Si King Crimson a gardé son image d'innovateur et son aura musicale quasiment intactes depuis la fin des années 60, c'est en grande partie grâce à la décision précoce de Robert Fripp de toujours aller de l'avant dans ses concerts. Malgré la richesse de son répertoire, King Crimson ne s'est jamais enfermé dans une setlist prédéfinie où tout était axé sur les morceaux phares et où les dernières compositions étaient distillées pour assurer la promotion. Non, Fripp a toujours cherché à pousser ses nouveaux morceaux, souvent à l'excès, et à jouer avec en les tordant, les modifiant et les rehaussant d'improvisations sauvages. Pour la première fois de sa vie, l'Anglais revient sur ce choix et propose lors de la tournée de The Elements Of King Crimson des extraits piochés sur Red, Islands, THRAK, In The Court Of The Crimson King, In The Wake Of Poseidon, The Power To Believe, The ConstruKction Of Light...
Passée cette surprise, digne d'un Johnny Hallyday annonçant qu'il se focaliserait à présent sur la production de metalcore folklorique, on veut bien écouter car, si quelque chose a poussé le mystérieux guitariste à prendre cette décision, ce quelque chose doit être solidement ancré derrière des arguments de choc. A l'écoute de Live at the Orpheum, on peine pourtant à les trouver. Sur un plan purement quantitatif, la déception est immense. Seuls sept morceaux sont repris ici alors que plus du double aurait pu y figurer, deux dates ayant été jouées à l'Orpheum Theatre de Los Angeles. Quarante minutes pour un live de King Crimson est assez déconcertant et l'on comprend mal la volonté de Jakko Jakszyk de priver les fans d'autant d'extraits potentiels.
Plus grave, la musique. Exit les improvisations. Le groupe privilégie une interprétation froide et directe de ses œuvres. Pourquoi pas. Après tout, aucune incarnation du King n'avait eu cette approche donc, bien que loin d'être la plus intéressante, celle-ci a le mérite de montrer un nouveau visage. Mais le format CD ne semble pas adapté à la richesse sonore qui se dégage de ce line-up. Les trois batteurs ne s'entendent pas distinctement. Le chant paraît totalement déconnecté du reste. Et pour ne rien arranger, le mix manque terriblement de puissance. Live at the Orpheum doit être écouté extrêmement fort pour qu'un semblant de dynamisme ressorte de l'ensemble ce qui est un reproche assez terrible à faire à un groupe tel que King Crimson.
Une fois que l'on s'est fait à cette déception, il reste un maigre menu mais un menu de qualité. Même quarante ans plus, même sans John Wetton, Starless, avec son intro mémorable au mellotron, reste un morceau exceptionnel. One More Red Nightmare possède une énergie intacte. The ConstruKction of Light est totalement rehaussé avec les flûte de Collins, qui signe son retour dans le groupe qu'il avait quitté au début des années 70. Néanmoins, une durée si courte est inacceptable et l'attente depuis The Power To Believe commence à être longue... Un nouvel album studio et tout sera pardonné.
Line-up :
Pat Mastelotto (batterie)
Bill Rieflin (batterie)
Gavin Harrison (batterie)
Mel Collins (saxophone+flûtes)
Tony Levin (basse)
Jakko Jakszyk (guitare+chant)
Robert Fripp (guitare+claviers)
Tracklist de Live at the Orpheum (en gras les morceaux essentiels) :
1. Monk Morph Chamber Music (Walk On) 2:34
2. One More Red Nightmare 6:07
3. Banshee Legs Bell Hassle 1:40
4. The ConstruKction of Light 6:32
5. The Letters 4:57
6. Sailor's Tale 6:51
7. Starless 12:15
King Crimson – Live at the Orpheum
Discipline Global Mobile
www.dgmlive.com
http://www.setlist.fm/setlist/(...).html
Larks' Tongues in Aspic, Part One
Pictures of a City
A Scarcity of Miracles
(Jakszyk, Fripp and Collins cover)
Hell Hounds of Krim
Red
VROOOM
Coda: Marine 475
Banshee Legs Bell Hassle
The ConstruKction of Light
(first half only without vocals)
Level Five
The Letters
Sailor's Tale
The Light of Day
(Jakszyk, Fripp and Collins cover)
The Talking Drum
Larks' Tongues in Aspic, Part Two
Starless
Encore:
21st Century Schizoid Man
j'hésitais à prendre une place pour l'olympia mais franchement je ne suis pas chaud (je ne parle meme pas du prix)