GigRig, c'est l'histoire d'un passionné, Daniel Steinhardt, qui, frustré par l'offre proche de zéro de l'époque, s'est lancé en 2003 dans l'aventure des loopers pour pedalboard programmables. Son premier produit ne m'avait jamais intéressé car le fameux PRO-14 était une machine certes solide mais énorme, lourde et d'architecture rudimentaire. Depuis, la petite boîte a fait bien du chemin et nous allons nous intéresser à son produit phare.
G2 viné ce dont vous aviez besoin
Le G2 est donc censé être le looper programmable au sol ultime. Vaste programme ! Au déballage, je trouve un bel objet, plutôt lourd et solide mais d'encombrement très raisonnable. D'abord interpellé par la façade plastique et les boutons de paramétrage affleurants, je comprends qu'il s'est agi de protéger l'animal des affres de la route : le tout sera très difficile à rayer et sera peu ou pas sensible aux éclaboussures de bière et de sueur. Bien vu !
Les boutons ont l'air solides. Je retourne l'appareil pour voir la connectique, plutôt fournie. À noter, les prises MIDI et l'alimentation se trouvent sur un des flancs. Dommage, car de manière générale il est préférable, pour optimiser la place sur les pedalboard, de tout regrouper sur une face, surtout que les prises MIDI sont la plupart du temps droites, ce qui obligera donc à laisser quelques centimètres d'espace vide à gauche du G2.
Un rapide tour de la connectique arrière, les classiques : l'entrée, la sortie tuner, 10 boucles, un switching analogique pour les canaux de votre ampli (par exemple), 2 sorties, et pour le moins conventionnel : les sorties stéréo des deux dernières boucles, l'insert pour pédale de volume, et la prise « bank ».
En effet l'énorme différence que le Gigrig a fait à sa sortie par rapport à ses concurrents a été d'être le premier looper pour pedalboard à gérer la stéréo ! Même si c'est un point qui n'est pas utilisé par la majorité des guitaristes, il a longtemps été un des principaux remparts à l'achat de ce type de système.
G2 heures à bloquer pour lire le manuel
Car oui mon pote, crois-moi tu vas prendre des cours d'anglais et lire le manuel de 37 pages(!).
Contrairement à certains appareils de la concurrence comme le Providence PEC2, le G2 n'est pas vraiment plug and play si l'on sort d'une utilisation basique. La base, c'est d’activer un preset au pied, activer les différentes boucles que l'on veut sur ce preset, l'état des switches analogiques, les deux buffers « pre gain » et « post gain » ainsi que leur niveau de sortie, les sorties 1 et 2 (et la possible inversion de phase entre les deux, une idée détail mais intelligente)... chaque action est mémorisée en temps réel sur le preset en cours, nul besoin d'appuyer sur un quelconque bouton « store ». Pratique, rapide, efficace.
Petits détail à noter par rapport à d'autres loopers : La sortie tuner out n'est pas une dérivation de l'entrée activée tout le temps, elle s'active par le bouton tuner, qui mute également l'appareil. Mais ensuite, le G2 propose une flopée de fonctions supplémentaires et avancées : boucle déplaçable pour la pédale de volume ou le préampli, delay spillover, presets « cachés », fonctions de mixages et MIDI avancées, et le « stompbox mode » qui remplace chez Gigrig l'habituelle fonction « instantanée / direct» permettant d'activer ou désactiver des boucles individuellement sans changer de preset. Toutes ces fonctions nécessitent d'une part d'être comprises et d'appréhender la structure de la machine, et d'autre part ne sont accessibles que par des appuis simultanés de bouton, ce qui me rappelle des vieilles machines pas très « user friendly »...
Alors, G2 z'amours ?
Je dirais... J'ai le béguin. Le G2 est puissant, incroyablement puissant et complet, comportant presque toutes les fonctions utiles ou nécessaires à un usage scénique optimal avec très bon respect du son. Son prix ne le destine pas à toutes les bourses mais s'avère justifié.
Mais le G2 n'est pas simple. Le G2 veut que tu l'apprennes et que tu le comprennes en profondeur. Et comme le G2 n'est pas une fille facile, pas d'afficheur LCD, pas d'alphanumérique, et encore moins d'éditeur logiciel ou de prise USB...
Au final, un appareil très bon, à réserver aux guitaristes pointus sur le matos, à qui la programmation et l'apprentissage structurel ne font pas peur... Ou à ceux qui ont un bon guitar tech:P
Prix public : 1199 dollars
Le plus
- Qualité de fabrication
- Pléthore de fonctions
- Rapport possibilités/prix
Le moins
- Programmation avancée difficile
- Interface (pas d'afficheurs, pas de soft de programmation)