.
Certes... Mais c'est pas si simple non plus de trouver des gens avec qui ça colle au niveau musical et relationnel. Et surtout ça prend du temps de jouer en groupe, tu as des morceaux à bosser, des répétitions à assurer... Ça va quand t'es étudiant mais une fois dans la vie active c'est different.
Eeeeeeeh oui....
Ce qui est dur c'est de trouver l'alliage et un désir commun, et foutrement profond, de chercher ce je ne sais quoi et ce presque rien qui peut s'incarner, mettons, dans et par un instant de musique, et plus largement de création, presque toujours identifiable au fait qu'on sait dans ces moments avoir trouvé ce qu'on ne cherchait pas...
Il est heureux que cette détermination et ce souci dépassent avec largesse la vie d'étudiant.
Enfin, c'est mon expérience très très limitée...
C'est pour ça que notre époque demeure aussi encore assez passionnante : les groupes peuvent être maintenant le fait de deux personnes, là où autrefois cette envergure et cette géométrie étaient quasiment de l'ordre du rêve. Pour moi, cela a pu commencer quand j'ai acheté une TR 808 il y un peu plus de trente ans (que mes amis amis batteurs me pardonnent
) et qu'on m'a donné un énorme Teac 4 pistes avec ses oreilles de Mickey taillées à 27 cms., si je me souviens bien.
Et pourtant un Teac à bandes ouvertes c'était pas précisément très malléable et fluide comme utilisation...
Mais, oui, jouer ensemble, ne serait–ce qu'à deux, et sans même l'intermédiaire de l'enregistrement, quelle respiration : nos émotions les plus fortes (ces remue–ménages intimes) nous sont venues et nous viennent encore de la musique en vie, par exemple un regard échangé, au studio tard dans la nuit quand on espère plus rien et qu'un ange clandestin touche ses ailes comme dans
It's a wonderful life de Frank Capra ; ou sur une scène aventureuse, tout au creux d'un crescendo bien puissant, bien féérique, quand les notes vont sans autre procès, là où il faut, quelque part dans le cœur, la tête et la tripaille, d'une seule voix, d'un seul mouvement, comme un seul corps.
Alors, dans ces instants, quand on croit devoir détourner le regard, qu'on baisse les yeux ou qu'on les ferme, ce n'est pas toujours pour regarder les mains jouer...
Whaouww, by Jove, et Tabernac'...
Là, oui, on est comme le Grand Précieux dans Tintin au Tibet, on ne touche plus terre...
Et là, encore, je ne passe pas à côté de mon sujet...
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.