Ca ne va pas surprendre grand monde que j'ai craqué pour l'Epi Jared James Nichols
. Déjà, j'aime beaucoup le mec et son jeu, mais aussi son modèle signature correspond parfaitement à mes goûts (dans le temps, j'avais déjà bricolé une Bach junior à table bombée - goldtop cependant).
Voilà donc la bête, encadrée par la vieille garde, ses gentilles tantes de 65 et 63 ans
.
Epiphone Jared James Nichols
Autant dire que j'ai de quoi comparer. Quelles sont les grosses différences?
- la caisse est celle d'une LP custom en épaisseur, pas d'une junior, donc un cm de plus
- la table bombée (attention, c'est une custom, donc pas d'érable mais bien une caisse tout acajou)
- le manche plus épais/fat: c'est
vraiment un gros manche! Mais pourtant très confortable, une très belle réussite
- à noter: le poids est pourtant très raisonnable, 3,6 kg. J'imagine qu'elle doit être creusée d'une façon ou d'une autre mais je n'ai pas repéré de cavité à la percussion
Commençons par les points négatifs, c'est important même s'ils ne sont pas nombreux
- à la réception, les plots du micro étaient à un bon cm des cordes
. Autant dire que branchée, ça sonnait anémique au possible . Une fois l'action (haute d'origine) réglée, on gardait encore 4 à 5 mm d'écart, ce qui est franchement trop. J'ai donc dû utiliser un shim (une cale) pour P90 dogear - heureusement, il m'en restait en stock
- la touche déteint sur les doigts; c'est hélas classique chez Epi (et pas que), mais ça s'estompe au bout de deux-trois jours de jeu intensif et heureusement, la touche ne pâlit pas pour autant (donc ce n'était pas nécessaire de la teinter
)
Tout le reste est positif!
- elle est superbe et la finition est quasi parfaite! en cherchant bien avec une loupe, on notera une ou deux mini (mais alors mini!) imperfections du binding sept plis (mais il faut vraiment une loupe); la finition noire satinée est à mon sens un excellent choix, qui va se patiner admirablement avec le temps
- le manche est donc super fat et pourtant super confortable! le frettage est impeccable et permet une action bien basse sans buzz ni choke sur les bends (étouffement des tirés)
- la tenue d'accord est top (mais vraiment!): le sillet est, une fois n'est pas coutume, parfaitement taillé (je n'ai rien eu à faire!) et les mécas Grover sont à la hauteur de leur réputation
Venons-en au son (je rappelle que le micro est un Seymour Duncan US): une fois le problème de hauteur du micro réglé (je ne dis pas que ce sera sur tous les exemplaires, avec une table bombée et un wraparound il y'aura inévitablement des variations), on se retrouve avec une guitare plus bright qu'une junior ordinaire: après tout, Jared James Nichols est un fingerstylist, et il a donc besoin d'un peu plus de mordant pour son son - y'a une logique.
On a même du twang telecaster survitaminé! Mais il suffit de baisser le tone d'une unité ou deux (progressif le tone, bien!) et on arrive au son junior typique, ça rugit comme il faut et le sustain est franchement excellent. On peut faire tout ce qu'on fait avec une junior, y compris toutes les variations avec le volume et le tone (le volume aussi est nickel, pas de perte d'aigues en le baissant), jursqu'à arriver à quasi un son d'acoustique même sur un ampli à burne. C'est donc typiquement la guitare qu'on branche dans un ampli bien poussé, et puis on fait son son avec les potards. Excellente dynamique aussi.
Gros coup de coeur donc, et alternative idéale pour ceux qui veulent se payer une bonne junior et n'ont rien contre le look custom et une tête Epiphone qui ma foi passe très bien sur ce modèle. Dans la lignée des dernières réussites d'Epi en matière de modèles signature (sans doute encore PLUS réussie que la Firebird JB que j'aime pourtant énormément, mais qui est beaucoup moins polyvalente). Même le case (softcase rigide de qualité) est bien!
(plectre "billard" de chez Riki-Le-Plectrier)
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"