Ruud Jolie : Mais c’est bien pratique car grâce à ces DVDs, nous pourrons montrer à nos enfants et petits-enfants qu’à une époque nous étions cool (rires). « Regarde, petit, quand j’étais jeune, j’étais dans un gros groupe de rock ! »
Et plus sérieusement (rires) ?
R. J. : Nous sentons que nous évoluons encore en tant que groupe. Le premier DVD marquait notre percée en Hollande et en Belgique. Deux ans plus tard, nous pouvions faire un gros concert en tête d’affiche avec de la pyrotechnique, de nombreux accessoires et des décors. Ce coup-ci, nous avons réalisé un rêve : celui de jouer aux côtés d’un orchestre symphonique. Tous nos DVDs sont très riches en contenu donc nous n’avons pas l’impression d’arnaquer qui que ce soit malgré la fréquence des sorties.
Comment était-ce, musicalement, de se retrouver sur scène avec un orchestre au complet ?
R. J. : En tant que guitariste, ça n’a pas changé grand-chose. J’ai dû rater deux ou trois notes à cause du stress, c’est tout. Sur nos albums, nous enregistrons déjà avec un orchestre donc ce n’était pas exactement une première. Ce n’était une première qu’en ce qui concerne les concerts. Ce qui est cool, c’est que nous avons écrit de nouveaux arrangements symphoniques spécialement pour l’occasion. Du coup, les chansons de l’album live sonnent complètement différemment de celles qui figurent sur les albums d’origine.
Sur scène, pour toi, il n’y a donc aucune différence notable entre un show comme celui de Black Symphony et ceux plus traditionnels que vous pouvez donner dans d’autres circonstances ?
R. J. : Pour moi, la grosse différence réside entre les concerts de festival et les concerts en tête d’affiche. Quand tu sais que tout le public que tu vois dans une salle ne vient que pour toi, là ça fait vraiment quelque chose. Pour Black Symphony, nous avons joué à guichets fermés à l’Ahoy, ce qui représente énormément pour un groupe hollandais chez nous. Ça, plus l’enregistrement du DVD, plus la présence de l’orchestre, ça commence à faire beaucoup de choses ! Plus qu’un facteur individuel, je dirais que c’est une accumulation de causes qui nous a mis une relative pression pour le show (rires).
Il y a quelques invités qui vous rejoignent sur scène, dont Anneke Van Giersbergen, l’ex-chanteuse de The Gathering. J’imagine que vous la connaissez depuis quelque temps déjà… Que penses-tu de son départ surprise du groupe ?
R. J. : Il y a quelque temps nous avions fait une tournée américaine en première partie de Lacuna Coil. Sur une date, à Seattle, The Gathering était également à l’affiche. Tout semblait aller. Deux semaines plus tard, elle quittait le groupe ! C’est toujours inattendu lorsque quelqu’un part d’un groupe qui marche bien. D’un autre côté, c’est normal d’évoluer et de vouloir aller voir ailleurs. J’ai toujours beaucoup aimé The Gathering et Anneke va me manquer mais j’ai hâte d’entendre ce que le groupe va faire par la suite.
Comment avez-vous choisi le morceau « Somewhere » qu’Anneke interprète en duo avec Sharon Den Adel ?
R. J. : Elle a fait une première partie pour nous avec son nouveau groupe, Agua de Annique, et c’est à ce moment-là que nous avons décidé de faire un titre ensemble. Il nous fallait un titre calme. Ça fonctionnait très bien sur « Somewhere » et nous avons décidé de recommencer pour ce concert avec l’orchestre. Depuis, nous avons encore invité Anneke une fois, à Utrecht, pour chanter avec nous. Les voix de ces chanteuses sont très différentes mais étrangement elles se marient très bien.
Tu as commencé à t’intéresser à la musique par l’intermédiaire des claviers. Comment es-tu passé à la guitare ?
R. J. : Un de mes oncles avait un clavier et comme il ne s’en servait pas mes parents me l’ont mis dans les mains (rires). Mais à ce moment-là – je devais avoir 11 ans – j’étais déjà très curieux d’Iron Maiden et de leur mascotte Eddie que je voyais partout sur les vestes à patches des mecs plus vieux de mon école ! Dès que j’ai entendu un disque de Maiden, je me suis dit que les claviers étaient pour les tapettes et qu’il fallait que je joue de la guitare électrique (rires). Mes parents pensaient que c’était encore une de mes lubies d’adolescent mais quand ils ont compris que ça me tenait à cœur, ils m’ont encouragé à continuer. Pour mon quatorzième anniversaire ils m’ont payé ma première gratte et après… Et bien c’est l’Histoire en marche (rires) !
Avec Robert Westerholt, le leader du groupe, tu constitues la paire de guitaristes de Within Temptation. Comment qualifierais-tu votre collaboration ?
R. J. : Je m’occupe des leads, de la guitare acoustique et toutes les parties les plus « difficiles » de nos chansons. En fait, sur le dernier album studio, je pense que 95% des guitares que l’on entend sont mes parties. Robert a besoin de plus de temps que moi pour arriver au même résultat donc autant que je m’en charge. De plus, Robert a d’autres rôles dans le groupe notamment pour l’écriture, les arrangements orchestraux ou la supervision du mixage par exemple.
Within Temptation – Black Symphony
Gun Records
www.within-temptation.com