Quand la multitude d’influences musicales n’en font plus qu’une comme une ouverture d’esprit… Quand l’alliance de programmes informatiques et d’instruments acoustiques vient t’arracher de l’indétrônable rock tant aimé… Quand le chaleureux saz électrique sort de son utilisation traditionnelle en Musique du monde pour se fondre dans un univers électro… STAMP, c’est ce groupe qui te surprend, t’éveille et t’enveloppe de ses sonorités riches et dépaysantes. Pour info, STAMP a été repéré par le Réseau 92 et le dispositif Träce dont ils nous parlent des actions concrètes et qu’ils vous recommandent comme nous l’avons déjà fait ici, chers amis musiciens ! Maritta Music Coach

Quelle est la genèse du groupe ? 
Vlad : Le groupe est né en 2010 dans les sous-sols du conservatoire de Chatenay-Malabry, en banlieue parisienne. On a commencé sous la forme d’un trio clavier/basse/batterie pour se développer les années suivantes dans un format plus large, lorsqu’on a commencé à faire du live, avec des «invités» qui nous accompagnaient sur certains morceaux. Depuis 2013, on est devenu un quintette avec l’intégration de Quentin et Priam lors de notre premier concert en Italie.

Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?  
Vlad : On n’a pas vraiment de termes pour définir notre son. Généralement, on parle de nous comme d’un groupe Electro Dub avec une touche de Noise Rock. En soi, l’étiquette de style n’a pas réellement d’importance à nos yeux.
On vient tous de milieux musicaux assez différents. Moi par exemple, j’écoutais beaucoup de dub ou du trip-hop avec des groupes comme High Tone, Ez3kiel ou Massive Attack. C’est en écoutant ce genre de musique que j’ai eu l’envie de faire de la musique électronique. Certains membres, avant d’intégrer Stamp, étaient plus branchés punk hardcore, metal, jazz, improvisation libre, etc. On a toujours fait en sorte que ces influences variées soient une force pour nos compositions. 

Qui fait quoi ?  
Vlad : Alexandre est à la basse, Paul à la batterie/sampler, Quentin au saxophone, Priam au saz électrique et moi au clavier/guitare et programmation électroniques des morceaux.

Où et dans quelles conditions a été enregistré l’album ; avec qui ?  
Vlad : L’album a été réalisé au Studio Pierre Schaeffer par Patrick Müller (Trace Label). Patrick est un très bon ingénieur du son et producteur qui nous suit depuis maintenant 4 ans. Il a été d’une grande aide pour la réalisation de cet album, et c’était très agréable de travailler avec lui. Un an s’est écoulé entre le début et la fin de la réalisation de ce CD, le temps nécessaire de peaufiner les choses et de trouver le son qu’on souhaitait façonner en studio.   

Pas de guitares prédominantes ici, mais côté basse, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?  
Priam : Pour le saz, j’utilise principalement des amplis Fender , que j’apprécie pour leurs reverb et leurs basses. Un instrument comme le saz a tendance à devenir « strident » sur certains amplis par sa hauteur assez aiguë (parfois accentué avec la Whammy), que les basses me permettent de temporiser. Sans oublier la chaleur du son Fender.
Concernant les effets, beaucoup de pédales : une Digitech Whammy 5, utilisée souvent pour monter d’une octave, ou en position Harmony à l’octave plus grave pour les passages énervés. 
Une Blackstar HT-Dual comme distorsion, un compresseur MXR Custom Comp, un trémolo Wampler Latitude, et pour terminer un delay Electro-Harmonix Deluxe Memory Boy. J’ai choisi ces deux dernières principalement pour leur Tap Tempo, ce qui me permet d’avoir un contrôle de l’effet au pied. Dans un groupe où tout est millimétré à cause de l’usage de samples et loops, mieux vaut rester en rythme. L’usage d’effets numériques aurait simplifié la tâche, mais rajouter un peu de chaleur analogique en opposition aux machines m’a semblé être un choix judicieux. 
Sinon concernant la guitare, il y en a une sur certains morceaux, jouée par Vlad. De ce côté-là, une Fender Telecaster et une Rat de chez Pro Co pour la disto.
Et enfin à la basse, une Fender Jazz Bass et une Big Muff de chez EHX. 

Priam, tu es « condamné » à nous parler du saz électrique ! Tu l’as un peu détourné car c’est un instrument traditionnel plutôt utilisé en Musique du monde, ou je me trompe complet ? Surprenant et bluffant à la fois sur scène ! 
Priam : J’accepte cette condamnation avec plaisir ! Le Saz est effectivement utilisé en Musique du monde, mais principalement en musique turque, qu’elle soit traditionnelle, religieuse (par les Alévis), ou contemporaine. Il est par conséquent à l’image de ce pays, carrefour de cultures. 
J’ai grandi en entendant mon père jouer du Oud d’un côté, et avec la culture Rock de ma mère de l’autre. Il était pour moi naturel de me tourner vers le Saz, entre Orient et Occident d’où l’utilisation d’un Saz électrique, qui me permet de jongler entre ces deux cultures.

Ça a été facile de l’intégrer à ce projet électro ?
Très. Je ne vois pas Stamp comme un projet, mais bel et bien un groupe à part entière, qui peut se permettre de partir dans n’importe quelle direction. Une rencontre d’influences diverses et variées, où mélanger de l’Electro, du Jazz, de la World music et du Metal n’est pas tabou. J’ai pour référence des groupes comme King Crimson, Mr. Bungle ou Shining qui n’ont pas peur de mélanger les genres et de faire exploser les barrières. Être un groupe de musique contemporaine, simplement.

Quels sont les actus et projets ? J’ai cru déceler chez toi Vladimir une ambition débordante. A prendre dans le bon sens du terme bien sûr. Disons un dynamisme à toute épreuve !  
Vlad : C’est vrai qu’on s’investit tous beaucoup dans ce projet. C’est en 2009 que j’ai commencé à composer les premiers morceaux pour Stamp. Depuis, avec toutes les personnes qui on rejoint le groupe ces 5 dernières années, comme Paul qui est la première personne à qui j’ai fait appel pour un concert sous le nom de Stamp, et Hadrien qu’on a rencontré cette année qui est maintenant notre ingénieur du son façade, on a réussi à pousser le projet encore plus loin.
Priam : On prévoit d’enregistrer un EP prévu début 2015 pour capter la nouvelle dynamique qu’embrasse le groupe depuis le passage de trio à quintette et celle de tous les concerts donnés depuis deux ans. Cela précède notre envie de faire du deuxième album un album concept, qu’on envisage pour fin 2015. Les morceaux présents sur l’EP seront une mise en bouche ! 

Vous avez été repérés par le Réseau 92 et le dispositif d’accompagnement Träce, ce qui est toujours une bonne chose pour les groupes. Parlez-nous de ce qu’ils vous ont concrètement apporté. Comment cela se passe-t-il ?  
Vlad : Le Réseau 92 est un très bon dispositif que nous tenons à recommander à tout groupe cherchant à se professionnaliser dans le monde de la musique. Il nous a aidés sur pas mal de plans différents : que se soit gérer son association, comprendre un contrat avec une salle ou un producteur, démarcher des salles de concert, demander des subventions pour un projet, etc. On a aussi eu l’opportunité de faire une semaine de résidence avec Joan Guillon d’Ez3kiel comme coach, qui nous a donné un coup de boost sur nos compos et le côté scénique du groupe. 

De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ?
Vlad : On est en train d’associer image et son pour nos concerts, dans l’optique d’intégrer une personne supplémentaire au groupe en tant que VJ et technicien lumière. C’est quelque chose qu’on avait déjà fait il y a quelques années, mais qu’on aimerait beaucoup remettre en place.
Priam : On est tous très influencés par le cinéma, ce qui se ressent dans l’utilisation de nos samples qui proviennent très souvent de films ou séries. Cela nous permettrait d’aller plus loin dans notre concept scénique.

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez ! 
Vlad : Un grand merci pour nous avoir permis d’échanger avec toi Maritta ! Merci à tous ceux qui nous suivent depuis le début, qui se déplacent aux concerts et qui nous soutiennent.

Dates de concerts : (après le 15 décembre) :
Le 30 Janvier au Tamanoir à Genevilliers (92) en première partie de Orange-Blossom.

Liens Internet :
www.facebook.com/stampmusique?fref=ts
www.stamp.bandcamp.com 
https://soundcloud.com/stampmusique

Crédit photo : Jean-Benoit Clevenot

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[Scène Ouverte] STAMP