***MISTER ROBOTO V2.1***
34982 BYTES FREE
READY
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Désolé pur ce long pavé, mais pour les intéressés à cette question, ça peut être intéressant.
Ancien testeur dans le secteur de la hifi, j'ai pris un congé sabbatique depuis un moment déjà. Mais ai toujours contact avec certains de mes collègues, du monde du jeu vidéo, de la presse commune, ou de l'électronique de loisir.
Une réalité, c'est que le journaliste qui écrit son test, est (ou peut être...) soumis à tout un tas de contraintes.
La première, c'est qu'un article, dans la presse spécialisée ; est très souvent accompagnée d'un contrat publicitaire. L'entreprise te met donc le matos à disposition, et, pour te remercier (te corrompre... on choisira le terme le plus subjectivement adapté)... ils commandent :
- des pages entières
- des vignettes
- Quelques manchettes
... ceci met du beurre dans les épinards du journal, et garanti, à la marque testée, de bien tenir le manche du couteau en cas de pépin.
Il s'est déjà vu qu'un test négatif soit immédiatement suivi d'un retrait massif de publicité. C'est une pratique courante. Et aujourd'hui, quand tu es un petit magazine français qui peine à boucler les fins de mois, t'as intérêt à brosser le groupe Marshall, Fender, Gibson, Korg, et biens d'autres, si tu veux pas bouffer des raviolis en boite.
Un test négatif, implique aussi souvent, que tu vas avoir beaucoup plus de mal à te procurer les articles X ou Y pour un prochain test. J'ai ici, l’anecdote d'un testeur de jeu vidéo. Qui avait testé un jeu de la boite "trucmachin". Le jeu était mauvais, il a écrit un article comme tel. Et, subitement, plus moyen d'avoir les autres jeux de "trucmachin" pour d'autres tests. Pendant un peu plus d'une année. Ce qui rend ton magazine, immédiatement moins intéressant, car il peut te manquer des poids-lourds de la saison. Que tu devras alors acheter, mais plus tard que les "pre-release". Ça handicape ton produit par rapport à la concurrence.
En général, il y a une stratégie autour d'un test négatif.
On décide de ne pas imprimer l'article après retour auprès du fabricant. Et ça arrive fréquemment. C'est pourquoi le magazine machtruc t'annonce le test d'une guitare "chosemachin", et que, subitement, le test n'arrive pas. La version officielle sera alors "on n'a pas reçu l'instrument...blablabla"... La vérité, qui ne peut être écrite, étant : "la guitare était réglée avec le cul, on avait un raton-laveur dans l'électronique, les micros étaient en fromage, désolé".
OU alors, on applique la stratégie dite "de la langue de bois", allié au manque de repère du lecteur. Le testeur va essayer de brouiller les pistes, en disant du bien des points positifs et en survolant les points négatifs. Ou il va utiliser des termes bateaux pour tromper le lecteur. Ainsi, on a informé... mal. Mais le lecteur est content et le sponsor aussi.
Je reviens presque à mon point du début. Je parlais d'articles avant. Mais je n'ai même pas abordé le fait que, certaines fois, un article fondamentalement publicitaire est directement commandé par une entreprise. Ce n'est pas un article que nous écrivons, c'est un article qui est rédigé par le commercial de l'entreprise XY.
Une autre contrainte. C'est que PLUS PERSONNE NE SUPPORTE UN AVIS NEGATIF. Oui... on en est arrivé là aujourd'hui. Un flot d'éloge sera toujours bien accepté. Mais en tant que journaliste, écrire un avis critique sur un produit va te valoir beaucoup BEAUCOUP de haine. Déjà, on a celle des fanboys, qui vont attaquer ton intégrité journalistique sous tous les plans "c'est un règlement de compte", "il est complexé", "guitariste raté"... puis, en général, tu as la marque, qui va contrecarrer via ses leviers (sa page internet, son propre forum... ou via des "pions" -> forumeurs payés sur les forums pour représenter la marque) et des communiqués officiels, et puis tu as ceux qui ont déjà acheté le produit, et qui veulent lire une confirmation que leur appréciation était la bonne, t'as les courriers du lecteur qui se remplissent de lettres insultantes et de questions à n'en plus finir, et puis, et puis... c'est EXTREMEMENT usant. Du coup, beaucoup de collègues vont tenter d'arrondir les bords pour s'éviter un shitstorm, qui est toujours coûteux en énergie.
Voilà pourquoi il faudrait toujours prendre avec des pincettes, les propos de la presse spécialisé. Il faut vraiment visualiser que ce ne sont pas de mauvais bougres, mais qu'ils doivent faire des choses qu'ils n'ont peut-être pas envie de faire, pour pouvoir continuer à vivre.
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END PROGRAMM
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