Un album sorti en juin dernier, une tournée en cours et un passage très remarqué sur la grande scène des Francofolies à La Rochelle, Maloh, notre « coup de cœur » des Guitares pour l’Enfance, répond à quelques questions dans le cadre du festival. Portrait d’un artiste qui monte, qui monte…
Maloh, le coup de cœur de Guitare Live
Un album sorti en juin dernier, une tournée en cours et un passage très remarqué sur la grande scène des Francofolies à La Rochelle, Maloh, notre « coup de cœur » des Guitares pour l’Enfance, répond à quelques questions dans le cadre du festival. Portrait d’un artiste qui monte, qui monte… Par Eugénie Dumesnil.
Si je te dis « Raphaël », tu me sautes à
la gorge ?
Maloh : (rires) Non, non, en fait pour dire vrai je ne le connais
pas plus que ça. J’écoute de la musique française
bien sûr, plutôt Souchon que j’adore, mais comme on
m’a en effet parlé de Raphaël, je l’ai écouté
et ça ne m’a pas paru flagrant, ni dans la voix, ni dans
la manière d’écrire, ni dans la manière de
jouer, en fait…
Même pas mal ?
Maloh : Oui voilà !
Alors que voudrais-tu répondre une bonne fois pour toutes à
ceux qui te comparent à Raphaël ?
Maloh : Si on me comparait à lui au départ, je suis
content de lire maintenant dans la plupart des articles que les journalistes
reconnaissent qu’il n’y a pas de ressemblance. Justement,
pas la même voix, pas les mêmes mélodies, pas les mêmes
harmoniques. D’ailleurs, si je me souviens bien, quand Raphaël
a commencé j’avais entendu dire que c’était
le second Saëz et puis c’est complètement passé.
On aime bien chercher des références, des ressemblances.
Ça ne m’inquiète pas plus que ça.
2008 a été une année clé pour toi. Un album
en juin, une tournée, un passage sur la grande scène des
Francofolies, un concert à toi tout seul à Lyon en décembre
prochain, raconte-nous un peu ce formidable parcours…
Maloh : En fait, tout est allé très vite, c’est
bien, non ?! J’ai commencé à faire des premières
parties tout seul à la guitare (Amélie-les-crayons, Da Silva,
Tryo…) et en janvier, alors que j’étais sur une scène
à Paris, il y avait l’équipe des Francofolies dans
la salle. Ils ont aimé ce que je fais et m’ont proposé
de faire les Chantiers des Francos. C’est ce qui a boosté
le truc, parce que comme tout s’est bien déroulé,
on est passés de suite à la grande scène des Francofolies.
Dans le même temps, mon album prévu en juin était
déjà en partie enregistré, du coup cette rencontre
a donné un coup de turbo général, en découle
une tournée de cinquante-soixante dates pour l’année
prochaine !
Quel accueil tu as eu aux Francofolies ?
Maloh : Super bon accueil, mais très impressionnant !
Un an à peine après tes débuts, on sent une maturité
chez toi. Ça vient de quoi ?
Maloh : C’est surtout les personnes qui m’ont encadré
lors des deux sessions des Chantiers des Francos qui m’ont énormément
aidé. Ils m’ont très bien compris, bien cerné
et au final m’ont permis de faire plein de choses que je voulais
au niveau de l’interprétation, des déplacements sur
scène par exemple, mais que je n’osais pas faire parce que
je bossais tout seul chez moi dans ma chambre. Il y avait par exemple
Christophe Mali du groupe Tryo, Julia Pelaez qui donne des cours de chant
au studio des Variétés, des gens comme eux qui m’ont
donné plus d’assurance, donc beaucoup plus de plaisir. Ça
a été une grosse étape ce chantier. Depuis, je me
lâche, je trouve que c’est plus facile. Je me rappelle d’une
phrase de Christophe qui ne m’a vu pourtant que deux fois entre
février et juin et qui m’a dit qu’entre les deux, j’avais
pris dix ans !
Tes projets après cette année ?
Maloh : Houlà, la tournée ! On est en plein dedans,
il y a déjà environ cinquante dates à venir, d’autres
qui s’y rajoutent, des nouvelles chansons sur scène d’abord
et la préparation du prochain album ensuite, même si celui-ci
n’a que trois mois d’existence !
A quel âge as-tu commencé à composer et quel est
ton rapport à l’écriture ?
Maloh :J’ai commencé à composer il y a trois-quatre
ans (ndlr : Maloh a 22 ans). Quand j’écris mes textes
– en français – j’aime que les émotions
passent, mais aussi que les mots sonnent, qu’il y ait des jeux de
mots, une certaine rythmique dans les mots. C’est pour ça
que je parlais de Souchon tout à l’heure. Et même si
ce n’est pas de la chanson, j’adorais aussi Raymond Devos,
sa manière de construire ses textes, de jouer avec les mots…
Quelles sont tes influences ?
Maloh : A part Souchon, j’écoute beaucoup de musique
anglo-saxone, Anaïs Mitchell et des chansons guitare-voix.
Comment as-tu appris la guitare ?
Maloh : J’ai commencé tout seul. A l’époque,
j’étudiais en sport-étude, je faisais de l’athlétisme,
du saut en longueur. Malheureusement, alors que j’étais en
première je me suis blessé, je n’ai donc pas pu faire
de sport pendant quelques temps, alors, je me suis vengé sur la
guitare ! Je jouais beaucoup et finalement, j’ai arrêté
le sport pour continuer la musique. Ensuite, j’ai fait une école
de journalisme, mais comme j’aimais déjà écrire
et que j’avais de l’imagination, je bidonnais mes articles !
En plus, je préférais passer mes journées à
jouer de la guitare, parce que je trouvais ça plus intéressant
que d’aller au journal.
Tu te souviens de ta première guitare ?
Maloh : Ma première guitare, c’est mon père qui
me l’avait prêtée, c’était une vieille
Ibanez des années 70 avec un super son !
Et maintenant ?
Maloh : Une Martin J15 que j’ai choisie pour son son bien rond,
feutré…
Tu es fidèle… en guitare ?
Maloh : Ah oui ! Celle-là je pense que je l’ai
pour un bout de temps, je suis trop content et puis il y a quelque chose
qui se crée avec…
Si tu n’avais pas été Maloh, quel artiste aurais-tu
aimé être ?
Maloh : Ah… Bonne question ! Chez les Français
j’aurais bien aimé être Souchon, pour tout ce que j’en
ai dit avant.
Et celui que tu n’aurais pas aimé être ?
Maloh : Ah… Comment il s’appelle déjà…
celui qui chantait « Où sont les femmes ? »
Patrick Juvet !
Maloh : Oui voilà, le synthé, les paillettes, c’est
pas du tout mon truc.
Et la chanson que tu aurais aimé écrire ?
Maloh : De Souchon, encore et toujours une que je trouve super qui
s’appelle « les filles électriques »,
certaines de Thomas Fersen que j’adore, super bien écrites
comme la plupart de lui d’ailleurs.
Maloh – 7200 minutes
Neômme/Altho
http://www.myspace.com/maloh7200
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