Anthony "Tony" Iommi est un guitariste anglais de 68 ans qui a bien failli passer à côté de sa carrière de rock star dans Black Sabbath. A la base ouvrier métallurgiste, il se fait sectionner deux phalanges dans une presse hydraulique. Se croyant condamner à ne plus jouer, il abandonne quelques temps la six cordes jusqu'à ce qu'un ami lui fasse écouter Django Reinhardt. Fasciné par le talent de Django, Anthony reprend avec la ferme intention de jouer à deux doigts. Mais l'exercice est difficile. Il abandonne et essaie de nouveau à quatre doigts. Le problème, c'est que fragilisé par son accident, le contact des cordes devient vite douloureux. Il façonne alors des prothèses en plastiques sur le principe du dés à coudre. En recouvrant le bout de cuir il peut rejouer à quatre doigts. Mais la tension des cordes reste trop importante. A l'époque, il était impossible de trouver différents tirants de corde. Il a alors l'idée de se désaccorder d'un demi-ton et d'adapter des cordes de banjo. C'est ce qui donne ce son si particulier à Black Sab dans les premiers albums.
Inspiré de la célèbre Gibson SG du maître, l' Epiphone G-400 reprend les caractéristiques d'une SG classique avec un design plus sombre. Les repères en forme de croix gothique sont incrustés dans la touche palissandre 24 cases. Le manche et le corps sont en acajou, ce dernier portant le couple de micros Gibson signature Tony Iommi contrôlés par un sélecteur trois positions. Côté accastillage, sont placés les habituels chevalet stop bar et tune-o-matic ainsi que des mécaniques Epiphone chromées. La finition est uniquement disponible en noir vernis brillant. Les fans du gratteux de Black Sabbath regretteront peut être l'absence d'un design type relique plus fidèle au modèle du maître. A ma connaissance que ce soit chez Gibson ou Epiphone aucune copie reliquée n'a encore été mise sur le marché.
Tout comme l'Epi Bjorn Gelötte (testée précédemment dans nos colonnes), la G-400 est une édition limitée livrée avec son étui et un écrin en cuir contenant une photo dédicacé de Tony et le certificat d'authenticité numéroté. Dès la première prise en main on retrouve un confort de jeu spécifique aux SG. Son manche : "1960's SlimTaper" profilé en D est rapide à prendre en main. L'accès aux aigus est assuré par le double pan coupé bien connu des joueurs de SG, aucun problème pour atteindre les dernières cases. Côté son, la G-400 surprend dans le bon sens, pas de pique de basse, de médium ou d’aiguë. L'équilibre est impeccable. Les micros signature de Tony Iommi offrent un terrain de jeu très heavy, très proche du son Black Sab. Globalement, il est moelleux, souple avec une belle largeur et un côté chaleureux. En clean, la G-400 à une jolie brillance et un sustain important en position manche, en position chevalet le son est un peu plus agressif. En distorsion, on retrouve le bon équilibrage dont je vous parlais plus haut ce qui facilite le réglage du préampli. Le son est assez rond et les aiguës sont un peu moins tranchantes que sur une SG classique. En adaptant les réglages de gain à l'ampli et de volume sur la guitare la G400 peut toucher des archétypes de sons rock et hard rock. Le guitariste de métal y retrouvera lui aussi ses repères. Au final ce modèle est assez étonnant en terme de rapport qualité prix. C'est un instrument qui fait le job à la maison comme en live.
Sans être une grosse surprise, signature oblige, la G-400 représente un pari plutôt réussi. Le packaging est bien pensé avec une mention particulière pour les fans puisque c'est sieur Tony himself qui a lui-même signé sa photo. La finition est réussi et le confort de jeu impeccable. Le son global sans surprise reste très proche de celui de Black Sab et sera idéal pour jouer dans les style hard ou heavy 70's.
Annoncé à un prix aux alentours de 700€ la G400 propose un compromis destiné aux fans d'un des plus légendaire groupe de précurseur du heavy plutôt alléchant. C'est l'instrument incontournable à qui voudrait se lancer dans un cover band de Black Sabbath. A essayer d'urgence pour les fans !
Prix public :
760 euros
Les plus :
Confort de jeu
Son global
Packaging
Finition
Les moins :
Manque de polyvalence (orienté Heavy métal)