Avec son death metal speedé venu du Nord, Children of Bodom a su imposer sa patte au fil des années, porté par l’excellence de son frontman Alexi Laiho. Halo of Blood est le huitième album studio des finlandais et, malgré les années qui passent, il fait preuve de la même énergie marquant leurs débuts. Et si le guitariste-chanteur est toujours aussi peu bavard et expansif après quinze jours à répondre aux questions des journalistes du monde entier, nous ne pouvions pas le laisser filer sans lui soumettre les nôtres.
Tu es aux Etats-Unis alors que sort Halo of Blood. Leurs réactions diffèrent de celles du public européen ?Alexi Laiho : Pas spécialement. Les retours sont très bons à la fois en Amérique et en Europe. Je n’ai jamais remarqué de différences particulières entre ces deux publics de toute manière.
Quand est-ce qu’il était devenu clair pour toi qu’un nouveau disque de Children of Bodom allait voir le jour ?
A. L. : J’ai commencé à écrire en septembre dernier tout juste après avoir fini la tournée. Nous avions une pause d’un mois mais je l’ai utilisée pour faire de nouveaux morceaux. Nous sommes allés en studio à la fin du mois de décembre et tout était mixé et masterisé dès fin janvier. C’est un album qui a été vite fait bien fait.
Le groupe avait une envie particulière pour ce disque ? Devait-il répondre à certains critères que vous vous étiez fixés ?
A. L. : Non. Nous ne planifions jamais rien à l’avance. Nous laissons les morceaux venir à nous. Quand je suis dans une période de compositions, je veux juste me vider la tête et faire un truc très spontané. J’ai constaté que faire ainsi était le seul moyen que j’avais pour préserver la fraîcheur de ma musique.
Au cours des huit albums de Children of Bodom, tu n’as jamais vraiment changé ton approche de la composition ?
A. L. : Pas vraiment, non. Le processus d’écriture a toujours été identique. Ça marche bien comme ça donc ça ne me donne pas envie de changer du tout.
Comme tu le soulignais les sessions pour Halo of Blood ont été plutôt courtes. Les chansons viennent toujours aussi facilement à toi ou est-ce que parfois il te faut lutter un peu plus longtemps pour arriver à la qualité nécessaire pour les enregistrer sur un album ?
A. L. : Parfois c’est effectivement le cas. Le truc est que j’écris ou trouve des embryons d’idées pour nos chansons même sur la route. Je n’écris jamais de chansons dans leur globalité en tournée mais ce travail préparatoire me facilite grandement la vie lorsque vient le temps de me consacrer entièrement à l’écriture. En sortant de tournée, j’ai toujours l’impression d’avoir la tête remplie d’idées nouvelles qui se roulent les unes sur les autres (rires). Après, c’est simplement une question de les coucher sur le papier.
La plupart des groupes, ou du moins les compositeurs dans les groupes, sortent des tournées complètement lessivés et incapables d’écrire la moindre note digne d’intérêt. Chez vous, il semble que ce soit l’inverse : jouer en live vous fait instantanément rebondir en studio !
A. L. : C’est vrai. Je ne l’explique pas. Je crois que je n’aime pas rester inactif durant plus de quelques semaines. Et quoi de mieux pour éviter l’oisiveté que de jouer un peu de musique ?
Je trouve que Halo of Blood rappelle Relentless Reckless Forever au niveau du son et de production mais qu’il se rapproche pas mal des premiers albums jusqu’à Follow the Reaper en 2000. Est-ce que tu partages ce sentiment ?
A. L. : C’est en tout cas ce que j’entends le plus souvent. Quand j’y réfléchis, je me dis que ce n’est pas bête. Il y a clairement des éléments de Hatebreeder et de Follow The Reaper là-dedans mais il ne faudrait pas complètement oublier les nouveaux éléments. Par rapport à Relentless Reckless Forever, je trouve que la différence majeure est que l’album est nettement plus brut dans sa production et heavy dans ses riffs. Et il y a deux belles surprises pour les fans aussi avec à la fois le morceau le plus rapide du groupe mais aussi, à l’autre bout du spectre, le plus lent !
Effectivement, cela était mentionné dans la biographie qui accompagnait le CD promo. Mais pour être honnête, en écoutant le disque cela ne m’avait pas frappé. Est-ce que cela était également le cas pour le groupe ? Aviez-vous conscience d’avoir enregistré les deux extrêmes vers lesquelles vous n’étiez encore jamais allés ?
A. L. : Pour le morceau lent, oui. Nous l’avons remarqué tout de suite. Le thème principal était plus rapide que ça dans sa version initiale mais j’ai décidé de le ralentir pour que son ambiance soit mieux ressentie par les fans. C’était un défi pour nous de faire fonctionner un tel titre car nous n’avions jamais eu de morceaux avec des guitares toutes dénudées et du piano comme cela. Il fallait que le titre reste crédible sur un disque estampillé du logo Children of Bodom. Quand on fait partie d’un groupe comme le nôtre, il faut faire très attention avec ce genre de titres car le faux pas n’est jamais très loin et la dernière chose que nous voulons est de réaliser un morceau moyen. Nous nous en sommes plutôt bien tirés et il s’agit là d’une de mes chansons préférées sur Halo of Blood.
Quand un tel morceau voit le jour est-ce que tout le groupe est motivé de la même façon que tu peux l’être ?
A. L. : Contrairement à ce qu’on pourrait croire ils étaient tous à fond ! J’ai partagé l’idée démocratiquement au départ et tout le monde était d’accord pour dire que ça nous ferait du bien de faire un truc un peu différent de nos habitudes. Après, je ne sais pas s’il y aura forcément une suite à ce titre car je ne pense jamais trop à l’avance à ce que nous ferons mais, en l’état, j’en suis très content.
Sur le morceau-titre tu parles du décès d’un ami. Les sujets aussi personnels ne sont pas monnaie courante chez Children of Bodom, il me semble…
A. L. : Oui c’est une première même. Mon ami est mort il y a un an et cela m’a donné envie d’écrire à propos d’autres personnes mortes dans mon entourage. Les paroles ne sont pas écrites de manière très « lisible » donc j’évite les clichés mais pour moi ce titre en particulier a une signification très profonde.
Children of Bodom – Halo of Blood
Nuclear Blast
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