ALLONS-Y ALORS,
avec des photos et tout et tout, hein...
LES ORIGINES DE LA «FIREBIRD» : L'arrivée sur le marché, en 54, de la Fender Stratocaster, et surtout l'incroyable succès que cette guitare remporte auprès du public, confirme à Ted McCarty ce qu'il pense depuis quelques temps déjà, à savoir que la gamme des guitares Gibson a besoin d'être rénovée. McCarty se met donc au travail, et en juin 57, trois nouvelles guitares aux formes révolutionnaires vont surgir de sa planche à dessin. Ces trois nouveaux modèles, commercialisés à partir de 58, ouvrent la série des Modernistics Guitars, et sont baptisés Gibson Flying V, Gibson Explorer et Gibson Moderne.
La série des Modernistics Guitars (photo www.jerrock.com)
Hélas pour Gibson, l'accueil du public, probablement un peu trop conservateur, est froid, et cette série est un véritable échec commercial. Seuls quelques dizaines d'exemplaires de Flying V et d'Explorer sont fabriqués, et la Gibson Moderne va purement et simplement rester à l'état de projet, du moins jusqu'au début des années 80 ou un modèle «reissue» va être fabriqué.
A la fin des années 50's, Ted McCarty ne peut que constater l'évidente avance prise par Léo Fender dans le domaine des guitares Solid-Body. Cependant, toujours aussi convaincu de ne pas se laisser distancer par ses concurrents dans ce domaine, McCarty n'a pas abandonné son idée de moderniser la gamme Gibson. Cette fois, Il décide de faire appel à un designer extérieur à l'entreprise, comme cela avait déjà été le cas dans les années 40 pour la conception de guitares hawaïennes.
Ted McCarty fait appel au designer automobile Raymond H. Dietrich. Raymond H. Dietrich s'est fait connaître du grand public en dessinant des automobiles pour les firmes Packard, Ford, Checker et Lincoln, dont la Lincoln Cosmopolitan du Président Harry S. Truman, ci-dessous.
Dietrich se met donc au travail, et dessine un instrument à corps asymétrique, fortement inspiré de la précédente Gibson Explorer, avec un long manche traversant sur lequel sont intégrés 2 mini-humbuckers sans plot. Le corps de la guitare est constitué de 2 ailes collées de part et d'autre du manche. Les mécaniques alignées sur une tête également inversée dite "en bec d'oiseau" sont du type banjo. Une ligne très "belle américaine". Cette guitare est baptisée Gibson Firebird.
Une Firebird 63 «reissue», présentée par Pat Foley, Directeur des relations avec les artistes pour le Custom Shop Gibson. (Photo: Wayne Dennon)
Le nom Firebird est complété d'un chiffre romain en fonction de l'équipement proposé, comme les micros et leur nombre, la présence ou non d'un vibrato et le type de ce dernier... On trouve dans cette gamme la Gibson Firebird I, la Firebird III, la Firebird V et la Firebird VII, ainsi qu'un éphémère modèle à 12 cordes, la Firebird V-12. Les numéros pairs, II et IV sont réservés aux basses Thunderbird. La commercialisation de la Gibson Firebird débute à partir de 1963. Hélas, à l'image de la série des Modernistics, le succès n'est pas au rendez-vous, et le chiffre des ventes reste collé au plancher.
1965, après 17 ans de bons et loyaux services, Ted McCarty quitte Gibson. Cette même année, dans l'espoir de voir le chiffre des ventes prendre enfin la pente ascendante, Gibson décide de modifier la Firebird pour la rendre un peu plus "classique", ou disons un peu moins "avant-gardiste".
Le corps et la tête de l'instrument sont inversés, comme si on le regardait dans un miroir. Les mécaniques type banjo sont remplacées par des mécaniques standards, et le manche traversant est aussi abandonné au profit d'un assemblage classique collé. Ainsi modifiée, cette nouvelle Gibson Firebird va être communément appelée Gibson Firebird "non-reverse". Par antagonisme, le modèle précédent devient Gibson Firebird "reverse". Hélas, rien n'y fait, et la Gibson Firebird "non-reverse", un peu trop proche de la Jazzmaster du concurrent Fender, disparaît du catalogue en 1969.
Ci-dessus, une Gibson Firebird "non-reverse". Ce modèle disparaît du catalogue Gibson en 1969, faute de succès.
Une fois n'est pas coutume, comme cela a déjà été le cas avec la Gibson Les Paul standard, c'est après qu'elle a été retirée du catalogue Gibson que le public s'intéresse enfin à la Gibson Firebird. Il faut dire qu'entre temps, au début des 70's, un certain Johnny Winter a fait de la Firebird "reverse" son instrument de prédilection. Et il ne sera pas le seul. Déjà, quelques années plus tôt, Eric Clapton utilisait une Firebird I, et encore plus tôt, Brian Jones, le multi instrumentiste fondateur des Rolling Stones, possédait une superbe Gibson Firebird VII au milieu des 60's et une Gibson Firebird "non-reverse".
Par la suite, les différents modèles des Gibson Firebird ont été réédités plus ou moins épisodiquement, mais la Firebird V figure depuis 1991 de façon plus durable au catalogue Gibson. On la trouve en France, mais toujours très difficilement ou bien sur commande, au tarif d'environ 1200 euros avec de longs mois d'attente. On peut aussi noter que le Custom Shop Gibson produit une Gibson Firebird III 1964, une Firebird V 1965 et une splendide Gibson Firebird VII 1965. Pour ce dernier modèle, il faut débourser la coquette somme de 7,645 dollars.
Pour les bourses plus modestes, Gibson édite un modèle Firebird plus abordable sous sa marque Epiphone, la "Worn" Firebird Studio, pour près de 750 dollars, quand même.
Source: (Je ne me suis pas enquiquiné, j'ai repris le travail que j'avais déjà fait sur mon site)
http://guitare.perso.free.fr/G(...)V.htm
Charité bien ordonnée commence par soi-même, voila la mienne...
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
C'est une guitare de conception non traditionnelle pour Gibson. Le manche, constitué de 7 pièces d'Acajou et de Noyer, est un manche conducteur, qui traverse donc la guitare sur toute sa longueur et comporte la défonce des 2 micros. Il est relativement large, 43mm au sillet, mais son profil fin et arrondi, combinaison du meilleur des manches rond type 50's et fin type 60's, ainsi que sa touche en Palissandre, lui confèrent un confort exceptionnel, renforcé par l'habituelle présence du filet (binding) qui se retourne sur les extrémités de chaque frette. La touche est ornée de trapèzes acryliques standards (de points sur le modèle Custom 64 Firebird III) et le sillet est en Corian. La vis de la tige de renfort se trouve au niveau de la tête. La tête «Bec d'oiseau» et ses 6 mécaniques en ligne font forcément penser à une tête Fender, mais l'effet reverse et les mécaniques type Banjo sont là pour pallier à cette impression.
Le corps de la guitare est constitué de 2 ailes d'Acajou, collées de chaque côté du manche. Ainsi, les vibrations occasionnées par les cordes se propagent dans tout l'instrument d'une façon optimum. La finition de cette guitare, Vintage Sunburst et vernis nitro cellulosique, est une pure merveille, à mon goût bien entendu. Cette guitare existe aussi en Classic White.
Les micros sont encore une particularité de cette guitare, des Mini Humbuckers à haut gain Gibson 495R et 495T avec aimants céramiques. Ces micros ont été conçu à l'origine par les ingénieurs Gibson pour pouvoir être montés sur des instruments dont la défonce correspondait à celle d'un P-90, plus petite que la défonce nécessaire à un Humbucker standard. La taille réduite de ce micro et sa conception unique procurant un champ magnétique restreint, la sonorité qui s'en dégage est beaucoup plus lumineuse que celle d'un Humbucker classique. Cette Gibson Firebird V conserve un son clean superbe même à haut volume, bien clair et claquant en micro chevalet. En micro manche, le son est plus doux mais reste clair, parfaitement bien défini et sans "bavure". Inévitablement, la combinaison des deux micros est une pure merveille pour assurer des rythmiques clean, légèrement moelleuses et claquantes à la fois. En trente cinq années de pratique, cette Gibson Firebird V est ma première guitare équipée de Mini Humbuckers, et j'avais faussement le sentiment que ces micros avaient été conçu pour être la déclinaison économique du Humbucker, mais il n'en est rien, ce sont bien des micros épatants, pilotés sur cette guitare par une électronique Gibson standard, 2 Volumes 300k linear, 2 Tones 500k non-linear avec condensateur .22mF et un sélecteur Switchcraft 3 positions, situé à l'extrémité de la corne inférieure.
2010 En décembre 2010, après sa nouvelle Gibson Firebird X, Gibson lève le voile sur une nouvelle mouture de sa Firebird V. Simplement dénommée
Gibson Firebird V 2010.
Les seules modifications notables sont le remplacement des mécaniques historiques type banjo, par des mécaniques Steinberger Gearless Tuners, qui étaient déjà utilisées pour le modèle économique Epiphone "Worn" Firebird Studio. L'équilibre général de la guitare va probablement s'en trouver bonifié.
Également, une finition Ebony Black, noire donc, qui avait déjà été utilisée par le passé, vient compléter les finitions Classic White et Vintage Sunburst.
N'hésitez pas à me corriger pour le cas ou des erreurs ou omissions se seraient glissées dans cette review.