C'est au Divan du Monde que j'ai découvert Jet Banana, dans le cadre du tremplin Music on Stage organisé par Star's Music et Fender, exceptionnellement (private joke) accompagnée de Caro, la redoutable Responsable publicité et partenariat de G.com. L'expérience scénique de ces quatre sauvages ne fait aucun doute devant leur assurance déjantée. Pour les amoureux du genre, on ne résistera pas longtemps - tout parisien que nous sommes - à partir en plein dans son power rock bien trempé et habité. Master is the Enemy est un premier album sorti en 2016, entièrement enregistré maison et... vrai que ça s'entend... On n'y retrouve pas toute l'intensité qu'ils nous servent en live. Cela dit, c'est un essai tout à fait honorable qui donne à espérer un second plus proche de ce qu'ils ont dans le ventre. Sûr qu'ils ont beaucoup appris, comme ils nous l'expliquent ici. A propos d'apprendre, et je ne m'adresse pas qu'à Jet Banana, "on a commencé à jouer au lycée...", argh, on n'en peut plus de le lire, et le relire, et le rerelire... Soignez vos présentations, étoffez vos réponses si vous en avez l'occasion, que ce soit ici, ailleurs, dans vos démarches. Mettez un peu de créativité dans votre communication pour faire rêver et donner envie, comme vous le faites avec votre musique, que diable ! Eh oui, ça fait partie du taf les gars. Quant à nous, nous ferons le nôtre en remplissant les salles de concert et en tapant dans nos mains au moins aussi fort que votre batteur ne frappe sur ses caisses. Sur ce, bonne année bande de voyous !

Deux Frédéric, deux Thomas, ça donne Jet Banana. Ce nom fait peur au début, et puis non finalement ! Comment s’est créé votre groupe, quelle est son histoire ?
Thomas : On a commencé à jouer ensemble (Fred, chanteur et Thomas, guitariste) au lycée. On a eu très vite un premier groupe influencé Glam Rock/Métal, ce n'était vraiment pas terrible. Fred était batteur/chanteur à l'époque, ça manquait cruellement de présence scénique devant. Progressivement, nos goûts musicaux ont évolué  jusqu'à ce qu'on décide finalement en 2011 de changer complètement de projet pour devenir Jet Banana.

Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences à chacun ?
On peut dire que l'instru est très influencé  Grunge/Rock'n'roll sur des voix plus Pop avec des chœurs bien présents empruntés aux groupes des 60's. Thomas, Fred (chanteur) et moi avons quasiment les mêmes influences, on adore entre autres, les Beatles, le Velvet Underground, Nirvana, les Pixies, David Bowie, Radiohead. Notre batteur a des goûts très variés et préfère des musiques plus actuelles (Muse, Hans Zimmer, Coldplay).

Qui fait quoi dans le groupe ? Avez-vous un process de composition défini ?
En général, c'est Fred (chanteur) qui compose une base guitare/voix plus ou moins aboutie puis qui ramène ça en répétition. Après on le joue, on le structure et on l'arrange tous ensemble. Une fois qu'on a une bonne base, on va généralement enregistrer une sorte de “pré-prod“ chez nous pour prendre du recul sur le morceau et encore l'améliorer.

Comment organisez-vous vos séances de répétitions, définissez-vous par avance ce sur quoi vous allez travailler ?
Non, on ne définit pas à l'avance ce qu'on va faire, en général c'est assez logique pour tout le monde. On prend vraiment du temps à chaque début de répétition pour bien retrouver notre son et être à l'aise. Selon la durée qui reste, tout dépend, soit on décide de bosser sur de nouvelles compos, soit on précise notre set en cours.

Album entièrement en DIY (Do It Yourself pour les non initiés), où et dans quelles conditions a été enregistré l’album ; avec qui ? Pas tout simple me semble-t-il…
On a dû investir un minimum dans du matériel, un bon micro voix (Rhode K2), une D.I. pour la basse, une carte son et des enceintes de monitoring Focal. Malgré ça, c'était vraiment roots, à base de “ramène ta couette pour insonoriser l'ampli“ ou de “j'espère que le chat ne va pas miauler pendant la prise“. La partie enregistrement était vraiment sympa, le plus délicat c'était le mix ! On a appris au fur et à mesure et on y a passé beaucoup trop de temps. Mixer son propre projet c'est toujours compliqué, on ne sait jamais quand s'arrêter. Si on le refaisait aujourd'hui, le rendu final serait sûrement très différent !

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ? Ce serait bien gentil messieurs de développer sur le pourquoi de ces choix et sur la façon dont vous vous appropriez le matos, merci. N’oubliez pas que nous sommes sur Guitariste.com !
Les premières prises guitare ont été faites avec une Telecaster Baja et un ampli Blackstar HT-20 Studio. Entre temps, on a eu une nouvelle guitare (une Telecaster Americaine standard) qui nous a permis d'améliorer quelques prises. En tant que guitariste, je suis amoureux des Telecaster depuis toujours, c'est de loin ma guitare préférée. Ce que j'aime, c'est qu'elle a à la fois un son très typé et la possibilité de s'adapter à plein de styles différents en fonction de l'ampli et des pédales choisies. Très peu de pédales d'effets ont été utilisées, hormis une pédale de Fuzz que Fred (chanteur) a fabriqué lui-même sur une base de Fuzz Factory. Tout s'est joué dans les placements de micros sur les amplis et sur le choix de la pièce pour mettre l'ampli (salon, salle de bain, etc.).

Quels sont les actus et projets ? J’ai d’ores et déjà pu voir une bonne dizaine de dates programmées, et pas que sur Paris et sa région, en province aussi SVP. Vous êtes-vous donné  des objectifs pour la suite ?
Effectivement, en ce moment on essaie de s'exporter un peu en dehors de la région parisienne. On se rend compte que l'accueil du public et des salles est assez différent de l'Ile-de-France. En général, le public est plus réceptif et l'échange avec lui est plus spontané. A Paris, les gens sont pressés, même le soir, ils ne prennent plus vraiment le temps d'écouter la musique. Et puis au niveau de l'accueil des salles, ça n'a rien à voir, c'est souvent bien plus chaleureux. En tout cas, ça fait du bien de bouger, on va continuer et même chercher des concerts à l'étranger, pourquoi pas !

Nous nous sommes rencontrés lors du concert final du tremplin Music on Stage organisé par Star’s Music et Fender au Divan du Monde en octobre dernier, et dont vous êtes les lauréats avec Space Alligators et Nazca, bravo ! Pour en avoir fait d’autres, que retenez-vous en particulier de celui-là ? La date au Divan du Monde peut-on imaginer, mais aussi la journée à l’Abbey Road Institute ? Bref, dites-nous !
C'était une expérience bien enrichissante ! Déjà, le casting dans une salle de répétition du Studio Bleu à Paris devant une dizaine de pros du monde de la musique, c'est assez particulier et formateur. Ensuite, la journée à l'Abbey Road Institute était vraiment cool, on a eu le droit à un coaching vocal et un coaching sur la distribution numérique. Et le meilleur pour la fin, le concert au Divan du Monde, c'était mortel ! D'autant qu'on a eu l'honneur d'être le dernier groupe à chanter en anglais là-bas.

Vous êtes accompagnés par File7 en Seine et Marne depuis plusieurs années, vous avez un manager/attaché de presse, Christophe Sousa chez Dooweet, et une tourneuse depuis quelques mois je crois. Parlez-nous de tout ce petit monde-là, de leur travail et ce qu’ils vous apportent.
Ils nous apportent trois choses complètements différentes. File7 nous offre un soutien global, des formations, des conseils sur notre développement et plein d'avantages (tarifs des répétitions, premières parties, etc.). Christophe Sousa quant à lui nous permet surtout d'assurer la promo de nos sorties en contactant les pros qui pourraient être intéressés (radios, TV, magazines, webzines). Et c'est notre tourneur, Pandaroux Productions, qui nous trouve des dates un peu partout en France. On travaille ensemble depuis peu de temps, mais c'est une collaboration qui nous apporte beaucoup.

Déjà bien entourés, on l’a vu, mais de qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ?
DE L'ARGENT ! Non on blague, mais pas complètement. C'est tellement difficile de gagner sa vie quand on fait un style de musique qui se démarque de la variété ou de la chanson. Ensuite, on va chercher à étoffer notre entourage professionnel en essayant par exemple de trouver un éditeur et des contacts à l'étranger.

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez. Lâchez-vous comme sur scène !
C'est bien beau d'écouter le CD, mais le top c'est vraiment d'aller nous voir en live. Il y a une certaine énergie qui se dégage des concerts qui est impossible à retranscrire en enregistrement. On va jouer un petit peu partout en France prochainement, alors pas d'excuses pour ne pas venir nous voir !


Dates de concerts :

26/01 : Billy Bob's, Disney Village
09/02 : La Tavern, Nevers
16/02 : Festival Radio Campus Lorraine, Le Hublot, Nancy
23/03 : Scène Tivoli, Auvers sur Oise
29/03 et 30/03 : Le Mastrock, Valloire
31/03 : L'Après Ski, Les Guets
15/04 : Le Supersonic, Paris (Tribute Nirvana)
20/04 : Le Dropkick, Reims
26/04 : Le Royal Royal, Nancy
28/04 : Le Temps Perdu, Bar-le-Duc
12/05 : La Faillote, Sommedieue
08/06 : L'inventaire, Le Mans

Liens Internet :

http://www.jetbanana.com
www.facebook.com/JetBananaBand
www.youtube.com/jetbananaband
http://jetbanana.bandcamp.com

Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).

[Scène Ouverte] Jet Banana - Master is the Enemy