Ce qu'il y a de bien avec des marques comme Two Notes, c'est que dès le départ, elles sont nées avec l'idée d'apporter une réelle plus-value au musicien par rapport à ce qui existe. Et que dans cette optique, la présence assidue des têtes pensantes de la boite sur les forums et les réseaux sociaux les rend extrêmement à l'écoute et au fait de ce que cherche la clientèle.
Non parce que bon, je sais bien que c'est pas moi, enfin pas tout seul hein, mais j'avais dit quand ils ont sorti le premier simulateur de baffles VB-101 qu'une version logicielle du bouzin ça serait top. Eh ben ils l'ont fait.
Et là, vous vous rappelez de mon test du Torpedo Reload il y a 3 ans ? J'avais dit que c’était top, mais que bon, à ce prix certes mérité, c'était quand même réservé aux pros ou aux fortunés... Eeeeh ben voilà, ils ont encore écouté leur public, ces gredins. Et ils ont sorti le Torpedo Captor. Comme un Reload, mais avec des fonctions plus succinctes et simplifiées, et juste 3 fois moins cher (229€ prix public) !
Et là vous me dites "oui mais bon donc du coup le machin il fait quoi au juste ?" et je pourrais vous renvoyer au test du Reload pour pas me fatiguer, mais mon rédac' chef veille au grain, un fouet clouté à la main. Découvrons donc ensemble la machine !
Ceci, en anglais, se dénomme "a Thor Cap" et n'a rien à voir avec un Captor, mais j'aime placer mes blagues nazes.
Captor d'attention
Dans l'habituel emballage sobre et costaud des produits de la marque, on retrouve la machine bien protégée et simplement accompagnée d'un mode d'emploi de démarrage rapide, le laïus complet étant trouvable sur le site internet de Two Notes. La machine est élégante, sobre, fabriquée en bon métal solide. Alors oui, comme estampillé sur le dessous, c'est du "made in China" et les esprits chagrins voudraient que tout produit valant plus de 200 balles soit fabriqué avec du poil de chèvre bio, dans une usine artisanale des Ardennes, par de vieux messieurs ridés qui écouteront chaque exemplaire avec une oreille religieuse avant de l'emballer dans leur amour de la musique. On ne va pas faire un cours d'économie industrielle, mais ça ne marche pas comme ça... et puis l'important, à mon pragmatique avis, c'est la qualité du produit final.
On se demandait plus haut à quoi servait le Captor ? C'est marqué en toutes lettres dessus, comme ça au moins c'est simple : loadbox, atténuateur, simulateur de HP et boîtier de direct. Soit donc, toutes les fonctions du Reload excepté le reamping.
On notera un gros chiffre présent sur la façade du produit, qui désigne l'impédance de l'exemplaire que vous avez entre les mains. Contrairement au Reload qui s'adapte à chaque ampli, le Captor est décliné en trois versions, 4, 8 et 16 ohms. Il faudra donc scrupuleusement choisir le modèle adapté à votre amplificateur sous peine de risquer la fricassée d'électronique en marinade de cendres...
Piske on vous dit que tout est marqué dessus...
B'Watt de nuit
Commençons par le début : à l'arrière de la machine vient donc l'entrée sur laquelle vous brancherez le câble HP venant de la sortie HP de votre ampli. En l'absence d'autre connexion, l'appareil est en mode "loadbox" et les 100 watts max de votre ampli cracheront silencieusement leur fureur dans la petite boîte.
Si vous branchez un haut-parleur sur la sortie "Thru", la loadbox sera désactivée et l'intégralité de la puissance sera envoyée vers la ou les gamelles. La fonction atténuateur, pour garder une taille et un tarif raisonnables pour la machine, a une valeur fixe de -20 dB, que d'aucuns pourront discuter, mais qui permet en tout cas de pousser assez le master pour faire chauffer les lampes, tout en restant à un volume de jeu raisonnable pour ne pas déranger mamie qui joue au bridge avec ses copines à l'étage en dessous. Elle fait même plus de bruit que toi en fait, et prépare une after-tea-vodka-GHB en te traitant de nolife. Y'a plus de vieillesse. Bref.
Au passage, j'ai pu noter que Two Notes ayant le souci du détail, l'atténuation de puissance n'était pas linéaire et compensait certaines fréquences pour sonner plus "gros" à faible volume. Un peu, encore une fois, comme le contrôle "contour" du Reload mais avec une valeur fixe.
Nous sommes en Direct
En façade de la machine, nous retrouvons l'ensemble des connections et fonctions d'une boîte de direct conventionnelle, plus quelques bonus. J'apprécie que l'alimentation puisse se faire via un transfo standard 9V (ou plus), ou via l'alimentation fantôme que pourra transmettre la table de mix/le preamp/la carte son où vous aurez branché le Captor. C'est toujours un bidule de moins à trimballer et brancher...
Le réglage de niveau, pertinent pour ajuster la sortie de la machine une fois le "sweet spot" du master de l'ampli trouvé, a une belle marge de manœuvre. Bon point pour les switches de phase et de ground lift, vous ne comprenez peut être pas à quoi c'est utile mais cela pourra sauver la mise de votre ingé son plus d'une fois, surtout avec vos 15 alims, 50 pédales, et les 3 micros de prise de son conventionnelle qui seront très probablement hors phase avec le Captor !
Niveau connectique, deux sorties symétriques, une en jack TRS et une en XLR, rien que du très normal... et enfin, le switch pour enclencher les simulations de baffle analogiques.
J'ai capté que tu simulais
A l'instar des LePreamp, le Captor vous offre en effet le choix d'utiliser les simulations de HP analogiques embarquées ou le logiciel Torpedo Wall of Sound III. Ainsi, en environnement de studio, vous aurez accès à l'impressionnante bibliothèque de baffles et micros disponibles sur la boutique Two Notes, mais le Captor pourra aussi sur scène vous exempter de la prise micro conventionnelle en délivrant directement un son exploitable.
Après test, je persiste personnellement à trouver que les simulations analogiques ont certes un bon rendu sous le doigt, mais gardent perpétuellement un coté "boxy", le son manquant d'espace à mon goût. Attention, ce n'est pas spécifique au Captor et j'ai eu la même sensation avec nombre de produits venant d'autres marques. Cela n'est pas gênant sur scène où la reverb de la salle compense cet effet, mais en studio je préfère une vraie prise micro quand c'est possible ou bien une simulation logicielle à convolution comme la WOS III.
D'ailleurs, sur le petit crin-crin d'extraits audio ci-dessous, vous pourrez faire votre petite écoute comparative et vos conclusions perso...
Extraits audio : Guitare Fender Stratocaster Mex, micros Tom Anderson, ampli Peavey Ultra 112 modifié
Elu Capteur
Au final, cette petite machine remplit à mes yeux toutes ses promesses. Couteau suisse pour guitariste ou bassiste, le Captor trouvera sa place partout où vous aurez besoin de maîtriser le volume et la prise de son de votre ampli. Là ou le Reload est comme un poisson dans l'eau dans un gros studio pour s'adapter à n'importe quel bouzin, le Captor sera le compagnon du guitariste plus modeste qui choisira directement le modèle adapté à son ampli.
Allez hop, encore une ligne à ajouter à la liste des "trucs indispensables à acheter quand je pourrai"... mon cahier est plein, arf...
Les Plus
- Rapport qualité/prix
- Choix des fonctions pertinent
- Respect du son
Les moins
- Simulations de HP analogiques un peu en deçà