Loann, moche ton histoire
Tu es content quand même de l'expérience ou tu es vraiment amer avec ça?
zoemix a écrit :
et moi, je te suis super-reconnaissant d'avoir pris le temps de rédiger aussi précisément; (ça fait un tit peu interview !
)
Oui, désolé, c'est vrai que ça fait un peu "je m'la pète", mais je voulais que ce soit un minimum complet
Pour les droits d'auteur, c'est une fois qu'on avait envoyé tous les fichiers à l'usine de pressage en Allemagne qu'ils nous ont réclamé les papiers de propriété. Hors en Belgique il n'y a qu'une seule société qui gère ses choses, la SABAM (l'équivalent de votre SACEM je suppose), à laquelle nous ne voulons pas adhérer pour différentes raisons. Donc on a dû prendre dare-dare une licence Creative Commons qui ne nous protège pas aussi bien mais qui a le mérite d'être gratuite et rapide. Puis l'usine en question a continué à faire des histoires comme quoi ils avaient besoin de papiers d'un organisme officiel blabla... Finalement ça s'est arrangé, mais a perdu du temps bêtement quoi. Et oui au fait, on ne fait que de la compo, je ne sais pas comment ça fonctionne en cas de reprises.
Pour les prises-témoin, on avait enregistré les morceaux chez nous avec un click, comme ça en studio on avait chacun les instruments qu'on voulait au casque pour se repérer sur le bon tempo. Le batteur et moi on avait les deux "guitares-témoins", le click, et on jouait en direct dessus.
Pour la co-prod et la distribution à l'étranger, c'est juste qu'au moment de l'enregistrement nous n'avions que ce pote prêt à allonger l'argent. C'est après que des gens à l'étranger se sont intéressés à nous et ont racheté des albums au prix coûtant au "producteur" (je l'appelle toujours comme ça maintenant, il adore
), l'idée étant que tout le monde rentre dans ses frais. Même si pour la Malaisie par exemple, on les a vendus à perte, car comme le coût de la vie n'est pas le même le gars n'allait pas nous les racheter plus cher que le prix auquel il peut espérer les vendre
Mais bon, ça vaut le coup quand même je trouve.
Pour la notion de label, c'est un peu différent de l'image qu'on en a généralement. Dans notre "milieu" (qui est un circuit quand même très très confidentiel), les gars qui se lancent dans ce genre de trucs (que ce soient des tourneurs, des proprios de labels,...) savent dès le départ qu'il n'y a pas vraiment de gain possible à la clé, ça marche à la passion. Donc, le rôle d'un label est de vider ses poches pour aider un groupe à financer son album, puis faire la promo et enfin essayer de le vendre via différentes plate-formes: webstore, distro dans les concerts,... Donc oui dans notre cas c'est plus proche de l'auto-production que de l'idée qu'on a généralement de la "maison de disques" (ça existe encore ça?
). Mais bon, c'est pas comme ça partout et ce sera peut-être très différent pour vous. Selon la musique qu'on fait ça peut valoir le coup de tenter sa chance dans les circuits "traditionnels".