Pour les anglophones vous pouvez retrouver sur le site de CDM le communiqué de Uli Behringer dans son intégralité. Pour les autres, Guitariste.com vous en propose quelques morceaux choisis très instructifs. En effet, je pense que nous avons tous croisé un jour ou l'autre un produit fabriqué par Behringer ou Bugera en se disant que ça nous en rappelait un autre d'une grande marque. Uli Behringer ne s'en cache pas, l'assume et explique pourquoi et comment cette démarche est faite en toute légalité.
Déclarations diffamatoires d'un média chinois
D'abord commençons par l'histoire du site d'information Midifan spécialisé dans l'audio en mandarin qui a contacté le site allemand CDM pour Create Digital Media après que Behringer l'ai menacé de poursuites judiciaires pour avoir été utilisé les termes "copycat" (copieur) et "shameless" (indécent) à son encontre. CDM avait indiqué avoir contacté Behringer sans obtenir de réponse et c'est ce qui a poussé Uli Behringer à répondre personnellement car d'après lui ils n'ont été contacté qu'après la publication le 13 juin 2018 sur le site de CDM.
Ainsi il qualifie les propos tenus de diffamatoires, souligne qu'il accepte la critique mais ne tolère pas qu'un média puisse porter des accusations offensantes et insultantes contre son entreprise et ses 3000 employés ou sur leurs conditions de travail alors que le groupe a investi une fortune pour créer l'usine verte Music Tribe que vous pouvez voir dans la vidéo ci-dessous. Une lettre de mise en demeure a donc été envoyée exigeant le retrait des propos diffamatoires. L'affaire est close.
Le cas du salarié de Dave Smith Instruments
Vient ensuite le cas de l'employé de Dave Smith Instruments qui d'après Uli Behringer a posté de nombreux messages calomnieux et incorrects sur les forums. Une nouvelle lettre de mise en demeure a été envoyée à la fois à l'employé et à l'entreprise DSI. Mais malgré un courrier de réponse où il s'engageait pourtant à ne plus tenir de tels propos, le salarié a continué d'où le fait que les tribunaux soient à présent saisis du dossier.
Propriété intellectuelle et reverse engineering
Et c'est ensuite que Uli Behringer la notion de propriété intellectuelle avec une phrase choc : la technologie est libre d'utilisation sauf si elle est protégée. Le principe fondamental de toute industrie est de progresser et d'évoluer en prenant pour exemples que sinon il n'y aurait qu'un seul fabricant de guitares ou un seul pour les voitures. S'il est interdit de copier un produit à 100%, il est en revanche autorisé d'en proposer une autre version grâce à ce qu'on appelle en anglais "reverse engineering". Et c'est sur cela que repose principalement la stratégie de Behringer qui s'applique à développer des produits aux fonctionnalités similaires à celles des produits des grandes marques pour un prix de vente moins élevé, en y apportant quelques modifications.
Si les procès sont monnaie courante dans le music business : Roland contre InMusic, Gibson contre PRS, Peavey et QSC, etc. Uli Behringer revendique ici n'avoir perdu qu'un seul procès relatif à la propriété intellectuelle et c'était il y a 30 ans contre Aphex pour avoir déposé un brevet similaire au leur après avoir identifié une brèche mais les tribunaux lui ont donné tort ce qui lui a servi de leçon.
On le voit la ligne entre la copie et l'évolution d'un produit est assez fine et permet à Behringer et à quantité d'autres fabricants de proposer leur interprétation des inventions des autres comme nous avons pu le voir récemment avec la PRS Silver Sky. Behringer développe également ses propres produits notamment en audio suite au rachat de Midas il y a quelques années, ou encore du côté des amplis guitares on peut citer comme exemple le Bugera V5 Infimium.