Bruce Springsteen sort un nouvel album, Working On a Dream. 59 ans et toujours hyper productif, il offre en ce début d’année 2009 son quatrième opus en quasiment quatre ans.

« À la fois l’histoire du rock et son futur », « innovant, vigilant, exigeant », « simple, abordable, chaleureux, attentionné… ». N’en jetez plus, la coupe est pleine ! Rien que des louanges pour celui que l’on connaît davantage sous le nom du « Boss ». À se demander s’il n’y a pas un peu de flagornerie ? Laurent Chalumeau et Antoine de Caunes ne tarissent pas d’éloges sur celui qu’ils considèrent « au-dessus des autres » : « Il est honnête, et il ose se mettre en danger musicalement, artistiquement pour ne pas lasser ».
Non spécialiste, je vois le phénomène pour la première fois le 26 mai 1996, seul avec sa guitare et à l’harmonica. Le Tom Joad Tour s’achèvera au Palais des Congrès par un concert de 2 h 30 et un rappel éblouissant auprès de son vieux pote « parisien » Elliott Murphy. Là, je comprends. Je suis embarquée par l’énergie, éclaboussée par ce don de soi, cette envie de combler son public. Personne n’y échappe. Au Stade de France, en 2003, c’est pareil. Le dernier du dernier rang chope la banane parce que, sur scène, le Boss donne tout ! Des concerts de trois heures sans le moindre temps mort. Il arrache tout, te donne la pêche, l’espoir. On se prend un véritable mur du son. Il revendique le style « pompier » d’envoyer la sauce et d’en faire des caisses et ça marche ! Les gens l’aiment. Les concerts sont un échange et il n’est pas rare que le public choisisse les morceaux qu’il désire entendre à l’aide de simples cartons sur lequel il écrit le titre. Pas de setlist, c’est le public qui décide et le concert devient un moment unique, gravé à jamais dans un coin de notre cerveau.

Sa drogue ? Trente-cinq ans de boulot acharné, écrire encore et encore, pour donner, pour communiquer le bonheur, pour partager son art, pour vivre sa passion. Il crée comme il respire, sans jamais reprendre son souffle. Prolifique, il a toujours vingt-cinq chansons sous le coude. Cet artiste du « live » est un des rares à avoir déjà joué tout son répertoire sur scène, et souvent des inédits. Un régal pour ses fans, qui ont toujours des surprises. « Travailler plus pour gagner plus », peut-être, mais gagner plus, il s’en fout. Le Boss est surtout chevaleresque. En 1998, il répond présent au concert d’Amnesty International et il serait trop long de détailler ses engagements du cœur. Magnanime encore, c’est aussi et surtout l’histoire d’un groupe : le légendaire E Street Band. Si l’on songe au concert du 10 mai 2006 à Bercy, de la tournée Seeger Sessions, c’est un groupe en pleine communion qui se produit. Pas de poursuite sur le leader mais la pleine lumière sur une bande de joyeux lurons qui ont du plaisir de se produire ensemble. Ils s’éclatent sur scène et l’ambiance s’en ressent.


Force est de constater que Bruce est un mec bien, simple, un rockeur US authentique qui représente une Amérique qu’on aime aimer ; l’espoir, à l’image du nouveau président Barack Obama, élu dans cette Amérique morose qui a envie d’y croire à nouveau : 2 novembre 2008, le Boss inaugurait et dédiait à Obama la chanson « Working On A Dream » lors du dernier meeting électoral à Cleveland.
Ce nouvel album est un véritable permis de rêver. Certes, il souligne pour la première fois le temps qui passe, mais il insiste et se concentre sur ce qui est pour lui l’essentiel, sur ce qui a vraiment de l’importance, sur ce qui reste une fois que la vie a opéré son implacable sélection. Et ce qui reste, nous dit Bruce, c’est l’AMOUR.

Trêve de mise en mots, et rêvons au 16 juillet… En route, le pied sur la pédale de sa fameuse Fender Telecaster Esquire, le guitariste légendaire (pas assez connu pour cela d’ailleurs) et son groupe assureront un concert aux Vieilles Charrues, unique date en France à ce jour.

Les jouets du boss : La guitare qui caractérise Bruce Springsteen est la Fender Telecaster Esquire. Elle est l’une des premières guitares électriques à corps plein produite et commercialisée en série par Léo Fender à partir de 1952. Elle ne possède qu’un seul micro au chevalet. Son sélecteur permet d’obtenir trois sonorités en jouant sur le filtrage des fréquences, dont une sortie directe sans correction. Certaines Fender Esquire sont munies de deux micros, dont celle de Bruce Springsteen.
Bruce se l’acheta il y a trente-sept ans dans un genre de dépôt vente du New Jersey pour 185 dollars. Avec le temps, cette pauvre guitare tient moins bien l’accord et il s’avère impossible de lui faire confiance pour un concert complet. Ainsi, le Boss ne l’utilise plus que pour des séances photos.

Les autres guitares :
Gibson J-45
1958 Gibson J-200
Gibson J-45 (Tobacco Sunburnst)
Gibson J-40 (Natural)
Takamine EF- 341C (Black)
Takamine EF- 350SMCSB (3- Color Sunburnst )


Bruce Springsteen, « musicien Rock mais doux »