Premier album, mais hors sujet original

J'avais envisagé d'abord de poster ma question dans le sujet de Zoem', mais pour éviter de le polluer j'ai préféré en ouvrir un autre. Donc :

En gros, qu'est-ce qui rend, objectivement, le passage en studio obligatoire pour la réalisation d'un album, quand on se rend compte de l'outillage disponible sur l'ordinateur de presque monsieur-tout-le-monde ?
Dans le même ordre d'idées, le support d'une maison de disques s'avérant il me semble-t-il des plus limités (hors avance financière éventuelle pour un passage en studio, j'avoue que je ne vois pas trop le bénéfice pour les petits groupes), est-il vraiment nécessaire ?
Presser 500 Cds par exemple est devenue "une plaisanterie" aujourd'hui (du moins pour moi qui ai connu les joies des premiers pressages industriels il y une 15n d'années), tant financièrement que d'un point de vue organisationnel.

Pas mal de questions me sont passées par la tête à la lecture du topic de Zoem' (en plus de celles survenues suite à ce que je sais de la prod de du 2ème CN1), en voilà seulement quelques-unes, mais en gros la question est "Pourquoi ne pas choisir de réaliser un album 100% home made " ?

Y'a déjà des gens qui font ce choix. Certains qui s'en sortent très bien d'ailleurs (cf l'album de Demians y'a 2 ans ; j'ai aussi un pote qui a fait un super album de metal prog dans le salon de son guitariste)

Dans les arguments contre, il faut un gros paquet de matos pour être efficace, un lieu adapté et aménagé en conséquence pour faire les prises de son, et au moins une personne dans le groupe possédant des compétences avancées en prise de son, mixage et tout le bordel.

Pour ma part, je me vois très bien enregistrer une demo au local, avec du matos correct, un lieu à l'acoustique décente et des connaissances honorables (plus un certain sens de la débrouille), mais clairement pas un album. Et puis l'ordinateur, à la longue c'est chiant ; c'est tellement plus pratique d'avoir des vrais boutons et des vrais sliders sous les doigts plutôt qu'une souris...

3 bonnes raisons, en effet. rédhibitoires pour nous, même prises individuellement ! on a juste de quoi faire une démo écoutable, là, et pourtant, y a pour quelques k€ de matos.

pour l'histoire de la "maison de disque" (du label, quoi), je le vois davantage à notre niveau comme un accompagnement dans une démarche cohérente, plutôt que comme un prenage sous l'aile/investissement comme polydor ou vogue dans le temps.
par exemple, on a la possibilité en ce moment de faire un deal avec une asso territorialement voisine de la nôtre sur le principe "disposer de savoir-faire qu'on a intérêt de faire savoir" : elle nous apporterait un soutien logistique (relations DRAC, subventions, etc) et nous, on irait initier ses membres à la basse, à la gratte, à l'aide au choix de matos, etc.
un partenariat, quoi. on va creuser le truc.

Pour moi c'est assez simple :

- Les sousous : tu peux enregistrer un album pour 2000€ dans un petit studio. Si tu veux te monter ton home studio, avec ça t'as juste de quoi acheter un compresseur, ou alors la version lite de Cubase...
- L'aspect technique : cubase c'est simple, mais c'est quand même compliqué pour beaucoup!
- Le studio physique : pas tout le monde (surtout en région parisienne) ne peut se permettre de monter une salle d'enregistrement isolée chez soi.

Après, tout dépend de ton investissement dans le projet, et de la qualité du produit final que tu espère.

Le piège, c'est que c'est possible de faire un truc "pro" tout seul, mais c'est aussi possible de faire un truc "amateur" alors que tu fais appel à des pros pour certaines étapes

Une réponse simple:
C'est un métier d'enregistrer un disque... et une oreille extérieur et expérimentée t'apporte un foultitude d'idée auxquelles tu n'aurais jamais pensé.

La véritable question c'est plutôt 'à quoi ça sert de sortir des disques'
réponse: à pouvoir faire des concerts ailleurs que dans la MJC du coin ou à la fête de la choucroute (et encore même pour ça, ça devient nécessaire... )

Ce qui mène une nouvelle question : est-ce que pour jouer dans des salles potables (celles ou il te faut une maquette et pas juste te pointer en beuglant "Je fais du Rock N Roll, je joue quand?") il faut un CD "pro" (pressé, avec le packaging qui va bien) ou alors un enregistrement sur pod gravé sur un verbatim, voire un enregistrement de répète sur MD suffit?

Je dirais que plus ça a l'air produit, plus t'as de chance que ça ne parte pas dans la benne...

Une salle moyenne doit recevoir plus d'un cinquantaine de CD (albums et demo confondus) par semaine... du coup il doit y avoir un tri visuel dès le départ je pense...

Même les festoches locaux demandent des dossiers de presse maintenant...

Il y a certaines salles ou bars a concerts qui utilisent de plus en plus Myspace.
C'est finalement plus rapide et efficace de cliquer sur un lien et d'avoir d'un coup d'oeil l'audio et l'environnement du groupe.

Donc je pense qu'il faut soigner le myspace. Ca passe bien sur par une demo de bonne qualite, mais aussi par de bonnes photos, une belle deco, une pointe d'originalite etc...

2000€ un album dans un petit studio ça doit être très léger a moins de faire des prises live.

c'est à peu près ce que nous a couté le notre pour les prises en overdub (10 jours) et le mixage (10 jours aussi).

Le stud nous a offert le mixage d'ailleurs...

Bon après ça dépend aussi du style et de la relation à l'ingé son (s'il apprécie la musique et les musiciens, il sera plus enclin à proposer des conditions favorables). Pour l'album de Silesie (cf l'autre sujet), y'avait par nature beaucoup d'expériences à faire qui pourraient passer pour du temps perdu pour d'autres. Des trucs que ni les zicos ni l'ingé son ne maitrisaient vraiment.
Genre enregistrer la batterie d'un même morceau à 5 tempos différents puis les remettre à tempo et les mixer ensemble pour donner l'impression d'un son qui fond progressivement (à la fin, on arrivait sur une prise à vitesse x2, donc sustain doublé, pitch baissé à mort... erreurs amplifiées...)
Ou encore brancher une guitare demi-caisse dans un synthé moog des années 70 et faire en sorte que ça fonctionne... pour ensuite se rendre compte que ça sert à rien, passer une demi-journée à préparer un piano (comme dans "piano préparé") pour enregistrer 20 secondes dessus, sampler la voix de la chanteuse pour en jouer sur un clavier via un séquenceur, faire des prises de violon dans un ancien silo avec 30 secondes d'echo naturel... (mais ce à quoi on a passé le plus de temps, c'était quand même pour convaincre le bassiste d'enlever son overdrive pour les 2 ballades du skeud)

je pensais que c'était minimum 250-300 €/jour .

Hé bé, vous lire à quelque chose de ... déprimant
Si je vous comprend, pour avoir une chance de vendre quelques galettes, il faut impérativement monter sur scène, et pour monter sur la plus petite des scènes, il est quasi indispensable de pouvoir fournir une galette produite réellement professionnellement. Ce qui coûte "cher" et nécessite du coup plus de concerts encore ... sauf que l'offre est tellement pléthorique que les organisateurs non d'embarras que celui du choix
Enfin, dans cette optique là, je comprend mieux la difficulté de réaliser un album à la maison : le disque est presque autant un instrument de promo à l'intention des professionnels de la profession qu'un objet destiné à être écouté et ressenti par un énergumène lambda ... qui flinguera tout le boulot de production en rippant le disque pour son iPod

hum, busty était votre bassiste ?