C'est quand même bon de lire (en la personne d'Arsène) un mec qui a la tête sur les épaules. Désormais, n'importe quel guitariste qui en a ras le bol de stagner sur son instrument se dit : "tiens, et si je devenais luthier ?". J'ai eu mon quart d'heure, moi aussi, ça m'a coûté un max en équipement et en super bois qui, maintenant, dort dans ma cave (dans de très bonne conditions hygro, je vous rassure). J'ai pondu un ou deux très vilains corps de Les Paul, un ou deux frettages merdiques, avant de comprendre : je ne suis pas un guitariste très doué, mais je suis un "luthier" (en fait, un bricoleur) encore moins doué. Je n'avais pas repéré qu'au fond, je n'étais pas suffisamment motivé, et pré-informé de tout ce que ça représente en terme de savoir-faire à acquérir patiemment. Et là j'ai compris qu'y avait pas à chier, il fallait retourner bosser sur l'instrument des gammes, des arpèges, des plans, des morceaux, etc.
Pendant mon quart d'heure "je vais devenir luthier", j'avais dit à Greg Damico lors d'une visite chez lui : "tu sais, je t'envie, j'adorerais être luthier". Et lui m'avait répondu : "Ben moi aussi, je t'envie. Mon rêve, ce serait d'être zicos". Bref, devenir luthier ... ouais, mais en connaissance de cause, pas sous forme de lubbie passagère, et en se rappelant qu'il y a 99% de chances que tout cela reste un loisir. Et surtout n'oublie pas que l'herbe n'est pas toujours plus verte chez le voisin, comme on a tendance à le croire trop souvent.