Les Gibson électriques ne sont plus seules à être disponibles dans la gamme de guitares vieillies d'origine Murphy Lab, et la marque dévoile les cinq premières acoustiques à rejoindre le catalogue.
On avait déjà pu admirer le travail du légendaire luthier Tom Murphy et son talent pour les guitares neuves qui ont l'air de dater des années 50, qu'on les appelle "relic" ou "aged", sur les électriques de la marque de Nashville, Les Paul évidemment mais aussi SG, ES-335, Firebird, Explorer et Flying V. Mais jusque-là, le vieillissement artificiel des acoustiques n'était pas une option courante. Martin était la seule marque à le proposer sur certains (rares) modèles, mais les fans de Gibson devaient se contenter de guitares qui avaient l'air beaucoup trop neuves pour se prendre pour Springsteen ou Dylan sans avoir l'air d'un imposteur.
Voici donc les cinq premiers modèles Gibson Murphy Lab Acoustic avec un vieillissement léger. L'accastillage est vieilli évidemment, mais la finition aussi, avec un vernis spécial conçu par le Murphy Lab, tous les angles ont été adoucis (y compris les bords de touche qui trahissent très souvent une guitare trop récente) et les tables ont été vieillies de façon thermique. Pour développer ces processus, le Murphy Lab a installé un atelier à Bozeman, dans le Montana, là où les acoustiques Gibson sont fabriquées depuis 1987.
Le modèle le plus ancien à être reproduit dans la gamme Gibson Murphy Lab Acoustic est la petite L-00 de 1933. Il s'agit d'une guitare réputée pour le blues, un modèle pas cher à l'origine, sorti pendant les années de crise aux États-Unis, d'où sa sobriété visuelle. On y retrouve le fameux logo de tête script (écrit en attaché) ainsi qu'une superbe finition noire avec plaque de protection blanche. La table en est épicéa Adirondack, et le corps en acajou.
Vient ensuite la J-45 de 1942, la première année de production pour l'indémodable dreadnought aux épaules arrondies de chez Gibson, l'outil de travail ultime pour les chanteurs. On retrouve les mêmes bois que pour la L-00 mais avec un plus gros gabarit, et avec le petit drapeau sur la tête qui dit "Only A Gibson is Good Enough", le signe d'une Gibson fabriquée pendant les années de guerre et qui leur vaut le surnom de "banner".
On retrouve ce drapeau, le gros gabarit dreadnought et la belle finition sunburst sombre sur la Southern Jumbo de 1942 elle aussi, mais avec plus de décorations. En dehors des repères de touche et la rosace plus sophistiquées, la Southern Jumbo a surtout un corps en palissandre pour un son bien différent.
On retrouve ensuite la bonne vieille J-200, la reine des acoustiques, la plus voyante et la plus impressionnante, avec la Gibson Murphy Lab 1957 J-200. L'univers sonore change encore puisque la table est en épicéa Sitka avec un corps en érable (un érable légèrement flammé magnifiquement mis en valeur pour le sunburst).
Enfin, il y a la Hummingbird 1960, la première année de production pour le modèle qui deviendra associé au son acoustique de Keith Richards. Cette dreadnought aux épaules plates allie une table en épicéa Sitka à un corps acajou pour un son bien incisif.
Visuellement, les Gibson Murphy Lab Acoustic sont vraiment très réussies, et quelqu'un qui a fréquenté beaucoup de vieilles acoustiques Gibson retrouvera les teintes familières. Si l'on en croit la vidéo récente avec l'excellente Molly Tuttle qui gratte ces pièces de collection, il semblerait que Gibson est parvenu à retrouver le son à la fois sec et riche de ses instruments vintage.
Plus d'infos sur le site de Gibson.
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