Tomi Koivusaari : Les trois albums faits avec lui peuvent être considérés comme une sorte de trilogie vu que les paroles sont inspirées des histoires de trois différents personnages du Kalevala. Sur Eclipse, les chansons étaient extrêmement hétéroclites alors que Silent Waters était plus cohérent. Avec Skyforger, nous avons, je pense, trouvé un compromis : nous sommes polyvalents tout en formant un tout.
Avec l’arrivée de Tomi Joutsen, vous avez connu vos plus gros succès commerciaux. Comment expliques-tu cela ?
Tomi Koivusaari : Je crois que les gens pouvaient voir que notre groupe traversait un genre de crise durant les derniers temps avec Pasi. Ce dernier avait perdu sa motivation et, évidemment, cela affectait le groupe entier. Lorsque Tomi est arrivé, il a amené son énergie débordante et cela a eu un effet immédiat sur les compositions et nos concerts. C’est un excellent chanteur, et un super frontman. C’est indéniable !
Le premier single du nouvel album est le très catchy « Silver Bride ». De quoi parle ce morceau ?
Tomi Koivusaari : Il s’agit d’un forgeron, Ilmarinen, dont la femme est morte. Il se fabrique une femme en or et en argent pour la remplacer. Voilà de quoi ça parle, en gros !
Amorphis a souvent fonctionné par périodes successives. Est-ce que tu penses que le prochain album ouvrira un nouveau chapitre dans la carrière du groupe et que la trilogie Eclipse / Silent Waters / Skyforger aura été un de ces chapitres ?
Tomi Koivusaari : Je partage ton analyse. Nous nous retrouvons souvent dans des cycles de trois albums. Peut-être donc que quelque chose va se passer après Skyforger mais pour l’instant je n’en ai pas la moindre idée. C’est probable mais il est encore bien trop tôt pour se pencher sur cette question.
Avec Tomi Koivusaari, vous formez un très beau duo de guitaristes. Avez-vous chacun des rôles bien identifiés au sein du groupe où avez-vous une totale « liberté » dans ce que vous pouvez proposer et jouer ?
Tomi Koivusaari : Merci pour le compliment. Nous avons une liberté totale dans ce que nous faisons. Je me rends compte que nous n’avons jamais planifié qui joue quoi mais au fil du temps nous nous sommes retrouvés à faire certaines choses plutôt que d’autres. Je suis aux rythmiques et Esa aux leads. Pour moi c’est facile de « remplir » la partition d’Esa car je sais ce qu’il est susceptible de jouer au bout de ces vingt ans de collaboration. Je lui laisse de la place à certains moments pour pouvoir faire ce que je veux à d’autres. Lorsque je joue avec d’autres gratteux dans des side projects, je me rends compte que ça fait bizarre car je ne les connais pas aussi bien qu’Esa.
Est-ce qu’il vous arrivait de jouer les parties de l’autre durant les concerts ?
Tomi Koivusaari : Normalement, nous jouons nos propres parties. Il y a peut être eu quelques exceptions au tout début de notre carrière. Maintenant, lors de la phase d’enregistrement, nous pensons déjà au live donc nous n’utilisons pas ou peu de guitares supplémentaires pour éviter de ne pas pouvoir reproduire nos titres en concert.
Comment définirais-tu le style de Tomi par rapport au tien ?
Tomi Koivusaari : Je joue davantage par rapport à la batterie et la basse pour préserver ce genre de « mur de son ». Esa joue plutôt avec les claviers pour créer la mélodie.
A part cette ESP dont Esa nous a parlé, quelles sont tes guitares préférées à jouer ?
Tomi Koivusaari : Avant de jouer sur ESP, j’avais des Les Paul. J’étais assez sceptique avant de prendre ma première ESP. Maintenant que je m’y suis habitué, j’aurais du mal à imaginer jouer sur autre chose. Ce sont des guitares faciles à prendre en main et qui restent très bien accordées. De plus, je casse nettement moins de cordes avec elles que par le passé. Pour les tournées, le fait qu’elles soient plus légères que des Gibson est un gros avantage. Surtout qu’elles sonnent super bien.
Quelle fut la toute première guitare que tu as possédée ?
Tomi Koivusaari : Une copie de Strat’ au rabais : une Shiro Sprinter. Mes grands-parents m’avaient donné l’argent pour m’en payer une quand j’avais douze ans. Je suis resté dans leur maison à la campagne pendant l’été et je n’avais rien d’autre pour jouer mise à part la mandoline de mon grand père. Je me rappelle que les premières chansons que j’ai apprises furent « Iron Man » de Black Sabbath, « Smoke On The Water » de Deep Purple et « I Wanna Be Somebody » de WASP.
Amorphis – Skyforger
Nuclear Blast
www.amorphis.net