(ce topic n'a pour but que de présenter une somme d'information pour les rares curieux, le topic sur le rock japonais féminin m'ayant appris que les amateurs se comptent sur les doigts d'un lépreux maladroit avec une scie sauteuse )
Il y'a quelques années, au cours de mes pérégrinations sur youtube, je suis tombé par hasard sur cette vidéo:
J'ai été bluffé. Des femmes, d'un certain âge ou d'un âge certain, qui dynamitaient littéralement cette reprise de "Kurenai" des mythiques X Japan.
Ce que je ne savais pas, c'est que ce groupe était aussi mythique que X Japan. Et aurait dû l'être aussi partout dans le monde, si ... Dans les mois qui ont suivi, je suis revenu régulièrement à ce groupe, mais c'est seulement il y'a quelques mois que j'ai décidé de me pencher sérieusement sur le sujet.
J'ai découvert un groupe fascinant. Riche. Terriblement emblématique des années 80 qui l'ont vu naître aussi. Mais dont l'histoire force l'admiration. J'ai donc décidé de vous raconter l'histoire de SHOW-YA.
Précisons que le groupe est toujours en activité, et dans son line-up d'origine! Comme il a été formé en 1981, c'est donc tout simplement un des plus vieux groupes en activité dans son lineup d'origine. J'ajoute aussi que, l'intérêt grandissant, je me suis finalement procuré tous les disques de leur meilleure période, à savoir '85-'91, en vinyl ou en CD.
Présentons tout de suite les membres, puisque ça ne changera (quasiment) pas:
- au chant, Keiko Terada: en un mot comme en cent, elle est une légende vivante au Japon, et une people toujours extrêmement sollicitée par les medias
- aux claviers et choeurs: Miki "Captain" Nakamura
- à la guitare: Miki "Sun-Go" Igarashi
- aux drums: Miki "Mittan" Tsunoda
- à la basse: Satomi Senba
(pour l'anecdote, les trois Miki ont adopté leurs surnoms pour éviter d'être confondues)
Elles ont maintenant près de 60 ans et donneraient des leçons de présence sur scène à des groupes 30 ans plus jeunes.
Les looks? C'est bien simple, si vous voulez la panoplie complète des look eighties, vous suivez l'évolution du groupe dan sces années-là: tout y passe
. C'est kitsch, too much, de très mauvais goût souvent, et pourtant elle font tout passer sans problème pour deux raisons essentielles:
- ce sont des tueuses
- leur musique, déjà intéressante au départ, devient de meilleure en meilleure pour atteindre un sommet à la fin des années 80 (avertissement: pour peu qu'on aime le rock eighties quand même
, au premier ou au second degré)
On passera donc de ceci (1985):
A ceci (1990):
Eighties powaah
Ce serait anecdotique si la musique ne suivait pas. Or, dès le premier album "Masquerade Show" (1985), on note un groupe parfaitement en place, avec des musiciennes clairement au-dessus du lot, mais qui hésitent encore fortement sur le style à adopter. Plus probablement, la firme de disque essaye certainement déjà de les tirer vers de la pop gentillette, alors que leur aspiration profonde est le hard rock et le metal. Du coup, on se retrouve avec un album qui fait le grand écart entre de la pop, du prog rock et du speed metal
.
On y retrouve aussi une reprise ... des Doors ("Touch Me"). Et des composiitons de contributeurs externes, à deux-trois exceptions près.
L'album est mixé à Abbey Road, par Haydn Bendall (qui a travaillé pour Camel, Kate Bush, Alan Parsons Project). Quasi aucun morceau ne deviendra un classique du groupe, à l'exception du plus heavy d'entre eux, "Au Revoir" (ouaip, en français dans le texte), une composition du groupe (Miki Nakamura/Keiko Terada), dont voici une prestation live de l'époque:
Comme souvent, c'était à l'origine une face B.
Bon, rien que là, on a tout simplement le meilleur groupe de rock dur féminin de l'époque.
Et ce n'est qu'un début ... sauf que le chemin va être 'achement sinueux
. La suite au prochain épisode.
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"