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Le chef, c'est une femme
Les entrepreneuses occupent de plus en plus la scène économique
Près de 30% des entreprises française ont été créées par des femmes en 2003. Pour Nicole Ameline, ministre déléguée à la parité et à
l'égalité professionnelle, "si le XXe siècle a vu les femmes investir le marché de l'emploi, le XXIe siècle doit leur permettre de devenir des partenaires à part entière".
Plus pérennes que les entreprises dirigées par les hommes, les entreprises féminines à Paris sont en outre
2,5 fois moins endettées,
d'après le baromètre économique établi par le tribunal de commerce de Paris. Aux Etats-Unis, la croissance des entreprises de femmes est supérieure à celle des entreprises d'hommes. Peut-on parler d' un management au féminin ? Pour Claire Dutertre, fondatrice de Place
ad'hoc, qui organise des rencontres entre femmes entrepreneuses, "les femmes n'ont pas le réflexe du vertical". En accord avec l'évolution actuelle de l'entreprise, elles délèguent apparemment plus facilement et savent souvent mieux gérer les conflits, en jouant sur la transversalité des rapports professionnels plutôt que sur les rapports hiérarchiques basiques.
A l'occasion d'une conférence sur la question : "Quel futur pour l'entrepreneuriat féminin ?", qui s'est tenue mercredi dernier au Salon des entrepreneurs à Paris, des femmes chefs d'entreprise ont évoqué les obstacles qu'elles avaient rencontrés dans le parcours du combattant de la créatrice. "Mais que fait votre mari ? Il peut cautionner ?" furent souvent les premières questions auxquelles durent répondre la plupart d'entre elles. Nathalie Rodary, fondatrice d'Alkea, société de stratégie de vente à distance, en a eu assez du salariat et des "réunions qui durent deux heures et demie pour accoucher d'une souris". Pour elle, "entreprendre, c'est d'abord avoir la liberté de son temps". C'est aussi "avoir le courage d'y aller, d'être soi, de défendre ses idées". La plupart des intervenantes soulignent l'importance du soutien, qu'il vienne de la famille ou des réseaux de soutien et d'entraide. Si elles sont toutes parvenues à concilier vie de famille et vie professionnelle, c'est aussi grâce à leur entourage.
Nicole Ameline, ministre déléguée à la Parité et à l'Egalité professionnelle, veut donner à l'entrepreneuriat féminin une meilleure visibilité. Le projet Chrysalide aidera prochainement des jeunes filles des quartiers difficiles porteuses de projets à se réaliser. L'initiative "Réseau contemporaines", elle, sera mise en place à partir de mars, afin d'aider les femmes qui souhaitent se lancer.
Arrivées plus tard sur le marché de l'entrepreneuriat, les femmes restent surtout présentes à la tête des PME. Au sein des entreprises du CAC 40 par exemple, le taux de femmes dans les conseils d'administration n'est que de 6,10%. Pour Nicole Ameline, le départ à la retraite d'environ 500 000 chefs d'entreprise dans les dix ans à venir constitue une chance à saisir pour toutes celles qui veulent tenter l'aventure de la création de projet. Claire Cousin
