Wé, AdRock, le contexte est favorable à une certaine prise de conscience (laquelle, comme chacun sait, passe par la prise de tête
Et ici, bien sûr, on est dans la colonne [chevaux]...
D’abord, Melanie Joy demande aux étudiants de lister des caractéristiques des chiens, puis des cochons . Elle note au fur et à mesure au tableau les réponses proposées.
Du côté des chiens, on trouve des qualificatifs tels que « intelligents », « aimants », « protecteurs », « rigolos » et parfois, « dangereux ».
Dans la colonne « cochons », les qualificatifs sont moins flatteurs : « sales », « suants », « paresseux », « gros », « stupides », « laids ».
De la même façon, les étudiants fournissent des réponses très contrastées quand on leur demande les sentiments que leur inspirent les animaux des deux espèces.
Ensuite, s’engage un dialogue au cours duquel Melanie Joy pose des questions telles que « Avez-vous déjà rencontré des cochons ? » (dans l’immense majorité des cas, la réponse est « non ») ou apporte des informations : les cochons sont aussi intelligents que les chiens, les cochons ne transpirent pas, ils se roulent dans la boue pour se rafraîchir quand il fait chaud, ils développent des comportements stéréotypés en captivité… Les réactions des étudiants se font contradictoires ou hésitantes ; elles révèlent que leurs idées sur les cochons ne viennent d’aucune source fiable ; ils admettent que les cochons pourraient avoir chacun leur personnalité comme les chiens ; oui, les cochons peuvent certainement ressentir la douleur…
« Melanie Joy. Comment vous sentiriez-vous à propos des cochons, si vous les voyiez comme des êtres intelligents et sensibles […]. Si vous les connaissiez personnellement, comme vous connaissez les chiens ?
Etudiant(e). Je me sentirais bizarre en les mangeant. J’éprouverais probablement une sorte de culpabilité.
Melanie Joy. Alors pourquoi mangeons-nous des cochons et pas des chiens ?
Étudiant(e). Parce que les cochons sont élevés pour être mangés.
Melanie Joy. Pourquoi élevons-nous des cochons pour les manger ?
Etudiant(e). Je ne sais pas. Je n’y ai jamais réfléchi. Eh bien, je suppose que les choses sont ainsi faites, voilà tout. »
Nous envoyons les membres d’une espèce à l’abattoir et chérissons les membres d’une autre espèce sans autre raison que les « les choses sont ainsi faites ». Nous pouvons passer de longues minutes devant un rayon de supermarché à nous demander quel dentifrice choisir et n’avons pas réfléchi un seul instant à la raison pour laquelle nous mangeons certains animaux et pas d’autres. Nous n’avons pas la moindre pensée à propos d’une pratique qui cause la mort de milliards d’animaux chaque année. Comment est-ce possible ?