Le ME90 succède au ME80, qui a maintenant 10 ans de bons et loyaux services, bonne retraite à lui ! Après avoir fait les belles heures de Boss, le ME80 a établi un certain standard d'ergonomie que le fabricant japonais a choisi de garder. En effet, la philosophie générale de l'unité lorgne du côté des "darons" avec une présentation et une articulation des effets dans la logique d'un pédalier à l'ancienne, une section d'effets s'enchaînant avec la précédente. Nous pourrions ici énumérer chacun des effets présents, mais votre serviteur estime plus pertinent de dégager une intention globale plutôt qu'un pinaillage inutile. Ici, point d'écran donc, mais uniquement des potentiomètres soit pour sélectionner l'ampli ou l'effet avec un rotocontacteur, soit pour en régler les paramètres juste en dessous. Pas de débat ni de tergiversation, on tourne et le son jaillit. Sept sections se succèdent sans que l'on puisse en changer l'ordre, certains diront qu'il s'agit d'un des points noirs du ME90, mais c'est assumé et c'est au bénéfice d'une souplesse d'utilisation bienvenue. La technologie de modélisation des 11 types d'amplis et appelée AIRD (chaque constructeur y va de son appellation avec un beau logo) et force est de reconnaître que les simulations aux saturations les plus élevées ne sont pas très réussies. Caricaturales, elles restent bien entendu jouables, mais totalement en deçà de ce qui se fait ailleurs pour pas forcément beaucoup plus cher. Le reste des effets est tout à fait exploitable, quel dommage de ne rencontrer que rarement un effet stéréo, le test étant réalisé en utilisant les sorties stéréo jack au niveau ligne dans une carte Focusrite. L'image audio restera très majoritairement mono alors que les rigs stéréos sont de plus en plus répandus. Les reverbs elles sont bien stéréos et sont très belles, même si un seul paramètre est modifiable (volume). Le souci, mises à part quelques simulations d'amplis un peu chiches, ne vient donc pas vraiment du son, mais d'ailleurs...
Pour un adaptateur, il faut que tu Boss...
Le Boss ME90 est fourni sans adaptateur secteur, ni câble USB. C'est vraiment dommage, on n'a pas tous chez nous un câble USB de la bonne longueur d'autant que ce pédalier peut faire office de carte son pour des prises en recording. Pour l'alimentation, même si des piles sont fournies (le ME90 réclame 9 volts et 4 piles LR06), l'absence de secteur constitue une économie de bout de chandelle qui dessert le sérieux légendaire de Boss. Cerise sur le gâteau, pour avoir la fonction Bluetooth vous devrez acheter un adaptateur propriétaire externe à brancher sur le Boss, ahurissant de nos jours... Vous me répondrez que comme je le dis plus haut, la philosophie n'est pas au Bluetooth, mais alors pourquoi nous narguer à l'arrière de l'appareil avec cette fonctionnalité en affichant un bouchon plastique en lieu et place du module qui devrait être intégré ? Il aurait été plus simple de l'ignorer lors de la conception.
Ces détails mis de côté, nous avons en face de nous un appareil de bonne facture qui, pour 340 euros, vous permet de jouer dans de bonnes conditions, avec des sons majoritairement de bonne qualité et surtout avec une ergonomie très compassive avec les allergiques aux DSP et menus interminables à scroller. Un choix sans risque, sans grande fantaisie non plus.
Les plus
- Ergonomie à l'ancienne très intuitive
- Accès immédiat aux sons
- Mode manuel qui propose un fonctionnement type "pedalboard"
- Un prix sympathique
- Appareil très robuste qui ne craint pas la route ou le 45 en Doc Martens
Les moins
- Certaines simulations d'amplis ubuesques
- Grosses différences de volume entre certains presets
- Image stéréo trop rare
- Pas de secteur ni de câble USB fournis