Communiquer sur son groupe et/ou son projet ne démarre pas nécessairement avec un produit fini. Au contraire même. Pour se faire connaître et repérer par les professionnels, capter l’attention de son futur public, il faut commencer bien sûr par se faire entendre et ne pas hésiter à diffuser si –et seulement si- la qualité est rendez-vous. Ici, pas d’album ni d’EP. Pas encore. Les Candid Mountains ont demandé à Noel Alfonsi de l’Atelier 58 de les filmer. Et c’est bien ici que je les ai découverts ! Trois belles vidéos live qui illustrent parfaitement leur univers musical, et hop ! le buzz est en marche ! Un trio fort sympathique comme vous allez le voir, à suivre en likant leur page facebook par exemple…

Quelle est la genèse du groupe ? Quels sont vos parcours respectifs ?
Candid Mountains est un groupe Pop/Folk fondé fin 2010 à l’initiative du compositeur et guitariste Marly. Sa configuration est assez inhabituelle, car elle met en avant trois chanteurs lead : une fille, Isabel Emilia Cramaro, (Chant, Guitare) et 2 garçons, Marly (Chant, Guitares) et Valmont (Chant, Cajon, Claviers).

Marly : Un matin, dans les dernières semaines de 2010, je me suis réveillé avec ce nom dans la tête : Candid Mountains. Comme j’en avais marre des groupes avec son chanteur ou sa chanteuse et à côté le sacro-saint Guitar Héro, j’ai décidé de monter un groupe où chaque membre pourrait être à tour de rôle chanteur lead. Mon parcours ? Bon, je la fais courte. Je démarre dans les années 1995-1997 comme guitariste dans bon nombre de groupes dont Tango avec lequel j’ai tourné en 1ère partie d’Autour de Lucie. En 1999, rencontre avec Valmont pour une tournée en 1ère partie de Zazie...

Valmont : Oui, d’ailleurs c’est fou, parce que les deux premières fois de notre vie où on est montés sur scène ensemble, c’était carrément à l’Olympia en 1ère partie de Zazie (sous le nom de groupe de Valmont) alors qu’on s’était rencontrés quelques semaines auparavant. Que du bonheur ! Qui n’a malheureusement pas duré, l’album qu’on avait enregistré chez Universal cette année-là n’étant jamais sorti...


Marly : Oui, c’est vrai. Après, en 2000, je rencontre Calogero. J’ai joué sur tous ses albums et participé à toutes ses tournées en tant que guitariste jusqu’en 2009. J’ai même co-composé avec lui (et Kent pour les paroles) la chanson L’embellie sur son 5e album. En 2010, je suis guitariste dans l’opéra-Rock Mozart. C’est après cette période que j’ai eu l’idée de monter le groupe Candid Mountains. Et j’ai décidé d’appeler mon «vieux pote» Valmont.

Valmont : Oui, je me souviens. Tu m’as téléphoné pour me parler de ton idée. Mais comme j’étais plutôt refroidi par mon expérience dans le milieu musical, j’ai longuement hésité. J’ai fini par dire oui, enthousiasmé par l’originalité et l’ambition du projet et par l’écoute de tes premières compos. On était donc deux musiciens chanteurs, il fallait qu’on trouve une voix féminine...

Isabel : Et c’est là que j’arrive dans l’histoire. Pour ma part, j’ai décidé à 8 ans que je voulais être danseuse classique. J’avais la musique en moi, mais il m’était plus facile à cette époque d’exprimer la musique à travers mon corps, bien plus qu’à travers mon cerveau. A 12 ans, j'ai intégré une grande école de danse, un conservatoire digne de ce nom où on y laisse son corps et son âme : internat, pas de famille, et 75 heures par semaine partagées entre le lycée et le conservatoire. Je suis devenue après forces et mérites, une véritable danseuse classique : chaussons, tutus, et fantasmagories de Maruis Petipa, Balanchine et Tchaikovsky. J'y ai dansé les plus jolies pièces, ai fréquenté les studios de William Forsythe et Mats Ek. J'ai plané, sans fumer la moindre drogue (rires).

Mais, ce qui me plaisait, plus encore que ça, et que je cultivais en secret restait la musique. La danse, que je respecte par dessus tout, qui demande un oubli de soi et une totale soumission, ne me laissait absolument pas le temps de trouver cette autre partie de moi-même. J'ai quitté cette grande et véritable passion pour m'exprimer différemment, à travers la musique. Je compose, joue de la guitare et du piano, chante également mais je n'avais jamais ressenti le besoin de me mettre en avant, j'attendais le moment. Il suffira d'une rencontre inopinée dans le métro avec une connaissance musicale qui me dit "Appelle ce gars, Marly, c'est toi la chanteuse qu'il cherche". Je l’ai appelé, je suis allée faire un essai, j'ai écouté les chansons et me suis dit que c'était le moment de m'investir.

Marly : Et c’est vrai qu’Isa était LA chanteuse qu’on cherchait. Avec son arrivée, Candid Mountains était né !



Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
Marly : Comment définir notre musique ? Plutôt en couleurs !!!!! Du blanc, au violet profond ahahahahah !! non, j’sais pas ? Tantôt sensible, tantôt mélancolique tantôt dangereuse. Nos influences ? Difficile comme toujours, mais ça pourrait donner ceci : Beatles, Stones, Kinks, Pink Floyd...

Isabel : Crosby, Stills and Nash...

Valmont : Genesis, Peter Gabriel...

Marly : Oui, et Radiohead, Divine Comedie, Elliot Smith, Tom Mac Ray, Field Music... et tant autres, la liste est trop longue !

Isabel: Pas de jazz ? (sourire )

Marly et Valmont : Ah non, pas de jazz ! Accords trop chers !

Suite de l'interview en page 2


Qui fait quoi niveau compos ?
Isabel : C’est Marly qui compose la plupart des morceaux que nous jouons. Il nous arrive, à Valmont et moi, d'intervenir sur certains d'entre eux, mais pour l'instant c'est essentiellement lui qui apporte les idées de départ.

Marly : Oui, en général j’amène des compositions "en yaourt", je les présente à Isa et Val, toujours un peu excité que ça leur plaise, et un peu flippé qu’ils me disent "ouais bof " (rires). Ensuite, sur ces yaourts, les textes sont écrits en anglais par deux auteurs, Roman Chelminsky et Céline Gibaud.

Valmont : Je voudrais juste rajouter un truc. Isabel est trop modeste. C’est vrai que Marly a composé tous les premiers titres qui nous ont séduits au départ du projet et qui donnent l’identité au groupe, mais Isabel à récemment co-signé deux musiques avec lui et plus ça avance, plus elle s’implique aussi dans cet aspect. Et cette collaboration fonctionne à merveille, je trouve. Quant à moi, pendant ce temps-là, je fais les cafés et les sandwich ! Et ensuite, je critique leur travail sans pitié (rires).

De belles vidéos ont été tournées à l’Atelier 58. Dans quelles conditions et avec qui ont-elles été enregistrées ? Comment avez-vous atterri là-bas ?
Valmont : «Atterri» n’est pas vraiment le bon mot, parce que l’Atelier 58, c’est plutôt planant...


Marly : Plus sérieusement, l’Atelier 58 est le studio dans lequel on répète nos lives. On a carrément accroché avec Noel Alfonsi, le maître du lieux, qui nous a montré son travail de vidéaste. On a trouvé ça très élégant, et moderne.

Isabel : Oui, il est incroyablement doué pour capter des performances musicales. On lui a donc tout naturellement demandé s’il voulait bien réaliser ce mini-live. Et il a dit oui.

Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
Marly : Pour ce set, j’ai utilisé ma bonne vieille acoustique Yamaha LS 200, équipée d’un micro barrette LR Baggs et d’un micro B Band, le tout est branché dans une tête Marshall JMP (979) non modifiée, avec un baffle 4 x 12, de la même époque, et un VOX Top Boost de 1971. Entre mes 2 amplis et la guitare, j’utilise quelques pédales d’effets : accordeur TU12 Boss , pédale disto Expandora, pédale d'overdrive Bluesdrive de chez MI Audio (made in Australia faite à la main) une fuzz Soul Bender de chez Fulltone , un phase 90 de chez MXR , et pour finir la fabuleuse pédale Memoryman de chez Electro Harmonix . Je joue les arpèges aux doigts et les rythmiques aux doigts comme Isabel, ou au médiator (60 mm) tout dépend.

Isabel : Pour moi, ça se résume à ma petite Larrivée reprise par micro et par D.I. Et comme tu viens de le dire, je joue aux doigts, en effet.

Marly : Petit détail, avec Isabel on s’est aperçus que nous avons naturellement la même "pulse" rythmique, c’est marrant.

Valmont : Si je puis me permettre, j’ajouterais que le son de guitare acoustique électrifiée en «Marlyrama» est assez original, et que je l’ai rarement entendu ailleurs.



Quels sont les actus et projets ?
Isabel : Notre projet le plus immédiat est de terminer des nouveaux morceaux pour boucler le premier album qui nous tient à cœur, en autoproduit, ou pourquoi pas sur un label.

Marly : Nous sommes aussi à la recherche d’un tourneur (notre formule scénique est légère, à bon entendeur !) On a vraiment envie de faire beaucoup de scènes...

C’est un projet récent, de qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ?
Marly : Comme je viens de le dire, un bon tourneur, puis un bon label, et un bon manageur...

Valmont : Et de l’aide de Dieu... ou de celle de Virginie Berger (Don’t Believe the Hype) qui est une sorte de déesse de la nouvelle économie de la musique.

Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez !
Valmont : Âmes sensibles, rassurez-vous, aucun animal n’a été maltraité dans nos clips.

Marly : Moi, je dirais Viva Candid Mountains !

Isabel : Oui... Les Montagnes ont fini par se rencontrer.

Liens :
http://www.facebook.com/pages/Candid-Mountains/140662142643577

La chaine Youtube du groupe :
http://www.youtube.com/user/candidmountains


Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).
[Scène Ouverte] Candid Mountains