Dernier Neil Young

Rappel du dernier message de la page précédente :
Doc Loco
jjloco a écrit :


J'ai jeté une oreille rapide certes, mais disons que je pars de "j'aime pas la country (oui je sais mais je résume), le folk, l'americana etc donc en lisant certains commentaires je me suis dit: "bon, essayons" (il m'a fallu voir le live à Ronnie Scotts pour enfin apprécier Jeff Beck). Tentative ratée pour cette fois !


Evidemment, c'était pas gagné d'avance .

Mais comment résister à ça?



Ou ça?

In rod we truss.

"Quelle opulence" - themidnighter

"It's sink or swim - shut up!"
Invité
ça passe mieux et je pense qu'il faut être sensible à l'esprit qui se dégage, avoir conscience de et un intérêt pour l'Histoire sous-jacente pour bien apprécier (un parallèle: nombre d'artistes brésiliens que j'aime beaucoup chantent bien faux mais c'est tout la culture derrière qui me touche). Il ne s'agit pas vraiment de musique "musicienne"....


Et puis ça sonne trop Gibson pour moi (je taquine). Bref, merci pour l'effort Doc.
Tuesday
Doc Loco a écrit :
Quoique moins lyrique, mon avis rejoint un peu le tien: il y'a bien une prise de position dans le traitement de ces airs qui n'ont du coup plus rien de folklorique - j'aurais même tendance à penser que le "lifting" opéré par le Crazy Horse rend à ces chansons leur urgence et leur sens premiers.
C'est le coté de l'album que j'ai trouvé admirable. Il nous a pondu une étude historique (je suis prof d'anglais dans le civil, et de l'histoire américaine, j'en ai bouffé) aussi dense et riche que certains bons bouquins sur la création des États Unis.

jjloco a écrit :
je trouve ça insupportable, presque autant que "Lulu". C'est grave docteur?
"Y'a rien de grave, sauf la mort!" Jerry Lewis

Ben disons, pour faire simple, que Neil Young se radicalise et devient de plus en plus un maitre de son univers. Univers qu'il forge à coups de concepts et de partis pris (tiens, comme Lou Reed). Mais univers dont il laisse aussi la porte ouverte sans pour autant filer le "cocktail gratuit" aux nouveaux venus (tiens, comme Lou Reed).

Comme un vin par trop capiteux qui de toute façon ne plaira pas à tout le monde, Neil Young se detache peu à peu de toute sorte de vulgarisation (au sens non pejoratif du terme)... Comme Lou Reed, mon autre idole

À ta décharge, je trouve aussi Lulu inécoutable
Charles R. Bloch PEINTURE
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Tuesday
Juste un petit tour rapide, histoire de frimer un peu pour vous dire que ma petite chronique d'Americana est parue dans le Rolling Stone du mois de Septembre (avec Elvis en couverture)
Tuesday a écrit :
"De plus en plus rocailleux, Neil Young rassemble son Crazy Horse et balance bruyament sur la table une pepite tout juste excavée. C'est ce qu'est Americana: de l'or en masse infiltré dans la terre et la pierre. Le tout est sale et lourd mais les hommes tuent pour elle et une fois qu'on l'a en main, l'esprit nous quitte et seuls parlent les rêves.

Le son d'une Amérique devenue (déjà) folle et qui faisait de son mieux pour (faire) oublier l'horreur à venir. Americana nous ramène à ces moments d'avant bataille, comme l'illustrent les bouleversantes images de "Jesus' Chariot" (un "bal d'adieu" de garnisons d'appelés) où la moitié des hommes qui dansent en uniforme mourront quelques jours après, pleins de plomb dans la chair et de pu dans le sang. 

 Pour qui a déja tenu une Winchester dans ses mains, Americana resonnera comme le cliquetis de cette arme que l'on charge. Une arme lourde et terible dont la légèreté n'existe que dans les films. Les guitares du Crazy Horse sont ciselées, burinées, épaisses et fatales. Le tambour est martial et décidé. On va au combat la fleur au fusil et le whiskey dans les larmes. Comment ne pas être retourné par ces chansons secessionistes qui parlent d'amour lointains, de redemptions et de gloires patriotiques. On atteint ici la force d'un Star Spangled Banner Hendrixien. On pense à Pete Seeger, Woody Guthrie et le fantome de Joe Hill.

Neil Young se pose en historien des Etats Désunis.
Massif et definitif, tragique et magnifique.

Karl R. Bloch"
Charles R. Bloch PEINTURE
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Tuesday
Et accessoirement, MOJO de ce mois ci a aussi publié un texte que j'avais écrit sur Springsteen
Charles R. Bloch PEINTURE
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Tuesday
angelus270184 a écrit :
un jour tu écriras peut être sur un mec du fofo ^^
Who knows

angelus270184 a écrit :
Je vais m'atteler à cette album tiens, jusqu’ici NY ma toujours frôlé d'une oreille distraite mais ta chronique ma bien plus.

Alors, le texte a atteint son but
Charles R. Bloch PEINTURE
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Henry777
Je me demande pourquoi j'écoute seulement cet album en entier maintenant alors que les 2 ou 3 chansons que j'avais entendu au moment de la sortie m'avais bien plus. Grosse erreur d'avoir attendu 4 mois avant de m'y atteler.
O)))

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