En ce début d'année, c'est au tour de CODA de la région de Montargis de s'avancer sur notre [Scène Ouverte]. Le propre du post rock progressif est de nous emmener ailleurs, et leur voyage à eux se déroule en français, exercice particulièrement périlleux sur ce fil musical. Ça peut en désorienter certains d'entrée de jeu, ce qui a été mon cas je l'avoue. Mais c'est aussi faire montre d'un certain courage que de se dévoiler sans filet, ce qui mérite de s'y intéresser dans sa globalité. Tout comme il est courageux de sortir des morceaux de plus de 15 minutes pour certains, loin du formatage habituel. Un autre point m'a interpellée dans leur trajectoire : le délai entre la date de l'enregistrement d'Un Rêve d'un monde en apnée, sa sortie et sa présentation au public… Je les ai donc interrogés sur le sujet ; comme quoi, après la patience, la persévérance, ou encore un changement de line-up, tout est possible, même l'aboutissement de vos projets les plus fous !

Quelle est la genèse du groupe ? L’histoire n’a pas toujours été tranquille, mais c’est la persévérance qui paye au final, des rencontres aussi sûrement ?
Effectivement, l'histoire est assez animée, comme nos chansons ;-) L'origine de -CODA- date de 2006. A cette époque, Steph était au chant/claviers, Eric à la guitare, Elie à la basse et Patrick à la batterie. Nous avons rapidement eu beaucoup de choses à raconter en musique. Du coup, regrouper ces idées dans un concept album est venu assez naturellement.  
Pour les textes, nous souhaitions nous inspirer d'un livre de Barjavel, « La Nuit des temps ». Finalement, nous en avons juste retenu quelques thèmes. On y parle beaucoup de la nature humaine, sa capacité à faire le pire comme le meilleur… Notre ami Philippe nous a écrit les textes qui sont une des grandes forces de cet album.
Nous avons enregistré en 2010 et suite à ça, notre bassiste Elie est parti pour des raisons professionnelles à l'étranger. L'album est alors resté en stand by.
Et puis en 2012, Yohan est venu nous rejoindre. Il a énormément apporté par sa diversité : guitare, chœurs et cuivres. L'album a pris un visage différent. Mourad a rejoint le groupe à la basse en janvier 2014, ce qui nous a permis de présenter l'album sur près de 50 dates en deux ans.

Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?  
Voyage. C'est notre vision de la musique. Emmener les auditeurs vers un ailleurs, les surprendre, leur transmettre différentes émotions. La musique est un moyen de s'évader et il est universel. Pour cet album, la plus grosse influence reste Steven Wilson et son travail dans Porcupine Tree. Ensuite, on peut déceler pas mal de post rock et une touche de Magma.

Qui fait quoi ? Comment a été créé cet album-concept ?  
Au départ, il n'était pas question de concept album. Nous voulions enregistrer un titre long (Orage mécanique), y ajouter deux ou trois titres et regrouper ça dans un EP. Nous avions tellement de choses à raconter qu'au final, un album de 75 minutes a vu le jour. Les textes ont été écrits parallèlement à la musique. Philippe habitant à Berlin à ce moment-là, nous lui envoyions des démos par mail. Il se les passait en boucle pour écrire les paroles. 
La musique était créée en groupe. Chacun emmenait des idées et nous développions les plus intéressantes ensemble. L'ordre des chansons s'est faite en fonction des textes et de l'ambiance que nous voulions apporter.

Où et dans quelles conditions a-t-il été enregistré ; avec qui ? Ça remonte à quelques années avant sa sortie qui plus est ? Là encore, l’histoire n’a pas été simple…  
L'album a été enregistré en 2010 dans le studio de Luc Dumouchel, près de Montargis. Avec le départ de notre bassiste Elie, la sortie officielle de l'album n'est arrivée que 4 ans plus tard.
Les arrivées de Yohan en 2012 et de Mourad en 2014 nous ont donné un nouveau souffle. Nous avons adapté les morceaux pour que chacun y trouve sa place et la version live des morceaux est quelque peu différente de l'album. Une raison de plus pour venir nous voir en concert :-)

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?   
Eric : pour cet album, j'ai enregistré avec une guitare Ibanez SZ. Pour les effets j'ai principalement utilisé un Boss GT6 (mon couteau suisse) et une Russian Big muff. Côté ampli, un Peavey Classic 30 que j'utilisais en clean et drive.  
Yohan : J'utilise une guitare Headless home made. En ampli, un Marshall EL84 20/20 avec en préamp un Mesa Boogie Triaxis. Pour les effets, j'ai un Lexicon MpxG2, un Digitech gsp2101, un TC Electronic D2 et en équaliseur un TC Electronic 1128. Tout cela sort dans deux baffles Mesa Boogie. Pour les cuivres, j'utilise un saxophone Selmer SA80 et une trompette B&S challenger II.

Après une cinquantaine de dates pour présenter l’album sur scène, quels sont les actus et projets ? 
Près de 50 dates en 2 ans, ça fait une belle expérience et beaucoup de rencontres intéressantes. Actuellement, nous nous concentrons sur l'écriture de nouveaux morceaux. Nous projetons de sortir un EP prochainement... qui va peut être finir en album de 75 mn ;-)

De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ? Comment fonctionnez-vous actuellement ?  
Nous gérons le développement du groupe de A à Z (promo, recherche de dates, visuels…) ce qui nous prend beaucoup de temps. Un manager serait un plus !

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez !   
Envie de voyager ? Venez nous écouter !

Dates de concerts :    
28 mai 2016 : festival du pays de Bière / Fleury en bière (77)

Liens Internet :   
www.facebook.com/codalegroupe  
http://codalegroupe.bandcamp.com/ 

Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).

 

[Scène Ouverte] CODA - Rêve d'un monde en apnée