Bon, on s’accroche. Ce petit bonhomme qu’est Anas Ibn Malek Abid-Zahzah a de l’énergie et des idées à revendre ! Alors forcément, ça s’entend dans sa musique… Allez, on va raccourcir : du bon gros son métal oriental. Il vous expliquera mieux que moi. Pas étonnant que la marque Laboga l’ait choisi : un représentant comme lui, c’est de la dynamite sur scène. Son album à venir est quasi prêt, on l’attend, mais il a tant et tant d’autres projets qu’on ne sera pas en reste d’ici-là. Anas dit n’avoir besoin de pas grand chose pour le moment, à cela je préconiserais peut-être de se canaliser car on a vite fait de se perdre dans ses méandres vu de l’extérieur. Canaliser ne veut en aucun cas dire freiner Anas, je te rassure !
Peux-tu nous raconter la génèse de ton projet ?J'ai composé mon premier morceau de metal oriental lorsque j'avais 19 ans je crois, « Temple Of Hope ». C'est un morceau assez mid tempo, instrumental, avec des grosses touches orientales. J'avais fais appel à un joueur de oud d'origine turque, rencontré sur Myspace à l'époque, et ça sonnait très bien. Je n'ai eu que de bons échos.
Puis j'ai écrit « The Judgement Day », sur l'EP « Bismillah », sorti en mai dernier. Je l'ai laissé de côté, j'ai sorti une démo qui m'a permis d'acquérir un peu plus de notoriété en France, puis mon album solo « A Neverending Pain Of A Betraying Man » qui m'a en quelque sorte lancé, même si je n'ai pas eu l'occasion de le défendre sur scène malheureusement. Beaucoup de journalistes ont adoré ce premier essai, mais attendaient de moi que le côté oriental ressorte beaucoup plus. C'est resté dans un coin de ma tête, et naturellement, j'ai composé des morceaux dans cette veine. Rien n'a été calculé : je prenais ma guitare au réveil, en buvant mon café tranquille, je branchais le Laboga The Beast et hop.
J'avais beaucoup de matériel, mais je n'étais pas très satisfait. Un morceau comme « Ruins Of Azl'Aôm » m'a pris trois ans par exemple, oui oui trois ans ! J'avais juste le riff du premier couplet, mais je n'arrivais pas à trouver une suite convaincante. Donc je l'ai laissé reposer un peu. Pendant des vacances de Noël à Tunis, je n'avais pas ma guitare, mais j'ai eu une explosion « inspirative ». Je me suis empressé d'enregistrer tout ce que j'avais en tête, en chantant les riffs et dès mon retour, j'ai enregistré tout ça.
Un morceau comme « The Mirror Of Life » m'a pris cinq minutes en revanche. J'étais à Tunis (encore une fois, c'est là que je suis le plus inspiré je crois. Ha ha ha, je m'ennuie tellement il faut dire...), j'ai droppé ma guitare en Do et j'ai riffé : « Putain, il déchire ce riff ? Bon attends, c'est quoi le tempo, okayyy 110. Hop, on lance le Cubase, Pod Farm et hop ! » The Mirror Of Life est né avec un riff unique, le tout a été improvisé tout en enregistrant le riff d'intro. Depuis, j'ai eu une sorte de retour aux sources, comme une fierté de mes origines. Donc je chante souvent des mélodies qui vont sonner orientales, et que j'enregistre dès que je peux. Parfois ça sonne, parfois ça ne sonne pas, mais je fais en sorte que ça sonne, voilà tout !
Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définirais-tu ta musique ? Quelles sont tes influences ?
Vous êtes prêts ? AIM Project, c'est du metal oriental progressif symphonique groovy thrash. Vous n'y croyez pas ? Ecoutez l'EP « Bismillah », venez découvrir les morceaux sur scène et vous réaliserez par vous-même. AIM Project englobe une bonne partie de mes influences les plus metal, tout en conservant un style et une identité propre que j'ai essayé d'affirmer encore plus sur ce premier album.
Travailles-tu totalement seul ? Si non, qui fait quoi ?
Je travaille totalement seul, et ça me convient très bien pour le moment. J'ai toujours eu du mal à trouver les musiciens pour m'accompagner, du coup j'ai dû me débrouiller seul et très vite, très tôt. Je ne supporte pas qu'on me dise que tel point devrait être changé, parce que je sais que ça sonne, vu que j'ai toujours de bons retours. Bon ok, certaines personnes n'apprécient pas ma musique, mais bon je ne peux pas plaire à tout le monde. Je veux m'amuser et avoir des frissons quand j'écoute ma propre musique, et à chaque fois que quelqu'un m'a proposé de changer quelque chose, ça ne me convenait pas du tout, donc je ne vois pas pourquoi insister (bonjour, c'était la minute narcissique, merci au revoir).
Où et dans quelles conditions a été enregistré l’EP ? Avec qui ?
L'EP a été entièrement enregistré chez moi dans mon home studio. Les guitares ont été réampées puis envoyées au Secondary Sound Studios aux States, la batterie programmée et éditée chez moi aussi, ainsi que le chant de Florian et Salomé. Aleks a enregistré ses parties chez elle, vu qu'elle habite en Serbie. « Bismillah », « The Judgement Day » et « Ruins Of Azl'Aôm » ont été mastérisés au Walnut Groove Studios en France, et « The Mirror Of Life » a été mixé et mastérisé au Secondary Sound Studios aux States.
Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
Une Ibanez RG 370DX equipée en Dimarzio Tone Zone/Air Norton, cordes D'addario 10-54, réampée au SSS avec un Peavey 6505 Plus. La basse, une Ibanez aussi, mais un modèle inconnu. Quasiment pas d'effets, à part un chorus avec une bonne reverb, plus un chorus sur les parties clean pour avoir un rendu plus oriental, et un joli delay stéréo sur les parties lead.
Tu es sur plusieurs concepts en même temps, notamment avec ton groupe Bringers Of The 7 Plagues. Qu’est-ce qui les différencie fondamentalement, car tu les conduits seul tous les deux, je crois ?
Ainsi que mes albums solo, et mon projet plus jazz oriental. Ce qui les différencie, c'est que je n'aborde pas la composition de la même manière, à part le fait que ça soit toujours dans une veine assez progressive. Les structures normales ne sont jamais respectées, même si les refrains reviennent souvent au cours du morceau. Il y aussi le riffing. J'ai des riffs qui vont sonner pour tel ou tel projet. Ecoutez « Doors Of The Room 57 » qui paraîtra sur mon prochain album solo, puis « Nervous Breakdown » ou « Break The Mirror ». L'un est destiné pour Bringers, l'autre pour mon album solo. Rien ne se ressemble, mais on retrouve mon style malgré tout. Je les conduis tous les deux, yes, je fais tout encore une fois : batterie, basse, guitares, lignes de chant, paroles, arrangements.
Quels sont les actus et projets pour AIM Project ?
Le premier album est quasi fini, les pre-prods sonnent bien et il ne me reste plus qu'à essayer le nouveau matériel en live. Les morceaux sont plus directs, plus groovy, plus orientaux, sans sonner cliché et se différencient les uns des autres sans pourtant que ça soit le bordel (contrairement à d'autres groupes du style, dont les morceaux s'enchaînent en suivant la même structure....). Le chant sera majoritairement en clair, mais les parties de chant saturé seront toujours là pour accentuer le côté plus violent. Il est fait pour le live, parce que ma place est sur scène avant tout !
Ceci m'amène donc à la bonne nouvelle : je serai en tournée en France à partir du 31 janvier en co-headlining avec les Nantais de Karma Zero. On va parcourir ensemble le Nord de la France, puis le Sud-Ouest et l'Est jusqu'au mois de mars. Nous allons faire appel à un ou deux groupes locaux partout où l’on jouera, car cette tournée repose sur la fraternité et le partage avant tout. J'ai hâte d'être sur les routes avec mes musiciens et de partager la scène avec les fleurons de la scène metal française.
Pour ceux qui se demandent si je vais signer avec un label, c'est assez dur en ce moment pour tout le monde, donc je vais tenter ma chance malgré tout, car je crois en mon projet. On verra si un label y croit aussi et me permettra de le défendre du mieux que je peux.
De qui, de quoi aurais-tu besoin pour le bon développement d’AIM Project ?
Pas grand chose pour être honnête. J'ai juste besoin d'un soutien moral et financier vu que je prends tout en charge, bien que je sois encore étudiant. Mais quand on est passionné…
Que t’apporte le fait d’être endorsé par la marque Laboga dans tes projets perso ?
Une meilleure crédibilité tout d'abord. Maintenant, je croise des gens qui me reconnaissent et qui me demandent si c'est moi monsieur Laboga. Je suis obligé de répondre oui en baissant les yeux, parce que ce n'est pas vraiment dans ma nature. Je suis quelqu'un qui préfère s'effacer dans la vie de tous les jours. Mais lorsqu'il s'agit de démarcher pour des concerts, interviews ou un autre endorsement, c'est autre chose bien sûr ! Enfin, le fait de jouer sur Laboga m'a énormement apporté niveau son, ça m'a permis de composer des morceaux toujours plus différents, sauvages, etc.
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que tu veux, profites-en !
Il faut s'entraider, s'ouvrir aux autres, s'encourager mutuellement. Public, viens donc découvrir des artistes aux concerts organisés par les associations locales, au lieu de payer 35 euros pour voir un groupe qui s'en fout de vous et qui est là juste pour prendre son cachet et se bourrer la gueule dans les loges. Vous avez des webzines, des pages Facebook, des vidéos pour voir si ca vous convient ou non, donc ne cherchez pas d'excuses. Vous vous permettez de foutre 20 euros dans une bouteille de vodka dégueulasse pour vous bourrer la gueule un soir, donc l'excuse d’être fauché ne tient pas. Enfin, je souhaite passer le bonjour à mon manager Christophe Sousa de la structure Dooweet, l'équipe de Rockenfolie, le staff de Laboga Amplifiers et Gewa Music France, Be acoustic, Klub23, tous ceux qui m'ont encouragé et qui ne cessent de le faire. Venez aussi sur ma page Youtube, je poste souvent des vidéos in studio/live et aimez-moi sur Facebook, sinon je ne pourrai pas réussir dans la musique.
Concerts et showcases : le 31 janvier au Ferailleur, à Nantes; le 1er février au Barouf, à Cholets; le 2 février à Angers (TBA); le 21 février au Saint des Seins, à Toulouse; le 22 février au Crossover Studio, à Eragny; le 23 février au Black Room, à Bordeaux.
Liens :
www.anasabid.bandcamp.com
www.facebook.com/pages/Anas-Abid-Official-FanPage/225116807535394?ref=hl
http://www.youtube.com/anasabidofficial
Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).
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