Blaze Bayley n’est pas exactement un guitariste, ni même un bassiste, mais son histoire est assez incroyable. Après avoir percé dans le milieu avec Wolfsbane dont le premier album Live Fast Die Fast a été produit par Rick Rubin en 1989, Bayley a connu la gloire en rejoignant les rangs d’Iron Maiden, pendant le « faux départ » de Bruce Dickinson. Par la suite sa carrière solo a été très chaotique, mais riche en bons disques comme le dernier en date, The Man Who Would Not Die, certainement le plus personnel de son compositeur. Cela valait bien quelques mots avec M. Cook…
Blaze Bayley n’est pas exactement un guitariste, ni même
un bassiste, mais son histoire est assez incroyable. Après avoir
percé dans le milieu avec Wolfsbane dont le premier album Live
Fast Die Fast a été produit par Rick Rubin en 1989, Bayley
a connu la gloire en rejoignant les rangs d’Iron Maiden, pendant
le « faux départ » de Bruce Dickinson. Par
la suite sa carrière solo a été très chaotique,
mais riche en bons disques comme le dernier en date, The Man Who Would
Not Die, certainement le plus personnel de son compositeur. Cela valait
bien quelques mots avec M. Cook…
Par Nicolas Didier Barriac
J’ai lu que malgré quelques notions de piano tu
ne jouais d’aucun instrument. Cela signifie-t-il que tu ne composes
qu’à partir de mélodies vocales, d’idées
de refrain, etc. ?
Blaze Bayley : Sur ce nouvel album, le groupe a écrit les
chansons ensemble. L’idée initiale, qui pouvait être
un riff ou une mélodie vocale et qui venait toujours d’une
personne, était débattue par le reste des membres afin de
la rendre la plus juste possible.
Comment as-tu reçu le surnom « Blaze » ?
B. B. : Dans mon premier groupe, Wolfsbane, nous étions de
gros fans de Kiss et nous voulions être le plus gros groupe de notre
ville, Tamworth. Nous avons réussi au final ! Nous nous étions
donné des surnoms débiles. Mon vrai nom est Bayley Cook
mais personne ne me croit quand je dis que mon prénom est Bayley.
Après avoir entendu une bonne centaine de fois que je confondais
mon prénom et mon nom, j’en avais marre. Comme j’ai
toujours bien aimé les motos, on m’a donné le surnom
assez stupide de Blaze… Je l’ai adopté pour ne plus
avoir à justifier que mon prénom était Bayley. Depuis
ça ne me quitte plus. De manière amusante, cette année
je vais officiellement changer de nom et ma carte d’identité
ainsi que mon passeport seront au nom de Blaze Bayley.
Tu as connu à peu près tous les problèmes
qu’un musicien peut connaître au cours de sa carrière
(changements de line-up, le changement de label, les changements de manager,
etc.). Qu’est-ce qui fait le plus mal ?
B. B. : Quand tu te livres à 100% pour un disque et que personne
n’est au courant, ça fait mal. Quand quelqu’un vole
le peu d’argent que tu te fais, ça fait mal aussi…
Ne pas avoir tout le pouvoir dans ses propres mains est très frustrant,
car finalement je me suis rendu compte que je n’avais que peu d’impact
sur mon propre avenir. À quelques exceptions près, tous
les gens des labels avec qui j’ai bossé ne connaissent absolument
rien à la musique ou aux motivations des groupes. Je me rappelle
avoir travaillé comme un forcené sur mon premier album solo,
notamment pour le mixage, et au moment de la faire écouter au label
personne n’avait une vraie chaine hifi ! Il n’y avait
qu’un seul haut-parleur ! Et ce sont ces types qui sont supposés
nous promouvoir… Heureusement que les fans sont là pour apprécier
et comprendre le travail immense que je fais pour les satisfaire !
La partie business de la gestion d’un label t’intéresse-t-elle ?
Du point de vue strictement musical, ce n’est pas la peine de te
demander si tu es motivé (rires) !
B. B. : Disons que c’est quelque chose que j’ai dû
apprendre par la force des choses. Ça ne m’intéressait
pas plus que ça au départ. J’ai pris quelques cours
de business où j’ai amélioré mes compétences
en mathématiques. J’étais nul à l’école,
car seule la musique m’intéressait. Je suis en quelque sorte
retourné à l’école pour apprendre la gestion.
Des milliers de gens ont leur propre business, ce n’est donc pas
si dur que ça. Simplement dans mon cas le fait que je gère
quelque chose de musical rend le tout assez émotionnel et subjectif.
D’où certaines difficultés, car il ne faut pas perdre
de vue qu’on doit vivre de ce qu’on fait…
Y a-t-il déjà eu des moments dans ta carrière
où tu as pensé que l’album que tu venais alors de
sortir pouvait être ton dernier ?
B. B. : Oui. Quand j’ai fait Blood And Belief, j’étais
tellement au fond du trou que je ne pensais jamais en sortir. J’avais
des problèmes d’alcool et de dépression. Le groupe
partait en couille et plus personne ne semblait croire à ce que
nous faisions. Par conséquent, lors de certains concerts nous ne
jouions devant presque personne. Je pensais que j’allais terminer
là-dessus. Heureusement, j’ai repris les choses en mains
par quelques décisions radicales en mettant notamment en place
un line-up motivé. Du point de vue des compositions, j’ai
retrouvé un style assez similaire à celui que j’employais
avec Iron Maiden. Tout cela a pris plus de quatre ans à réaliser.
Je pense au final avoir réalisé mon meilleur album.
Tu répètes souvent au cours de tes interviews que
ton idole est Ronnie James Dio. L’as-tu déjà rencontré
et sais-tu ce qu’il pense de toi ?
B. B. : Quand j’enregistrais mon tout premier album avec Wolfsbane,
je l’ai rencontré dans une salle de répètes
à Los Angeles. Je crois qu’il produisait un autre groupe
à ce moment-là. Depuis je l’ai revu à plusieurs
reprises. Il y a quelques semaines je l’ai vu à Birmingham
pour un concert. Je ne sais pas s’il a un avis sur mon style de
chant et, franchement, je préférais ne pas le savoir. C’est
un héro de la musique à mes yeux et il a fait un boulot
d’avant-garde immense. Holy Diver était son premier « vrai »
album solo et je l’adore encore aujourd’hui. La production
n’a pas vieilli. C’était la première fois de
sa carrière qu’il produisait quelque chose lui-même.
J’espère donc que d’une certaine manière je
suis le chemin qu’il a tracé, car je sais que c’est
une valeur sûre. Espérons que The Man Who Would Not Die soit
un futur classique.
Cela a fait une grande différence de produire l’album
toi-même ?
B. B. : Nous avions beaucoup d’idées, mais également
une direction nette et établie dans laquelle nous voulions aller.
Nous sommes un groupe de métal et nous voulons des mélodies
fortes, des guitares puissantes, une batterie rugissante et nous ne voulions
ni d’un disque simpliste ni d’un album artificiellement compliqué.
Il fallait que la musique laisse suffisamment de place pour ne pas enlever
l’émotion de mon chant. Nous n’avons fait appel à
quelqu’un d’extérieur au groupe que pour le mixage
de l’album. Pour moi The Man Who Would Not Die représente
beaucoup de travail, car certains aspects ont dû être gérés
sous pression et en peu de temps. Je n’aurais pas voulu de producteur
pour cet album, car ça me faisait plaisir de tout faire. C’était
gratifiant d’arriver à donner à chaque morceau sa
propre identité tout en s’assurant qu’il raconte une
petite histoire. En fait, je n’aurais voulu avoir un producteur
que pour pouvoir être plus flemmard durant ces sessions et ne pas
me lever tôt tous les jours (rires).
Très bien. Il n’y a plus qu’à souhaiter
que tu viennes bientôt nous voir à Paris…
B. B. : Nous voudrions faire un concert gratuit à Paris pour
nous excuser des deux annulations qu’il y a eu dans votre capitale.
Nous avions eu des problèmes avec notre manager et/ou notre tourneur.
Si vous connaissez quelqu’un qui pourrait nous aider à faire
cela, n’hésitez pas à nous contacter par le biais
de www.planetblaze.com
Blaze Bayley – The Man Who Would Not Die
Blaze Bayley Recordings – La Baleine
http://www.planetblaze.com
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