Mr Park a écrit :
Si il y en a que ça intéresse, il y a une BD magnifique sur les "malgré-nous", "Le voyage de Marcel Grob". C'est assez éprouvant, mais c'est absolument formidable. Louez-le, achetez-le ou volez-le, mais lisez-le, c'est comme ça que la mémoire reste.
https://www.lefigaro.fr/bd/201(...)i.php
Le voyage de Marcel Grob est une très bonne BD. Je rajoute un +1.
Pour les malgré nous Alsaciens, il faut savoir qu'aux dernières années du Reich, l'âge de la conscription est passée à 17 ans voir 16 en Alsace car il fallait de la masse pour alimenter le front Russe et le débarquement. Mon grand père avait 16 ans 1/2 et aurait dû partir, sa chance était que ses deux frères étaient déjà mobilisés et qu'il a pu obtenir le rôle de soutien de famille pour continuer à tenir la ferme.
Les Allemands n'étaient pas dupes, sachant qu'ils savaient parler français, ils les balançaient soit sur le front Russe, soit en Normandie pour les plus chanceux. Le premier frère a subit le bombardement de Cherbourg, et a eu la vie sauve car les Américains l'ont retrouvé dans les décombres et soigné. Il est rentré à la ferme en août 46 alors que plus personne ne l'attendait. L'autre frère était sur le front Russe, il n'est pas rentré lui.
Certains Alsaciens sont rentrés du front Russe dans les années 50 après avoir passé un long séjour au camp de Tambov. Ils furent peu nombreux à y avoir survécu.
http://prod-cuej.u-strasbg.fr/(...)ambov
Il ne faut pas non plus oublier que tout refus de partir entrainait de sévères représailles sur la famille restée au village... Un petit jeune du village qui avait chanté la marseillaise un soir de beuverie, c'était direction Schirmeck et quand tu revenais, tu n'étais plus le même...en attendant d'être incorporé... Le Gauleiter Wagner savait comment germaniser les fortes têtes.
Pour les Alsaciens dans les divisions SS, il y avait des volontaires comme des Français pour la division Charlemagne, mais aussi des recrues de types fortes têtes. Tu fais le con, OK, dans la division SS, tu seras vite calmé... Un peu l'équivalent des sections disciplinaires pour le service militaire.
Des histoires de malgré nous que je connais, à part le frère du grand père en Normandie, la plupart étaient sur le front Russe, et ceux qui sont rentrés, c'était des dures à cuire, qui ne voulaient plus rien savoir des Français (abandon) des Allemands (incorporation de force) et des Russes (camp de Tambov). Ensuite l'Alsace fut reprise en main par l'administration Française et l'interdiction de parler l'alsacien à la récréation à l'école fut une des premières mesures pour dégermaniser l'Alsace...