Impossible de se tromper sur le but de la Jackson RR24. Vous pouvez jouer du metal, du metal, du metal et aussi, pour terminer, un peu de... metal. Le tout en shred et avec un look ne permettant pas de passer en son clair. Et tout ça en haut de gamme s'il vous plaît. À tout point de vue, cette guitare vaut bien ses 1299 €.

 

Si la forme des Jackson RR (comprenez Randy Rhoads) n'est pas nouvelle, la RR24 vient apporter quelques modifications de bon goût et de bon ton. Commençons par l'aspect esthétique de la bête.
La forme globale n'a rien de très original, la RR est une sorte de Flying plus pointue et ayant une "corne" plus courte de l'autre. On est donc avec ce genre de forme toujours confronté au même problème d'équilibre, que ça soit en jeu assis ou debout. La tête de manche pique inévitablement vers le bas lorsque l'on joue debout et la prise en main est plus que problématique si l'on veut jouer assis (surtout si vous n'avez pas installé de sangle). Mais qu'importent tous ces problèmes car les amateurs de Randy Rhoads et de Flying seront d'accord pour vous dire : "on ne choisit pas une RR pour le confort, mais pour le look". Et cette nouvelle mouture de la RR en a un terrible.

La première chose qui saute aux yeux est le liseré noir qui parcourt tout le tour de la guitare y compris le dos. C'est en fait une sorte de champfrein peint qui donne une impression de tranchant sur toute la guitare. Certains auront remarqué que cette guitare ressemble d'une part énormément au modèle Signature Kevin Bond (jusque là rien d'étonnant) et, plus embêtant, à la signature ESP Alexi Laiho. On ne va pas rentrer dans une guerre de clochers pour savoir qui a copié qui, mais on soulignera quand même que la forme originale est bien de Jackson...

Les incrustations en dents de requin sur la touche ébène de la Jackson sont du plus bel effet ! Elles renforcent l'aspect agressif de cette guitare grâce à une utilisation fort belle du blanc et du noir. C'est d'ailleurs pour cela que la version noire et rouge, puisqu'il n'existe que trois coloris, est à mon goût bien moins aboutie que celle présentée ici. Enfin, le manche peint termine la guitare, accompagné par une tête classique Jackson avec un inlay noir. Petit moins (mais vraiment petit) dans cette guitare au look sans faute de goût, le talon ayant un champfrein plus important que sur le reste de la guitare donne une impression bizarre... Peut-être aurait-il été plus simple de terminer sur une arête plus nette ?

Si l'on met à part les problèmes liés à la forme de ce genre de guitare, la Jackson RR24 est très confortable. Le manche et le radius de la touche s'apprivoisent facilement. Ni trop plat, ni trop large, ni trop fin : un très bon compromis qui conviendra à tous les styles de jeu et de main. C'est d'ailleurs du côté du manche qu'on retrouve la véritable nouveauté, car c'est bien à une guitare 24 cases à laquelle nous avons affaire. Certes, ce n'est que deux cases de plus, mais il faut avouer que c'est maintenant le standard de toute guitare metal qui se respecte !

Quant au son, il va dans le sens du design : pas de surprise quand, aux premières notes, on trouve un son net et tranchant. Les ingrédients principaux sont là pour se faire : touche ébène et micro EMG 81 en position chevalet et un bouton de volume. Rien de plus. Pas besoin de bidouiller dix ans la guitare pour trouver le son. On branche, on monte le gain à fond et on envoie la sauce. Difficile de faire dans la dentelle. Certes le micro EMG actif permet, en jouant quelque peu sur le volume, de trouver un crunch satisfaisant, mais étant donné que le micro se trouve placé du côté chevalet, le son ne garde pas beaucoup de corps. La RR24 n'est vraiment pas faite pour ça.
C'est donc avec de gros taux de distortion qu'elle s'exprime au maximum. Les sons clairs sont dans la même veine que les sons saturés. Froids et très clairs. C'est bien ce genre de choses que les adeptes du metal demandent. La RR24 tape en plein dedans.

La seule et unique chose que je regrette véritablement dans cette guitare est le talon. Le manche étant conducteur, c'est-à-dire qu'il est d'une pièce avec le corps ou au moins une partie du corps de la guitare, j'aurais espéré un plus bel accès aux aigus. Si celui-ci est déjà très bon, il aurait suffi d'un rien pour qu'il soit parfait.

Tous les ingrédients sont là pour obtenir une guitare "vraie". Pas de compromis, d'éventuelle polyvalence. Une guitare qu'on peut presque acheter sans l'essayer tellement elle ne ment pas. Forme, couleur, finition, électronique, vibrato Floyd Roses et touche 24 cases. Pas question d'en faire trop. Il est vraiment difficile de trouver des défauts à cette guitare. Cette made in Japan fait carton plein et ravira par son look et son efficacité tous les amateurs du genre.

 


le look
le son sans concessions
le confort de jeu
la prise en main rapide
la finition impeccable
le talon améliorable, mais déjà très satisfaisant

Prix : 1299 €

Spécificités techniques
Forme : Randy Rhoads
Corps : aulne
Manche : érable
Touche : ébène
24 cases, frettes jumbo
Électronique : 1 volume
Micro : EMG 81 actif en position chevalet
Vibrato Floyd Roses Original Double Locking

Existe en trois coloris : blanc avec biseaux noirs, noir avec biseaux rouge et noir avec biseaux jaunes.

Jackson Pro series RR24 Rhoads, le tout shred