Blaze Bayley semble porter avec lui toute la douleur du monde. Drames personnels, gloire déchue, line-ups instables : l'ex-Iron Maiden se relève toujours. Il ajoute même en 2012 un nouvel album studio de qualité à sa discographie avec le bien nommé The King Of Metal.
Après Promise And Terror et la tournée qui a suivi, beaucoup de gens ont pensé que tu allais tirer ta révérence. Je suis sûr que toi-même tu y as pensé... Qu'est-ce qui t'a poussé à changer d'avis et à tenter un nouveau comeback ?Blaze Bayley :Pour être franc, je n'ai jamais pensé que c'était la fin. Cela fait vingt-cinq ans que je fais de la musique et que j'écris ce que je joue. A mon avis, je ferai ça jusqu'à ma mort. J'arrêterai peut-être un peu avant de composer mais pas de jouer ! Je savais que j'avais encore beaucoup d'énergie et de créativité en moi mais j'avais besoin d'un peu de temps pour planifier l'avenir et m'assurer que je pouvais continuer à faire tout ce que j'aime.
Est-ce que tu trouves que l'année et demie qu'a duré la tournée de Promise And Terror était trop longue pour le line-up qui était en place ?
B. B. : Le problème n'était pas de tourner pendant un an et demi. Le problème était notre manque d'organisation. Lorsque notre batteur et notre manager sont partis, d'autres membres ont voulu faire les bookings par eux-mêmes mais rien n'a jamais marché comme il fallait. Du coup, nous nous sommes retrouvés à faire des shows que nous ne pouvions pas nous permettre de jouer. Financièrement, ce n'était plus possible de garder le line-up tel qu'il était. Un autre truc qui n'allait pas : nous recevions pas mal d'offres de l'Australie et des Etats-Unis mais ils ne voulaient que moi car c'était trop cher de faire venir tout le groupe. Comme j'étais encore dans un vrai groupe à ce moment là, je ne pouvais pas assurer ces concerts...
Comment as-tu constitué le line-up sur The King Of Metal ?
B. B. : Je bosse avec Claudio Tirincanti depuis le précédent batteur a arrêté. Ce type est comme une vraie machine ! C'est super de bosser avec lui et son style à la batterie me convient très bien. Andrea Neri est un guitariste avec qui j'ai collaboré l'année dernière en Italie. J'ai immédiatement senti une connexion avec lui. Il est très talentueux et a déjà beaucoup d'expérience. Thomas Zwijsen est également quelqu'un de talentueux avec qui j'ai bossé en fin d'année dernière et qui m'a convaincu d'écrire The King Of Metal avec lui. Je ne connaissais pas trop Lehmann – c'est un ami de Claudio – mais je suis heureux de lui avoir fait confiance car il a beaucoup d'atouts et il est très sérieux.
Quels sont les qualités et les défauts principaux de ce line-up lorsque tu le compares à ceux des précédents groupes que tu as montés par le passé ?
B. B. : Ce sont tous des musiciens de grand talent. Lorsque je leur demande de jouer un truc précis, ils le font sans devoir me poser plein de questions. Ils n'ont pas de problèmes de disponibilités comme ce fut souvent le cas avec les musiciens que j'avais engagés. Ils sont créatifs et ont beaucoup d'ambition. Ils savent que la musique et les concerts sont prioritaires lorsque le groupe est en tournée. Le défaut est la barrière de la langue. Il y a trois italiens et un hollandais. Heureusement, ma femme est belge donc elle peut m'aider avec le hollandais. Nous arrivons toujours à ce que nous voulons mais parfois avec quelques difficultés (rires). Thomas n'a pas encore beaucoup d'expérience et cela peut être un frein à notre progression mais il compense par son talent brut et sa faculté à jouer ses parties avec énormément d'émotion. Il se donne à 100%, comme tous les autres, à chaque concert.
The King Of Metal me parait être un album très spontané. A-t-il été écrit et enregistré très vite ?
B. B. : Tout à fait, oui. Au départ je voulais faire un DVD et enregistrer l'album cette année pour le sortir en 2013. Malheureusement, des trucs sont allés de travers sur ce projet de DVD, notamment sur les bonus que nous voulions ajouter. J'ai donc décidé de faire l'album tout de suite. Je trouve que le résultat est plutôt bon et c'était très agréable de bosser dessus avec Thomas. Certes, des choses auraient pu être améliorées comme la production et le mastering mais globalement je suis satisfait de la manière dont les choses se sont goupillées.
Tes deux précédents disques étaient des concept albums qui liaient les chansons entre elles. The King Of Metal est-il une réaction contre ces galettes peut-être un peu trop pensées ?
B. B. : Les disques sortent ainsi. Ce n'était pas une décision consciente de ma part de la faire sur les albums précédents. Parfois, ces choses-là arrivent simplement lorsque je suis assis en train de composer...
Si l'on devait comparer The King Of Metal à d'autres albums que tu as faits, je serais tenté de nommer Silcon Messiah et Tenth Dimension. Font-ils partie de tes préférés ?
B. B. : Oui. Je suis super fier de ces deux disques. C'est regrettable qu'ils n'aient pas été suffisamment bien promus à l'époque de leur sortie.
The King Of Metal est dédié aux fans de metal. Qu'est-ce qui rend ce public différent des autres à ton avis ?
B. B. : Leur loyauté incomparable. Ils sont très proches de leurs groupes et prêtent une grande attention à la musique. Ils savent apprécier à sa juste valeur le travail effectué par les groupes sur la route.
Tu as récemment sorti un nouvel album de Wolfsbane. Es-tu satisfait des réactions du public et de la presse ?
B. B. : Elles ont été plutôt bonnes. Nous avons fait ce disque pour le fun donc les ventes et les chroniques n'étaient pas très importantes à nos yeux. Néanmoins, tout a été bon. Tout ce qui touche à Wolfsbane doit pouvoir s'intercaler dans mes périodes creuses et le temps libre des autres membres. Du coup, c'est difficile de consacrer le temps nécessaire à créer un chef d'œuvre absolu et de faire des tournées suffisamment longues.
La dernière fois que nous nous sommes entretenus, en 2008, tu étais dans un état d'esprit très négatif à propos de la musique et de son industrie. Ton état d'esprit a-t-il évolué à ce sujet ?
B. B. : Je trouve que le business prend toujours le pas sur la musique. Beaucoup de labels se soucient de l'argent et jamais des groupes. J'ai décidé de monter mon propre label et mon manager est ma femme. Elle est diplômée en commerce et s'assure que je peux payer mes factures tout en faisant ce que j'aime. Ce n'est pas facile. C'est beaucoup de boulot mais au moins je suis honnête vis à vis de mes croyances. Je n'arnaque pas mon public en vendant des CDs et du merchandising très chers. Nous essayons de maintenir les coûts aussi bas que possible.
Le mot de la fin t'appartient !
B. B. : Merci à toi ! J'aimerais aussi remercier les fans qui m'ont soutenu durant toutes ces années. J'espère vous revoir tous un jour quelque part sur la route !
Blaze Bayley – The King Of Metal
Blaze Bayley Recording
www.blazebayley.net
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