Rencontre
Nous avons en main une plutôt grosse boite avec sur sa partie supérieur, le produit en photo. A l'intérieur, un petit sac en tissu contenant la pédale et... c'est tout ! Pas de mode d'emploi (cela dit, pour un overdrive, avons-nous vraiment besoin de cela ?), pas de pub ou d'explications sur l'histoire de la marque, ou même de goodies comme de nombreuses marques boutique nous y ont habitué. Bref, simplement cette (vraiment très belle) pédale, couleur or.
A la prise en main, on s'étonne de la légèreté de cette imposante carcasse.
Le boîtier est assez profond et les contrôles se retrouvent en hauteur comparé à la majorité des pédales - ce qui permettra de ne pas appuyer intempestivement sur les switchs des voisines sur un pedalboard dense.
La sérigraphie est claire et aux premiers abords, l'absence de mode d'emploi est justifiée (spoiler alert : NON, NON, ET NON !). Nous trouvons deux gros interrupteurs, un DRIVE qui fera office de ON /OFF et un BOOST qui appellera le réglage défini par le potentiomètre du même nom. Chaque switch (relai et silencieux) est associé à une LED de couleur. Très logiquement, nous retrouvons ensuite les 5 potentiomètres : Volume et Gain, puis Bass / Mid / Treble. Au dos de la pédale sont placées une sortie et une entrée jack ¼, une embase pour alimentation 9VC et moins communément, une entrée jack ¼ nommée MIDI (et la pour le coup, on aimerait le mode d'emploi...)
On note la qualité de fabrication : pas de fioritures, c'est solide, c'est tranchant – cela nous fait penser à l'approche de J.Rockett Audio avec les Archer.
A priori, rien de plus à noter sur l'apparence de cette pédale, simple d'accès... alors branchons la !
Décollage
Précision : au moment de remettre tous les potards à 12h, on se rend compte qu'ils sont assez résistants à la manipulation – ce qui est loin d'être négatif, car vos précieux réglages risquent moins d'être modifiés suite à un mouvement quelconque, ou pendant le voyage en pedalboard. – et comme nous allons le voir, un potard qui bouge de deux millimètres provoque ici de gros changements.
On constate tout de suite que la Golden Boy en a sous le capot, même avec un gain au minimum – il ne faut pas se fier à l'appellation "Overdrive". C'est immédiatement agréable, avec une compression assez présente. On est ici loin de "l'overdrive" gringalet.
Pas de complexité ici, on sculpte un son rapidement avec l'égalisation 3 bandes. Cette section est très importante ici et a deux particularités : elle est active (donc vous augmentez ou réduisez réellement une place de fréquence, à hauteur de plus ou moins 12dB – en clair, c'est beaucoup) et elle est de type Baxandall. Ce type d'égalisation propose d'altérer une plage de fréquence assez large, avec un résultat dit "plus doux" que les sections d'égalisations "classique". Ce type d'outil peut se retrouver fréquemment dans les équipements utilisés en mastering. A noter que la position
midi est crantée, et il suffit de bouger de deux millimètres la position du potard pour entendre très clairement un changement. Comme pourrez l'entendre pendant la vidéo de test, il s'agit d'une section EQ vraiment très puissante, qui contribue énormément à la flexibilité promise – et réelle – de la Golden Boy.
Par curiosité, on esquive le réglage intermédiaire et pousse le gain à fond : sur les 2 derniers mm de la course, nous constatons beaucoup de souffle et revenons légèrement sur nos pas... ce qui est plus que suffisant : on oublie tout de suite la notion d'overdrive. Le boost rajoute un autre étage de puissance et si on pousse tout à fond, on se retrouve avec du "gros" son, avec lequel on pourra – même si ce n'est pas la cible de cette pédale), aligner quelques riff avec palm muting, avec des medium bien creusés, grâce à cette puissante égalisation active.
Coté boost, l'affaire est simple : un switch et un potard. Le premier ¼ semble n'avoir à cet instant que peu d'impact : tout se passe ente midi et 5h. Le boost est placé avant l'étage de gain, ce qui fait qu'il impact principalement le gain et plus légèrement le volume de sortie (lorsque le Drive est enclenché bien évidemment). On peut cependant l'utiliser comme un seconde canal, indépendamment du Drive. Petit bémol avec un décrochage au moment de la pression du boost : on entend clairement qu'on change un réglage avec une micro coupure du signal.
Cette pédale, après quelques minutes d'utilisation semble vraiment très flexible : le gain permet de couvrir un vaste nombre de styles et d'utilisations, et la puissante EQ permet de modeler le signal à souhait. On pourrait en rester la, et vous dire que cette pédale, au delà d'être belle et clinquante – et juste pour ça elle mérite, sonne vraiment super bien. Par contre, les 340€ nécessaires à son acquisition semblent disproportionnés. Sauf qu'on ne s'arrête pas, et on fait une petite visite sur le site de la marque pour découvrir tout ce qui n'est pas visible ni sur la pédale ni sur le mode d'emploi (qui n'existe pas).
La Golden Boy est ainsi conçue sur la base d'un circuit de Bluesbreaker auquel on a rajouté des caractéristiques moderne. Parlons du Boost précisément : on apprend qu'il s'agit d'une conception autour d'un transistor MOSFET, assez commun pour ce type d'application. Une des particularités de ce transistor et sa production de bruits parasites lors de sa manipulation. Ainsi Jackson Audio a fait en sorte d'éradiquer cette pollution sonore, ce qui coûte 5% du gain produit par ce composant. Ainsi, pour les vrais durs, il est possible, en démontant la pédale, de modifier le circuit en déplaçant un "jumper" et de conserver "le vrai" du transistor et ses bruits et de profiter de 100% de ses capacités.
Plus important, on découvre que la Golden Boy renferme 4 presets/types de Boost, chacun ayant sa propre personnalité.
- Preset Jaune : Boost clinquant.
- Preset Vert : Axé medium.
- Preset "Aqua" : Apparemment le plus passe partout.
- Preset Bleu : pas de couleur d'EQ ici, mais un vrai clean boost (qui n'altère que le volume donc).
La sélection du type se fait par la pression du potard Boost pendant plus d'une seconde (pour rentrer dans le mode de sélection) et ensuite par une nouvelle pression (et ainsi de suite) jusqu'à atteindre l'EQ souhaitée - pressez ensuite plus longuement le footswitch pour valider le choix. Nous sommes loin d'un gadget: les 4 pré-égalisations sont très différentes les unes des autres et le résultat se remarque dès la première seconde. Il s'agit de l'outil parfait pour complémenter votre solo et vous démarquer du reste du groupe (ou de votre ordinateur...)
On est bien content d'avoir eu cette page produit pour finir cet article et... nous n'avons pas fini ! On peut également choisir le mode de clipping (saturation) des LED, en observant le même systèmes que pour le boost : pression longue pour rentrer dans le menu puis une pression pour passer chaque mode. Ici encore, 4 possibilités :
- LED Verte : typée Tube Screamer, avec deux diodes au silicium - c'est ce que nous avons entendu à l'allumage.
- MAGENTA : clipping asymétrique – 3 diodes au silicium asymétrique, pour une distorsion plus complexe.
- Mode BLEU : Clipping symétrique, avec 4 diodes. Référence aux pédales Timmy et King of Tone.
- Mode AMBRE : style Marshall, avec 2 LEDs rouges qui clippent symétriquement.
Tout comme le boost, les 4 positions ont chacune leur forte personnalité, et l'on entend bien les différences de gain et la richesse des associons et mode de diode (on a un coup de cœur pour la position Rouge ). On pourrait s'arrêter la et être plus que satisfait de cette Golden Boy... mais on a toujours pas fini de lire la page produit !
Conclusion
Vous l'avez compris, on partait avec l'idée d'avoir une commune pédale d'overdrive, très jolie de surcroît, et nous avons découvert un tout autre royaume. La Golden Boy sonnait extrêmement bien dès le début, mais en ouvrant la boite de Pandore (et surtout notre explorateur internet) nous avons pris en pleine face toute son architecture et ses différentes fonctions qui font d'elle une petite boite exceptionnelle : son, texture, EQ, possibilité, accès direct, MIDI.... Bref, un réel couteau suisse qui pourrait enchanter n'importe quel guitariste (fortuné) : 340 euros, c'est une somme importante, qui place cette Golden Boy plutôt en haut de la pile (si on la range par prix) mais qui serait aussi sans aucun doute vers le haut si on la rangeait par qualité !
Les plus
- Le son... non, LES sons.
- EQ active très efficace.
- Les presets, que ce soit coté boost ou drive, facile d'accès, même en live.
- Le petit plus, très utile, des 4 étages de gain, qui fait que vous avez décidément plusieurs pédales sous le pied, encore une fois en accès direct.
- Le contrôle MIDI, là on est au top.
Les moins
- Forcément, c'est un produit doré et onéreux.
- L'absence de mode d'emploi... vraiment, on ne comprend pas... pour économiser quelques centimes? Certes nous sommes en 2020, le 0 papier... mais quid du jour le site évoluera/disparaîtra ? Un pdf aurait été appréciable.
- On va devoir la rendre.