Ouais je sais, huit questions, c’est un peu court, toutefois je n’en attendais pas moins à la non-question, 9ème du nom. Merci les gars ! Quoi vulgaire ? Tout dépend ce que l’on met derrière ce mot et de son contexte. Non. Enfin un peu, OK, je ne vais pas leur retirer ce qu’ils revendiquent. Mais ils ont le savoir-faire les mecs, ils jonglent avec les mots comme d’autres avec le feu. Bagdad Rodéo, c’est du rock sans concession aucune, une puissance musicale construite et conduite avec classe (oui, classe) par Shanka et Kemar, un sarcasme jouissif, un plaisir évident. Arriver à faire marrer les gens sur des sujets qui pincent, Coluche a su le faire (Aaah, tu nous manques…)**, avec Bagdad, on a les guitares en plus, et elles sonnent terrible. La scène rock alternative n’est pas morte avec la Mano, déchainez-vous ! N’attendons pas l’album Trois et le re-retour de Merde pour se repasser les skeuds précédents. Yeeeaaaah !
Du groupe précédent, LIK…ID, à Bagdad Rodéo qui s’est monté en 2009, racontez-nous un peu l’histoire du band, SVP !
Effectivement le groupe s’est formé sur les cendres de LIK…ID qui était un groupe de Neo métal en français. On en avait marre du Neo parce qu’on se sentait enfermés dans un style avec des codes trop rigides pour nous. Le Rock’n Roll au sens large du terme correspondait mieux à notre besoin de liberté de ton et d’expérimentation musicale. Du coup, nous sommes entrés en studio pour enregistrer le 3ème album de LIK…ID et nous en sommes ressortis avec le premier album de Bagdad Rodéo. Le changement de nom était évident parce qu’on ne voulait pas que les gens qui suivaient LIK..ID se sentent dupés.
Après, on a eu la chance d’avoir d’entrée de jeu l’aide de gens comme Shanka (qui réalise tous les albums de Bagdad Rodéo) et Kemar de No One is Innocent. Le deuxième album est sorti en janvier 2013 et nous venons de terminer notre tournée mondiale de la France et de la Belgique.
Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Vos influences ? Ce qu’on sait nous, c’est qu’elle fait un bien fou !
Merci ! C’est gentil ça dis donc. :-)
Bagdad Rodéo c’est du rock en français exclusivement parce qu’on n’aime pas faire semblant d’être des américains. Sur sa démarche, je pense qu’on peut situer le groupe dans la lignée de la scène rock alternative française des années 80/début des années 90. Après, au niveau de la musique ce serait plutôt un croisement entre ZZ Top, AC/DC, Noir Désir, Rage Against the Machine, Didier Super, Guns’n Roses, les Red Hot Chili Peppers… On y met à peu près tout ce qu’on veut tant que ça nous fait marrer.
Qui fait quoi ? La compo, l’écriture, comment s’organise votre taf ?
Sur le premier album, Ludo (le chanteur) et moi avons écrit la quasi totalité des morceaux. On travaille ensemble sur la musique, il trouve une mélodie vocale généralement en posant un chant en yaourt, puis il écrit les textes. Depuis le deuxième album, Yayo (le bassiste) participe à la composition et on travaille soit en trinôme, soit en binôme avec Ludo et l’un de nous deux. Une fois que des maquettes ont vu le jour, ont réunit le groupe et on retravaille tout ça ensemble.
Vous préparez votre 3e album, justement appelé Trois, mais c’est tout ce qu’on a comme info pour l’instant. Pouvez-vous nous dire avec qui vous allez travailler cette fois ? Toujours cette même indépendance artistique et financière ?
On va travailler à nouveau avec Shanka pour la réalisation de l’album. On est ravis de tout ce qu’il a fait avec nous jusqu’ici et on est plutôt des gars fidèles. Il a une vision de la production d’un album assez proche de la nôtre, il ne cherche pas à faire un son lisse pour passer en radio.
L’indépendance artistique est primordiale pour Bagdad Rodéo et l’indépendance financière une nécessité. Malheureusement, l’un ne va pas sans l’autre. On ne nous a jamais proposé d’aide financière pour la production de nos albums sans concession artistique. Alors on a préféré faire les choses par nous-mêmes et on continuera parce qu’on n’aime pas avoir à rendre des comptes sur notre musique ou nos textes.
Parlons un peu matos si vous le voulez bien ! Côté guitares, amplis, effets, quel matériel utilisez-vous ?
Je n’utilise pas la même chose en studio et sur scène. Sur le premier album, l’essentiel des guitares a été enregistré avec une Telecaster Custom shop Jerry Donahue, une SG Spécial de la fin des années 60, une Gibson Les Paul classic custom, une PRS custom 24 prefactory de 1990, une Roadrunner appartenant à Shanka et une Martin HD 28 pour les acoustiques. Les effets les plus notables étaient une fuzz probe, une fuzz devi ever et une talk box.
Côté amplis on a utilisé une tête Fender Bassman des 70’s, un Orange rocker 30, un Vox AC 30, une tête Diezel Herbert, une tête orange Tiny Terror, et un petit ampli Pignose. Certaines parties lead ont été enregistrées dans un Eleven rack.
Toutes les rythmiques du deuxième album ont été enregistrées avec une Les Paul Reissue 56 branchée dans un Marshall Plexi des 70’s.
Les leads et les guitares additionnelles avec les mêmes amplis que sur le premier avec en plus une Cigar box pour les parties de bottleneck.
Sur scène, j’utilise une Gibson custom Les Paul Joe Perry 1959, une vieille Ibanez copie de 335 qui sonne super pour le Bottleneck et un Ukulélé. Côté amplis, j’utilise une tête Divided by 13 RSA 23 équipée de KT 88 sur un baffle soldano 4 X 12. J’utilise très peu d’effets, une wah Slash, un boost/ABY box Switchazel Divided by 13, un buffer et un équaliseur.
Le Re-Tour de Merde s’est terminé en octobre. La scène est la raison d’être d’un groupe tel que Bagdad Rodéo j’imagine… Que retenez-vous de cette tournée, aussi bien en terme d’organisation que de votre rapport direct avec le public ?
Depuis la fin de l’année 2013 on travaille avec Maximum Tour et Sarcastic Mouse Productions qui s’occupent d’organiser les concerts pour nous. La route est souvent longue pour un groupe avant d’avoir un tourneur et c’est vrai qu’après 10 ans de « do it yourself », c’était un bonheur pour nous de pouvoir nous décharger du poids organisationnel des tournées pour pouvoir nous recentrer sur la musique.
La dernière tournée a duré deux ans et tu as beau jouer presque toujours les mêmes morceaux et y mettre la même énergie, chaque concert est unique. Ce qui nous éclate le plus c’est quand le concert nous dépasse un peu. Sur le dernier concert en Belgique une centaine de filles sont montées avec nous et ont failli casser la scène en deux. On a trouvé ça cool hahaha…
Issus de la scène rock alternative des années 80, est-il réellement plus difficile aujourd’hui, et pourquoi, de « défendre » un groupe engagé auprès des pros ? La liberté de ton a de tous temps fait grincer le business, non ?
J’étais trop jeune à la fin des années 80 pour avoir vraiment une vision précise du business de la musique à l’époque, mais je ne pense pas que les « pros » aient vraiment été en recherche de groupes engagés à quelque période que ce soit. Je pense que le business de la musique ne peut aller de pair avec la musique engagée qu’à partir du moment où il peut y avoir un profit, ce qui implique un mouvement conséquent. Si demain, des milliers de groupes se mettent à faire de la musique engagée et attirent un public fourni, toutes les Majors auront leurs groupes engagés à vendre, je n’en doute pas une seconde. Le business n’a pas de convictions, ni de valeurs, c’est juste le business.
Les groupes comme la Mano ou les Bérus ont été portés par une scène alternative contestataire qui n’existe plus aujourd’hui. Nous vivons une période où ça ne choque plus grand monde de se dire qu’un parti xénophobe et raciste est en passe de pouvoir gagner des élections présidentielles en France. « La jeunesse emmerde le Front National » c’était il y a longtemps… Après, dans le cas de Bagdad Rodéo, les choses sont un peu différentes parce que nous n’avons pas choisi le même mode d’expression. Je pense que nous sommes un groupe de rock sarcastique plus qu’un groupe de rock engagé. Le plus souvent nous utilisons le second degré plus que la rage pour faire passer nos messages.
Qu’est-ce qui pourrait vous aider à vous développer plus encore ?
Que le Dieu du Rock’n Roll nous permette de faire un bon 3ème album. La musique est la base de tout et notre objectif premier est de sortir le meilleur 3ème album de Bagdad Rodéo qu’il soit possible de sortir, le reste, en fait, on s’en fout. S’il plait à beaucoup de gens, tant mieux, ça nous donnera l’occasion de pouvoir à nouveau aller faire les cons un peu partout en France, en Belgique, ou ailleurs…
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez ! No censure… normalement…
Bite, bite, bite, bite, pute, pute, enculé, enculé, puuuuuute, encuuuulééééé… Merde, plus de questions… Putain j’avais réussi à faire illusion pendant 8 questions non??!!…
8 questions… meeeeeeeerde…
Dates de concert : Tou bi anounçaide
Samedi 4 avril, 20h, à l'Empreinte de Savigny le Temple (avec les Wampas).
Liens Internet :
http://www.bagdadrodeo.org/
https://www.facebook.com/bagdadrodeo
Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).
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