Je ne sais pas si ça vous arrive souvent mais moi j'aime bien acheter la presse pendant mes vacances, notamment des trucs un peu "plaisir coupable" tels que des magazines de tatouage ou ce genre de hors séries qui retracent l'histoire d'un groupe (Pink Floyd, les Beatles, les Smiths, etc.) ou d'une marque de guitare. Ce sont souvent des traductions d'articles britanniques (Mojo, Uncut, Guitarist, Total Guitar, etc.) d'une qualité assez inégale. C'est souvent assez cher (12-15 euros) mais, bon, ce sont les vacances, on n'est pas très exigeants, n'est-ce pas ? Ce hors-série sur les guitares Fender proposé par les éditions Oracom constitue une exception. Même avec un niveau d'attente aussi bas que celui de la mer devant laquelle je comptais le lire, je me sens sale d'avoir dépensé 12,90 euros (!!) pour un tel torchon.
Pour que vous compreniez de quoi je veux parler, voici quelques extraits glanés au gré des 132 pages de ce magazine. Croyez le ou pas mais pas une d'entre elle n'est vierge de ce genre de fautes de syntaxes.
"De l'autre côté, chez Gibson, bien qu'ils produisaient ces guitares utilisées par des musiciens sérieux, les choses se passaient un peu mieux pour les guitares électriques à corps plein."
"Cet exemple - avec un marquage de manche d'avril 1962 - affiche ce qui est certainement un changement de couleur en Green Sparkle."
"En raison de leurs caractéristiques très distinctes, il n'est pas surprenant que la plupart des bassistes aient tendance à en préférer une au détriment de l'autre."
"Destinées à faire le pont entre les étudiants et les marchés pros où les Gibson avaient du succès avec ses Les Paul Junior, la Mustang avait une taille compensée, une plaque de protection sympa, des commandes sur une plaque chromée et le dynamic vibrato, une autre invention ingénieuse de Fender pour les trémolos."
"Réalisant que certaines choses étaient sur le flanc, CBS a recruté une équipe de choc pour stopper le déclin de la qualité et parallèlement des ventes, qui allait mettre Fender à genoux."
"C'est une constante source de ravissement de voir des Tele graviter de toutes les façons dans la musique moderne."
À l'évidence, la traduction a été assurée par un algorithme du genre "Google Translate" et personne ne s'est embêté à le relire. Le résultat, c'est que c'est tout bonnement illisible avec même des contresens (la musique de My Bloody Valentine y est par exemple caractérisée d'acoustique). On a vraiment l'impression que l'éditeur prend les fans de guitare que nous sommes pour des cons et je me demande vraiment à quoi sert de sortir un produit si médiocre. Dommage car les photos sont vraiment superbes mais pour le reste, je vous conseille d'éviter cette publication comme la peste. Je me sens un peu bêta de m'être fait avoir à ce point. Je me suis même surpris à écrire au service client pour me plaindre. Je ne l'avais jamais fait.