Georges Lang, de RTL, notre "Last DJ" à nous, avait réalisé une "Saga Tom Petty", en 2010, à l'occasion de la sortie de l'album Mojo ...
Il l'avait rencontré à plusieurs reprises, notamment lors de voyages à Los Angeles, et il l'appréciait beaucoup ...
Il est l'un des rares (le seul ?) à programmer ses chansons sur les ondes françaises ...
Ce sera peut-être, pour certains, l'occasion de mieux connaître Tom Petty... et de mesurer l'artiste qu'il était ...
Après une parenthèse consacrée à sa carrière solo, Tom Petty retrouve son groupe attitré, The Heartbreakers, pour un nouvel album studio intitulé "Mojo", un disque brut et direct, fortement influencé par le blues. Au micro de Saga, Tom Petty commente les différentes étapes de son parcours, une aventure qui doit beaucoup à une rencontre fortuite, alors qu'il n'avait que onze ans, avec le King en personne, Elvis Presley. Depuis, Tom Petty a réussi à imposer sa musique au monde entier et sa carrière exemplaire, commencée en 1976, a été récompensée en 2005 par un prestigieux "Billboard Century Award".
"J'ai donné ma vie au rock 'n' roll. Je l'ai anormalement aimé. J'ai traversé l'enfer, roulé dans la fange, mais je ne regrette rien. Honnêtement, je peux dire que depuis l'âge de onze ans, le rock 'n' roll m'a consumé. Je n'ai pas de loisirs, je ne sais rien faire d'autre."
Ces paroles sont de Tom Petty, celui que les plus grands, de Bob Dylan à Bruce Sprinsgteen, considèrent comme l'un des leurs. En 2005, Tom Petty s'est vu décerner le "Billboard Century Award", une récompense prestigieuse qui vient couronner une carrière exemplaire. De retour avec les Heartbreakers, Tom Petty nous propose un nouvel album intitulé "MOJO", un disque direct et brut fortement influencé par le blues.
Auteur-compositeur, chanteur et guitariste, Thomas Earl Petty est originaire de Gainesville, en Floride, où il est né le 20 octobre 1950. A l’âge de onze ans, il fait une rencontre qui va bouleverser sa vie. C'est ce qu'il nous raconte maintenant.
"J’avais la chance d’avoir un oncle dans le cinéma. Il vendait des projecteurs, des films, ce genre de choses, dans les collèges. Et il s’est retrouvé embauché dans l’équipe de tournage d’un film d’Elvis, 'Follow that dream'. Mon oncle est arrivé - j’ai un souvenir très clair de l’événement, j’y pense très souvent - j’étais dans la cour assis au milieu d’un tas d’aiguilles de pin, en train de me demander ce que j’allais faire de ma journée. Il est entré et m’a dit : 'Tu veux venir avec moi voir Elvis Presley ?' Et j’ai pensé : 'Bon sang, il y a quelqu’un de ce calibre dans le coin ?' Parce que, tu sais, Gainesville, c’est pas vraiment la capitale du show-business ! Et puis on a roulé jusqu’au lieu de tournage. Elvis est arrivé avec toute sa clique de Memphis dans un défilé de Cadillac blanches et les gens sont devenus cinglés. Je n’avais jamais vu autant de monde dans les rues, et les barrières de police, c’était complètement dingue ! J’avais onze ans, un âge où l’on est très impressionnable. J’étais avec mon cousin. Elvis est venu vers nous, nous a salués, a dit quelques banalités. On s’est senti grands, très grands."
Tom Petty n'a pas grandi dans un environnement musical particulier. C'est véritablement Elvis qui le fait s'intéresser à la musique. Il n'a que quatorze ans lorsqu'il forme son premier groupe, The Sundowners, qui deviendra par la suite The Epics.
On retrouve bientôt Tom Petty dans le groupe le plus connu de Gainesville, Mudcrutch, où il fait la connaissance du guitariste Mike Campbell et du clavier Benmont Tench. Certains mois, il lui arrive de gagner plus d'argent que son père. Avec le recul, il trouve cela indécent. Mudcrutch décide d’aller tenter sa chance à Los Angeles. En avril 74, le groupe enregistre le single "Depot street". Mais c'est un échec, et ils se résignent à se séparer.
Tom Petty travaille alors avec le Dwight Twilley Band. C'est grâce à Dwight Twilley qu'il parvient à signer un contrat avec Shelter Records. Début 1976, Tom Petty rappelle Mike Campbell et Benmont Tench pour enregistrer quelques maquettes. Le groupe se renforce avec deux autres musiciens, originaires eux aussi de Gainesville, le bassiste Ron Blair et le batteur Stan Lynch. C’est à ce moment qu’ils prennent le nom de Heartbreakers.
Un premier album, “TOM PETTY & THE HEARTBREAKERS”, paraît en novembre 1976. Il passe quasiment inaperçu aux Etats-Unis alors qu’en Grande-Bretagne, les critiques l’accueillent très favorablement. Ils voient dans les Heartbreakers le meilleur nouveau groupe américain. Tom Petty tourne alors en Angleterre, où son album se classe dans le Top 20.
Auréolés de leur gloire anglaise, Tom Petty & The Heartbreakers rentrent aux Etats-Unis où ils tournent en première partie de Blondie et de Be-Bop Deluxe. Leur succès est tel qu’il incite leur maison de disques à relancer la promotion de l’album et, en février 78, le single “Breakdown” entre enfin dans le Top 40 américain. Ce titre figure également dans la bande originale du film “F.M.”, qui raconte la vie d’une petite station de radio en Californie. Tom Petty et son groupe y font d’ailleurs une apparition.
En septembre 1978, Tom Petty et les Heartbreakers se retrouvent avec deux albums classés dans les hits-parades : le premier, sorti depuis presque deux ans déjà, et le tout nouveau, “YOU’RE GONNA GET IT”. Le single “Don’t do me like that” accroche le Top 10 et, à la fin de l’année 78, les ventes des deux albums des Heartbreakers ont dépassé les cinq cent mille exemplaires. Mais l’avenir s’obscurcit brusquement lorsque le label Shelter passe sous la coupe de MCA et y entraîne par la même occasion les Heartbreakers. Tom Petty n’est pas du tout d’accord. Il n’est pas, selon ses propres termes, “un bout de viande qu’on achète à la caisse d’un supermarché”, et l’affaire est portée devant les tribunaux.
Pendant que la justice examine le dossier qui les oppose à leur label, Tom Petty et les Heartbreakers enregistrent à leurs propres frais un nouvel album dont les bandes masters sont cachées afin de ne pas tomber entre les mains de MCA. Le procès s’achève sur un compromis. Tom Petty & les Heartbreakers restent chez MCA qui crée spécialement pour eux un nouveau label : Backstreet Records. C’est donc sur Backstreet que paraît “DAMN THE TORPEDOES” en décembre 79. Rien qu’aux Etats-Unis, l’album se vend à trois millions d’exemplaires. En février 1980, le titre “Refugee” est classé N°15 dans les hit-parades.
Début 1981, Tom Petty est à nouveau en conflit avec sa maison de disques. Pour récupérer le manque à gagner que lui auraient causé ses démêlés avec son artiste, MCA a décidé d'augmenter d'un dollar le prix de vente de son nouvel album, "HARD PROMISES", initiant une nouvelle collection de disques à 9 dollars 98. Tom Petty, suivant une méthode désormais connue, garde pour lui les bandes de l'album et menace de le rebaptiser "8 dollars 98" jusqu'à ce que MCA fasse machine arrière. Les média le présentent alors comme le "rebelle du rock", un surnom qu'il trouve personnellement un peu exagéré.
"Oui, j'ai déjà lu ça quelque part mais je ne me vois vraiment pas comme un rebelle. Je fais juste ce que j'ai envie de faire en évitant de marcher sur les pieds de mes voisins, c'est tout. Il est vrai que de temps en temps, j'ai un différend avec l'industrie du disque ou d'autres, mais en général ça ne dure pas. Et ce n'est pas suffisant pour me qualifier de rebelle."
"Hard promises" est le quatrième album de Tom Petty & The Heartbreakers. Il sort en mai 81 et le titre qui s'en détache, "The waiting", grimpe jusqu'à la dix-neuvième place des hit-parades.
Parmi les invités qui ont participé à l'enregistrement de "Hard promises", on remarque Stevie Nicks dans les chœurs. En août 1981, on retrouvera Tom Petty & The Heartbreakers sur "Bella Donna", le premier album solo de la chanteuse de Fleetwood Mac. Accompagnés par les Heartbreakers, Tom Petty et Stevie Nicks interprètent en duo "Stop draggin' my heart around", un titre qui se classe N°3 aux Etats-Unis.
Toujours en 1981, Tom Petty produit "Drop down and get me", un bon album malheureusement passé inaperçu du vétéran Del Shannon. Pendant ce temps, Benmont Tench joue sur "Shot of love", l'album de Bob Dylan. En novembre 1982, Tom Petty et les Heartbreakers publient leur cinquième album, "LONG AFTER DARK". On en tirera deux singles : "Change of heart" et "You got lucky".
Après le départ de Ron Blair et l'intermède assuré par Donald Dunn (de Booker T. & The MG's), c'est Howie Epstein qui devient le nouveau bassiste des Heartbreakers. La tournée de promotion de "Long after dark" terminée, Tom Petty, qui n’est pas très satisfait de la qualité de ses dernières chansons, décide de prendre du recul. En conséquence, il n’y aura pas de nouveau disque des Heartbreakers avant trois ans.
Dans l'intervalle de trois années qui sépare "Long after dark" de l'album suivant, Tom Petty et les Heartbreakers ne restent pas inactifs. On les rencontre ainsi, ensemble ou séparément, aux côtés des Blasters, des Ramones, de Rosanne Cash, T-Bone Burnett, Lone Justice, Eurythmics, Don Henley et Ry Cooder.
En 1984, tout le monde se retrouve pour l’enregistrement d’un nouvel album. Sa sortie est programmée pour l’automne, mais un accident stupide en retarde la sortie. Irrité par des problèmes lors du mixage final, Tom Petty n'a pas pu se contrôler et s'est fracturé la main en frappant violemment un mur du studio. Après un trimestre d’inaction forcée, le travail reprend et l’album “SOUTHERN ACCENTS” paraît enfin en mars 85. L’attente en valait la peine. “Southern accents” est un disque qui explose dans plusieurs directions : la country, la soul et même le néo-psychédélisme. Le thème de l’album, c’est le Sud, dont la musique a bien sûr bercé la jeunesse de Tom Petty, mais dont l’influence n’était pas très évidente dans ses albums précédents. Parmi les invités, c'est Dave Stewart de Eurythmics qui se met le plus en évidence. Il co-signe et co-produit trois titres, dont le single “Don’t come around here no more”.
Après avoir participé au "Live Aid" à Philadelphie, Tom Petty et les Heartbreakers sont à l’affiche du premier "Farm Aid" organisé par Willie Nelson en septembre 1985. C’est là qu’ils rencontrent Bob Dylan et qu’ils sympathisent. Mike Campbell, Benmont Tench et Howie Epstein participent alors à l’enregistrement de l’album de Bob Dylan, “Empire burlesque”, tandis que Dylan et Petty établissent les bases d’une future collaboration.
En décembre 85, “PACK UP THE PLANTATION” est le double “live” qui manquait encore dans la discographie de Tom Petty. C’est la démonstration probante de ce que les Heartbreakers savent donner à leur public. Tout au long de ces seize titres, c’est véritablement un concentré de dynamite. A cette occasion, Tom Petty retrouve Stevie Nicks sur deux titres : “Insider”, et la reprise de “Needles and pins”, le classique des Searchers.
En 1986, les Heartbreakers partent en tournée avec Bob Dylan. Ils proposent leur propre show en première partie, avant d'accompagner Bob pour la suite du spectacle. De passage en Australie au cours de l’été, ils enregistrent ensemble le titre “Band of the hand”, crédité à Bob Dylan & The Heartbreakers.
La tournée fait une pause pendant un mois au printemps 1986, une période au cours de laquelle Bob Dylan a prévu d’enregistrer un nouvel album. Mais comme il n’est pas prêt, c’est Tom Petty & The Heartbreakers qui profitent du studio pour enregistrer “LET ME UP (I’VE HAD ENOUGH)”, qui sortira en avril 87. Le single “Jammin’ me” est une composition commune Petty-Dylan-Campbell qui reflète bien l’ambiance décontractée et libre dans laquelle ils ont travaillé. D’après Tom Petty, la chanson a été écrite “assis autour d’une table tout en lisant le journal, avec juste une guitare”.
Après son album "Let me up (I've had enough)", Tom Petty réapparaît en octobre 88 sous le pseudonyme de Charlie T. Junior, guitariste et chanteur des Traveling Wilburys qui ressuscitent avec succès le concept un peu oublié du supergroupe. Le reste de la famille Wilbury, c’est-à-dire Otis, Lucky, Nelson et Lefty, ce sont respectivement Jeff Lynne, Bob Dylan, George Harrison et Roy Orbison. Tom Petty rappelle comment ils se sont rencontrés.
"Je suppose que tout le monde sait comment les Wilburys se sont formés. Voyons voir... Sans doute grâce à Bob Dylan. C’est chez lui que j’ai rencontré qui ça ? George Harrison et Jeff Lynne. George que j’avais déjà rencontré une première fois en 74 et plusieurs fois aussi en tournée, en 87. Le courant est tout de suite passé entre nous, comme lorsque tu rencontres quelqu’un que tu as l’impression de connaître depuis toujours, peut-être parce que l’on partage le même sens de l’humour. En fait, les Wilburys étaient tous copains avant qu’ils ne fassent carrière sous ce nom. Le groupe s’est formé alors que nous étions réunis pour l’enregistrement d’un titre de George Harrison qui devait être la face B d’un single. On était tous là. C’est parti comme ça. La machine s’est mise en marche."
Tom Petty rejoindra une nouvelle fois les Traveling Wilburys en 1990 pour le titre "Nobody's child" et un deuxième album malicieusement intitulé "VOLUME 3".
Depuis quelque temps, Tom Petty a choisi de donner une nouvelle orientation à sa carrière. Après l'épisode Traveling Wilburys, ce changement de direction aboutit tout naturellement à un premier album en solo. En tout cas, il est présenté comme tel, bien qu'on y retrouve tous les Heartbreakers, sauf le batteur Stan Lynch. Crédité au seul Tom Petty, “FULL MOON FEVER” paraît en avril 89, après avoir été refusé dans un premier temps par sa maison de disques. George Harrison et Roy Orbison sont venus prêter main forte à leur ami, ainsi que Jeff Lynne qui co-signe sept titres, dont le single “I won’t back down”.
"Je pense que Jeff Lynne m’a apporté une force nouvelle. Peu de gens le savent, mais nous avons réalisé 'Full moon fever' avant l’album des Wilburys. Il est sorti après, mais il a été fait avant. Jeff m’a enthousiasmé au point que plus tard, lorsque j’ai retravaillé avec les Heartbreakers, je leur ai demandé de collaborer avec lui, et lui, de voir ce qu’il pouvait faire avec eux."
Dans la carrière de Tom Petty, l’album “Full moon fever” marque un sommet créatif et commercial. Il culmine à la troisième place dans le classement du "Billboard", et il reste dans le Top 10 pendant trente-quatre semaines d’affilée. “Full moon fever” se vend à plus de trois millions d’exemplaires rien qu’aux Etats-Unis et le magazine "Morning Replay" certifie que “I won’t back down” a été la chanson rock la plus diffusée en radio au cours de l'année 1989.
Grâce au succès exceptionnel de "Full moon fever", et après deux tournées triomphales aux Etats-Unis en 1989 et 1990, Tom Petty est encensé par la presse. Le Los Angeles Times écrit : “Tom Petty est arrivé au sommet de sa carrière. Et lorsqu’il joue avec les dieux vivants que sont Bob Dylan et Bruce Springsteen, il ne semble pas dépassé par les événements. Ceci, aux yeux du public, est une rencontre d’égaux”.
En janvier 91, à la veille de la Guerre du Golfe, Tom Petty participe au Peace Choir qui reprend "Give peace a chance", à l'initiative de Lenny Kravitz et de Sean Lennon. Il est aussi invité sur "Back from Rio", l'album solo de Roger McGuinn. Tom Petty est un grand admirateur de l'ancien leader des Byrds qu’il connaît depuis déjà un certain temps.
"Nous avions enregistré une chanson appelée 'American girl' que tout le monde, et je me demande encore pourquoi, disait sonner comme les Byrds. C'est le genre de comparaison qui nous poursuit encore dans la presse à l'heure actuelle, c'est toujours les Byrds, les Byrds, les Byrds … Et Roger McGuinn, c'est d'ailleurs comme ça que je l'ai rencontré, m'a un jour téléphoné, car il voulait l'enregistrer. Lui aussi trouvait qu'elle sonnait très Byrds, donc ce devait être vrai. N'empêche que j'ai été très impressionné qu'il veuille la chanter et depuis, nous sommes devenus amis."
Tom Petty & les Heartbreakers sont à nouveau réunis en juin 1991 pour le single “Learning to fly". Tom a eu beaucoup de plaisir à travailler seul, mais il lui semble à ce moment important de retrouver ses complices habituels, qui sont aussi ses amis de toujours.
"Je suis très heureux qu’on soit de nouveau ensemble. C’est un peu comme travailler avec des membres de sa famille. Je crois qu’en fait, ils comptent beaucoup pour moi. Je ne les ai pas vraiment quittés, eux non plus. Ça pourrait arriver si l’envie nous en prenait, mais ce n’est pas le cas. Je crois que c’est parce que nous aimons ce groupe et que nous sommes d’avis qu’il se bonifie d’année en année plutôt qu’il ne prend l’eau. Pour conclure, je dirai qu’on se sent bien d’être de retour."
L’album “INTO THE GREAT WIDE OPEN” sort en juillet 1991 et s’inscrit dans la continuité de “Full moon fever”. Il a été enregistré avec les mêmes musiciens bien sûr, et avec la même équipe de production, à savoir Jeff Lynne, Tom Petty et Mike Campbell. Tom Petty nous parle de cet album.
"Je crois que, globalement parlant, il est beaucoup mieux que ce que nous avons fait auparavant. Il est beaucoup mieux construit du premier au dernier morceau. Je trouve que les textes sont plus soignés, que finalement j'ai écrit un disque où les paroles ne font pas grincer des dents, où je n’ai pas envie de tout recommencer. Nous avons aussi beaucoup appris côté mélodie. J’aime beaucoup ce que les Heartbreakers ont fait précédemment, mais là, nous avons mûri."
Parallèlement à "Into the great wide open", Tom Petty publie "TAKE THE HIGHWAY", la vidéo d'un concert enregistré à Oakland, en Californie.
En 1992, Tom Petty & The Heartbreakers proposent un nouveau single, “Peace in L.A.”, un titre qu’ils ont composé et enregistré spontanément après les émeutes de Los Angeles. Puis ils quittent MCA, le label qui les abritait depuis plus d’une décennie et avec lequel ils entretenaient des relations souvent orageuses. Le “GREATEST HITS” qui paraît en novembre 93 est le résumé en dix-sept titres de la première partie de la carrière de Tom Petty. On y trouve également une reprise de "Something in the air" de Thunderclap Newman et un inédit, "Mary Jane's last dance". Tom a enregistré ces deux titres très rapidement, alors qu'il était déjà en train de penser à la suite de sa carrière, en l'occurrence à l'album "Wildflowers".
"J'ai entrepris la réalisation de 'Wildflowers' un an avant le 'Greatest Hits'. J'y travaillais avec plus ou moins d'assiduité quand on est venu me rappeler que je devais enregistrer deux nouveaux titres pour cette fameuse compilation. J'ai donc appelé les Heartbreakers, on a convenu d'un rendez-vous, je me suis remis au travail et je leur ai écrit quelques chansons. L'enregistrement de 'Mary Jane's last dance' et des autres morceaux a été très rapide, deux semaines maximum dont deux jours en studio. Puis je suis retourné à mon autre projet".
Tom Petty signe alors avec le label Warner qui publie “WILDFLOWERS”, en octobre 1994. Bien qu'il ait été réalisé avec les Heartbreakers, il s'agit de son deuxième album solo. Co-produit par Rick Rubin, le patron d’American Recordings, "Wildflowers" a été enregistré en respectant scrupuleusement une règle que Tom Petty avait fixée par avance.
"Cette règle, c’est que nous n’utiliserions ni synthés, ni procédés digitaux, ni samplings d’aucune sorte. Tout devait être joué par des êtres humains utilisant des instruments 'naturels'. En résumé : aucun son d’origine digitale. Pas de synthé."
Sur "Wildflowers", le batteur Steve Ferrone remplace Stan Lynch. C'est le premier changement de personnel au sein des Heartbreakers depuis 1982. Grâce au titre "You don't know how it feels", Tom Petty décroche son premier Grammy Award dans la catégorie "meilleur chanteur rock".
En 1996, Tom Petty écrit sa première bande originale de film pour "SHE'S THE ONE", qui s'appelle en français : "Petits meurtres entre frères". Puis il fait une brève apparition dans "Postman", le film de Kevin Costner. 1996 est aussi l'année du divorce de Tom. Après vingt-deux ans de mariage, il se sépare de Jane qui lui a donné deux filles : Adria et Kim.
Tom Petty & The Heartbreakers reviennent en avril 99 avec l'album "ECHO". L'époque des grandes remises en question semble révolue. Tom Petty a trouvé sa vitesse de croisière et son travail s'inscrit désormais dans la continuité plutôt que dans la rupture. Cette continuité, on la retrouve également dans la production, confiée une nouvelle fois à Rick Rubin dont les qualités stimulantes conviennent parfaitement à Tom Petty et à ses musiciens.
"Il apporte de l'énergie et beaucoup de dévouement. C'est une personne très consciencieuse, il travaille très dur et il nous est d'un grand secours. Il nous aide à mettre à plat nos idées, en apporte également, et généralement de très bonnes. C'est aussi un arrangeur hors-pair. Mais à mon avis, ses deux plus grandes qualités, ce sont le dévouement et l'enthousiasme."
C'est grâce à Rick Rubin que Tom Petty et les Heatbreakers avaient pu participer à l'album "Unchained" de Johnny Cash en 1996, une de leurs expériences les plus convaincantes en la matière.
Depuis juin 99, Tom Petty et les Heartbreakers ont leur étoile sur le Walk of Fame à Hollywood. Le 3 juin 2001, Tom Petty épouse son amie de longue date, Dana York, avec qui il vit alors à Malibu. En mars 2002, il est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame, juste avant d'entamer la première partie de la tournée américaine qui annonce son nouveau disque, "THE LAST DJ". Tom Petty l'a dédié "à tous ceux qui aiment un peu plus la musique que l'argent". C'est Jim Ladd, le célèbre disc-jockey de KLOS - Los Angeles, qui a inspiré à Tom Petty le titre "The last DJ".
Le 23 février 2003, Howie Epstein meurt d'une overdose d'héroïne. Les Heartbreakers retrouvent alors leur bassiste original, Ron Blair, qui les avait quittés au début des années 80. Septembre 2003 marque la sortie d'un album enregistré en public : "LIVE AT THE OLYMPIC : THE LAST DJ AND MORE".
A ce point de sa carrière, Tom Petty a vendu plus de cinquante millions d'albums et il a décroché quatre Grammy Awards. Depuis deux saisons, il anime une émission sur XM Radio, "Buried Treasure", un programme dans lequel il présente les trésors de sa propre discothèque. Fin 2005, il enregistre deux titres pour la bande originale du film "ELIZABETHTOWN", puis il publie un troisième album solo, "HIGHWAY COMPANION", qui sort fin juillet 2006. Il l'a réalisé avec deux de ses plus fidèles complices : Mike Campbell, le guitariste des Heartbreakers, et Jeff Lynne.
Le 3 février 2008, Tom Petty et les Heartbreakers bénéficient d'une exposition médiatique exceptionnelle. Ils sont invités à jouer à la mi-temps du Super Bowl, la finale du championnat de football américain, qui est un des événements majeurs de la télévision aux Etats-Unis.
Deux mois plus tard, on assiste à la reformation de Mudcrutch, le premier groupe professionnel dont avaient fait partie Tom Petty, Mike Campbell et Benmont Tench, avant de former les Heartbreakers. Créé en 1967, renvoyé par sa maison de disques en 1975, Mudcrutch s'était séparé sans enregistrer d'album. Trente-trois ans plus tard, cette lacune est comblée avec la sortie de l'album qui porte le nom du groupe : "MUDCRUTCH".
En novembre 2009, Tom Petty et les Heartbreakers proposent "THE LIVE ANTHOLOGY". C'est un coffret de quatre CDs qui propose quarante-huit titres enregistrés en public entre 1980 et 2007. Interviewé à l'époque par le magazine "Rolling Stone", Tom Petty déclarait que son prochain album avec les Heartbreakers serait fortement marqué par le blues et qu'il serait enregistré dans les conditions du direct, sans rajout ultérieur.
Ce nouvel album vient de paraître. Il s'appelle "MOJO" et c'est le douzième album studio de Tom Petty & The Heartbreakers. Le 1er juin dernier, ils ont entamé une longue tournée nord-américaine qui se terminera le 2 octobre.
