Hotone... en emporte le vent
A l’ouverture du carton, on est bien dans la high-tech asiatique moderne, smartphone represent’ tavu, wesh. Emballage flatteur, équipements et câbles tous fournis (même l'USB, certains devraient en prendre de la graine!), rien n’est laissé au hasard pour que la première impression soit positive. Le déballage du Ampero me confirme directement d’ailleurs la proximité philosophique avec le compatriote Mooer : une qualité de fabrication et d’assemblage indéniable, une cosmétique flatteuse, mais il ne laisse nul doute que la machine n’est pas faite pour subir les affres d’un usage professionnel intensif sur la route. Les switches et boutons me paraissent fragiles et la finition blanche matte raffinée ne survivra pas au moindre choc.
Je fais un peu le tour du propriétaire, malgré un format très compact, la connectique du Ampero Stomp est complète : sorties stéréo symétriques, boucle d’effet, MIDI, USB… tout est là.
J’allume la bête qui met une vingtaine de secondes à s’initialiser avec un joli logo mouvant (toujours les flonflons). L’écran, tactile, est de belle définition et répond bien sous les doigts. Je note deux choses intéressantes : la première est que l’ensemble des fonctions et des menus est aussi bien accessible au tactile qu’avec les rotateurs, ce qui permet d’une part que les plus vieux (oui moi aussi je suis vieux ÇA VA HEIN !) ne soient pas dépaysés, d’autre part que si le tactile tombe en rade pour une raison ou pour une autre, obsolescence programmée ou jet de morve du petit dernier, on pourra quand même continuer à œuvrer. Deuxième chose, la fonction lock/unlock accessible via un bouton dédié ce qui évitera les bourdes notamment sur scène en effleurant ou en projetant des choses sur l’écran. Pas con, vraiment, vouivoui.
Après je vais pas te mentir j’ai très vite téléchargé et installé les drivers USB et l’éditeur PC, ce dernier étant quand même bien plus rapide pour le drag and drop, plus lisible grâce à une interface redimensionnable, et en plus de ça les effets et amplis sont tous accompagnés d’une image et d’une petite description.
You'd better Stomp
Comme d’hab, je commence par essayer de tripatouiller un peu partout avec mes gros doigts pour voir si la machine est intuitive ou s’il va falloir télécharger ce caliss de niaiseux de manuel… et bah non, ça va. La petite taille de l’écran fait qu’on peut un peu se paumer dans les sous-sous-sous menus, mais ça reste fait avec bon sens et on comprend très vite comment le Ampero fonctionne. On retrouve les fonctions traditionnelles de réglages de niveau, d’EQ globale, de paramétrages MIDI et USB, de la pédale d’expression.
Les effets et amplis, modélisés ou originaux, sont nombreux mais on reste la plupart du temps sur du terrain (très) connu, je ne rentrerai donc pas dans le détail mais il y en a pour tous les goûts et comme d’usage avec les multi-effets, attention à ne pas se paumer dans une exploration sans fin, petit gourmand va !
A noter que comme beaucoup de ses petits copains le Ampero fait office d’interface audio et de looper, ce qui s'avère très utile pour les musiciens nomades. Au passage les fonctions de looper et d’accordeur s’accèdent par un appui long sur les footswitches, ce qui est une des rares choses qu’on ne peut malheureusement pas deviner. Enfin moi je l’ai deviné, mais… moi je suis bon ! Oh ça va faut bien se flatter l’ego un peu des fois, spas comme si j’étais un grand guitariste... Snif.
C’est l’heure de l’Ampero !
Alors ouimaisouimaisouimais, comment ça sonne ? Non parce que sur le papier, Hotone nous vend un peu du rêve avec un DSP Sabre Triple cœur, un traitement en 24 bits, 12 effets en simultané, des IR en haute définition, des technologies de modélisation propriétaires « CDCM HD gen2 » et « F.I.R.E » (ça se pogne sévère sur les noms un petit peu…) mais faut que derrière ça tienne la route.
Donc zip zap zoup je me monte un preset avec mes éléments favoris, et là, ben c’est très fluide et réactif, naturel au jeu, mais quand même y’a ce « sizzle », cette brillance excessive des aigus usuellement attribuée au numérique qui frappe direct. Première réaction un peu déçu, pis jme dis… attends, creuse un peu. Et je fais bien… déjà, sur la plupart des modélisations de baffle, le setting par défaut est sur un SM57 placé au milieu du HP, on n’est donc pas dans la configuration la plus optimale. Après un peu de tweaking à ce niveau, c’est beaucoup mieux.
Ensuite, je vais tout simplement sur mon EQ globale et je coupe drastiquement au-dessus de 10Khz… et oh, magie ! on retrouve du naturel, du réaliste, ça vient plus frotter les oreilles… à se demander pourquoi ce n’est pas un setting par défaut dans ce genre de bouzin ! Du coup je commence à m’amuser bien plus et je retrouve un peu les mêmes sensations tant dans le jeu que dans le son, qu’avec le rival Mooer-GE… du tout bon donc, et je prends un réel plaisir à jouer.
D’ailleurs comme je suis un vilain petit curieux et par acquis de conscience, à un moment, je désactive la simu de HP du Ampero et insère dans mon ordi mon fidèle plug-in Two Notes WOS… et là damned, fichtre sapristi de palsamblouille, c’est encore mieux ! Comme quoi encore une fois et comme je l’avais constaté il y a quelque temps avec le HX Stomp de Line6, la qualité des simulations de HP peut tout changer en mieux ou en pire.
Conclusion
Encore une petite machine fort ludique et d’une belle qualité sonore, qui pour un peu moins de 500€ est très correctement tarifée en regard de la concurrence. Si l’architecture et les choix technologiques la destinent essentiellement aux nerds/homestudistes, la puissance et le potentiel promettent à bien plus que ça.