Fernandez est une entreprise japonaise, implantée depuis 1969, et principalement connue pour ses guitares électriques et son système « Sustainer ». Même si la notoriété de cette marque n’est pas des plus grandes en France, le constructeur japonais est bien présent chez les professionnels et de nombreux guitaristes utilisent ses produits : Steve Vai, Steve Lukather, Sepultura, Kerry King… Fernandez propose plusieurs gammes de guitares, de la production coréenne à des guitares faites au Japon (le haut de gamme). La Ravelle est sans doute la guitare la plus emblématique de cette marque par sa forme et c’est donc le modèle « Elite Tremolo » que nous abordons aujourd’hui.
Clinquant !Signalons tout d’abord que la Ravelle Elite Tremolo est livrée en étui rigide, ce qui est très agréable ! Dans cet étui se trouve un manuel d’utilisation et d’entretien extrêmement complet ! Au menu : changement des cordes, accordage, réglage du manche, des micros, entretien… Il s’agit d’une excellente initiative, bien trop rare chez les fabricants.
Au premier regard, la guitare est très clinquante, ce qui est assez représentatif de la fabrication coréenne. L’usine qui a livré cette guitare de bonne facture est vraisemblablement la même que celle qui fabrique les modèle Schecter, tant les finitions de certains modèles se ressemblent.
Coté lutherie, on trouve une belle table en érable pommelé de grade 5A posée sur un corps en acajou. Un binding en abalone s’occupe des contours du corps et du manche et donne une touche raffinée à l’instrument. Le manche en acajou, vernis, supporte une touche en ébène divisée en 22 frettes incrustées de repères en abalone également.
La tête, dont la teinte est assortie au corps, supporte des mécaniques à blocage associées à un sillet bloquant, afin d’assurer le maintien de l’accordage face au tremolo sous licence Floyd Rose, très agréable au maniement.
La forme de la guitare est atypique, mais elle est équilibrée lorsque l’on joue debout, et reste très confortable en position assise, la cuisse prenant naturellement place sous « l’aile ».
Côté électronique
Cette Fernandez est équipée d’un humbucker Seymour Duncan JB modèle SH4 en position chevalet, et d’un système Sustainer en position manche. Le tout est contrôlé par un volume, une tonalité et un sélecteur trois positions. On constate également la présence de deux mini switchs deux positions servant à contrôler le Sutainer.
Le JB est un micro double bobinage en Alnico ayant un fort niveau de sortie. Il développe une distorsion polyvalente, s’appliquant sans problème à une vaste plage de genres musicaux, du Blues « moderne » au Hard-Rock. Le son est ouvert et détaillé : un très bon humbucker en somme (ce modèle existe depuis maintenant 30 ans…) ! En son clair, il fera l’affaire, mais cela reste un micro double-bobinage.
En position manche, on trouve le système Sustainer dans l’emplacement d’un micro double bobinage. Ce dernier est alimenté par une pile 9V se plaçant très facilement au dos de la guitare. Lorsque le système est en position OFF, nous obtenons un rendu de micro simple bobinage très moyen, sans grande personnalité ni relief. Il est à noter qu’il y a une grande différence de niveau de sortie entre le Seymour Duncan et ce Sustainer.
La particularité de cette guitare est donc le système du Sustainer, permettant de faire sonner une note à l’infini, et ce avec une attaque longue, comme un archer qui fait naître la note sur un violon. Pour cela, le système émet un champ magnétique qui fait rentrer les cordes en vibration. Il faut ensuite simplement poser un ou plusieurs doigts sur les cordes pour que le son apparaisse et soit ensuite repris par le micro chevalet (le Seymour Duncan). Il est ainsi possible de tenir la même note pendant 30 minutes, faire des effets dits « de violoning », ou développer diverses textures sonores.
Tandis que le premier switch active/désactive l’effet, le second permet de modifier le mode. En « naturel », le Sustainer ne fait que reproduire la note frettée à l’infini. La seconde position « Harmonic » va faire progresser la note frettée jusqu’à sa 5ème harmonique (écouter extrait).
Le Sustainer s’utilise sans aucune difficulté et de manière très naturelle : oublions la main droite, car toute la gauche fait le travail ! On peut cependant utiliser la main droite pour manier le tremolo (attention à ne pas trop baisser les cordes, de peur que la vibration soit freinée par un micro). Il faudra juste s’habituer au délai nécessaire à la naissance de la vibration (et donc du son).
Schéma de fonctionnement (source : http://www.fernandesguitars.com/sustainer/sustainer.html)
La meilleure démonstration du Sustainer est sans doute ce morceau de Steve Vai.
En conclusion
La Ravelle est une solide guitare, avec une lutherie très respectable et un équipement polyvalent et de qualité : le micro chevalet JB est un excellent humubker et comblera tous les fans de son saturés rock. Le Sustainer est un bonus, permettant de transformer cette guitare au look atypique en une super machine à expérimenter. Gros bémol cependant concernant le micro manche Fernandez qui n’est pas à la hauteur du Seymour et qui rend son utilisation anecdotique.
Au tarif de 1179€ T.T.C (constaté généralement en magasin), livré avec le Sustainer (qui peut s’acheter à part) et un étui, cette bonne guitare prouve que le savoir-faire asiatique est excellent et promet un très bon rapport qualité/prix !
Prix Public : 1179 euros
Les plus :
Bonne prise en main
Le micro JB Symour Duncan
Le sustainer
L'étui
Les moins
Le micro manche, passable.
Forme atypique qui ne plaira pas à tous.
Site de la marque :
http://www.fernandesguitars.com