J'avais une belle guitare classique Alhambra, en palissandre de Rio, touche ébène, fabriquée par un luthier, une véritable guitare de concert qui sonnait bien. Puis j'ai acheté une strat et j'ai rangé ma classique dans son étui. Je l'ai délaissée près de deux années jusqu'au jour où j'ai voulu la jouer. Le manche semblait avoir travaillé mettant les cordes à 4,5mm de la douzième touche, le son était étouffé, sans puissance, comme si la guitare n'avait jamais été utilisée.
Je me suis renseigné auprès d'un luthier qui m'a dit de la sortir de son "cercueil" et de la placer proche et face à mon ampli, les ondes devant améliorer la résonance de la caisse. J'ai poncé mon sillet de chevalet ramenant les cordes à 4mm et je l'ai jouée pratiquement tous les jours. Il a fallu près d'une année pour que je retrouve les qualités musicales qu'elle possédait lors de son achat.
Elle est, comme ma strat et ma folk, stockée suspendue à un stand hercules. Elle conserve ses qualités et je n'ai plus à la sortir de son case pour la jouer.
J'en déduis, que comme nos meubles, son bois est sensible aux variations de température et d'humidité, et qu'il faut veiller, dans la mesure du possible, que la pièce où elle est rangée ait une température constante de 20 degrés environ. Cette condition idéale de stockage est de plus en plus difficile à obtenir. L'hiver 18-20 degrés, on y parvient facilement, mais depuis quelques années, suite au réchauffement climatique, les étés sont sujets à des températures élevées et la température de la pièce peut atteindre 25 à 27 degrés.
Je remédie, en partie, à ce grave inconvénient, en déposant, au pied de chaque guitare, une petite coupelle remplie d'eau. Alors, certes, il faut souvent raccorder chaque guitare mais leur manche et leur corps ne subissent aucune déformation.
Je crains fort, qu'au fil des années le problème des canicules s'amplifie et devienne un problème insoluble, si la température d'une pièce vient à atteindre les 30-35 degrés, l'avenir de nos guitares sera sérieusement compromis.