BigB a écrit :
Kandide a écrit :
Encore moi et toujours aussi chiant...
Donc il y a 6L6, EL34, KT88
Je viens de voir un modèle en EF86 (?) et EL84
http://www.cliffrichard-thesha(...)3.htm
Mais niveau sonorité c'est plus large que les KT88, par exemple ?
Les EL84 - pour simplifier outrageusement - sont aux EL34 ce que les 6V6 sont aux 6L6: moins puissantes, moins de basses, mais quelque chose de similaire dans la "signature sonore". On trouve les EL84 sur les Vox AC15 et AC30, les Peavey Classic 30, les Blues Junior, et globalement sur la majorité des amplis 12/15W, et les 6V6 sur les Fender Deluxe (Tweed et Reverb), Princeton (il me semble, à vérifier), et la plupart des amplis 15/22W.
EF86 c'est une lampe de preamp, mais assez peu commune (dans 99% des amplis tu a des 12AX7, parfois une 12AT7 mais dans ce cas c'est plus souvent en driver de la reverb ou en déphaseuse). Typiquement, EF86 + EL84, c'est les premières versions des Vox AC.
Kandide a écrit :
Et je pense que l'on aura fait le tour ? A moins que vous ne connaissiez d'autres types de lampes ?
Je suis très curieux...
Le problème c'est que parler du son d'un type de lampe, c'est comme parler de la saveur d'un cépage: en soit ça n'a pas beaucoup de sens, il faut considérer le contexte... Pour un vin: terroir, méthode de culture et de vinification, association avec d'autres cépages, et bien sûr l'année et le degré de maturité à la récolte. Pour un ampli: le circuit de préamp et le circuit de l'étage de puissance, le type de cab, les HP, la marque et le modèle exacte de la lampe, l'année de fabrication, etc.
J'avais récemment trois amplis montés en JJ 6V6S (donc même marque, même modèle, et dans les trois cas des jeux assez récents): un Fender Hotrod Deluxe, un Ampeg GVT15 et un A-Waï Custom Blackbetty. Même en branchant les trois sur le même cab, la différence de signature sonore était absolument évidente. Sur le Hotrod, le passage des 5881 (une version US de la 6L6 mais moins puissante) aux 6V6S s'est manifesté par une perte de puissance (of course), de headroom (logique), des basses moins prononcées (mais aussi plus précises) et une saturation d'étage de puissance un peu plus douce (à mon goût), mais la signature sonore restait bien la même. J'ai monté récemment dessus des 6L6GC TAD, le spectre est plus proche de celui des 5881 d'origine mais avec des basses mieux définies et des aîgues plus doux, et peut-être un poil plus de puissance. Pour le reste encore une fois la signature sonore de l'ampli reste fondamentalement la même.
Sur le GVT15 j'ai eu les 6V6 Ruby d'origine, des JJ 6V6S et actuellement des TAD. Là aussi, ça change dans les détails (équilibre du spectre, "profondeur" / richesse du son, saturation plus ou moins musicale) mais ça ne change pas fondamentalement le son propre à ce circuit.
Accessoirement, sur tous les amplis que j'ai eu, changer la première lampe de préamp (et éventuellement la seconde sur les amplis hi-gain) a toujours eu un impact plus évident que changer les lampes de puissance, mais même là ça reste marginal - pas dans le sens où ça n'en vaut pas le coup, ça peut faire la différence entre "mouais" et "wow" -, mais dans celui où ça ne change en aucun cas le caractère de l'ampli.
Bref, en terme d'impact sur la signature sonore d'un ampli, le type de lampes de puissance arrive après le circuit de préamp et celui de l'étage de puissance (avec cependant la nuance que le circuit de l'étage de puissance dépend en partie du type de lampes choisies), est inversement proportionnel à la complexité du circuit, et se manifeste essentiellement sur la largeur et l'équilibre du spectre et les caractéristiques de la saturation d'étage de puissance. Ca participe
bien sûr de la personnalité de l'ampli et il ne suffit pas de coller un preamp de hiwatt DR sur un ampli de puissance de Blues Junior pour retrouver le son d'un DR - bref c'est un tout -, mais un preamp de Marshall JTM sur la section de puissance d'un Bassman 59, ça sonnera nettement plus Marshall que Fender .
Je trouve intéressant ce début sur les différentes lampes et ressentis.