Pour autant, dès la fin du set, tout est oublié et les esprits anticipent déjà la pyrotechnie, les décibels et les refrains teutons qui vont s’abattre avec fracas sur les fans. Des « Ramm-stein » sont scandés avec régularité et une insistance grandissante tandis que les roadies effectuent les derniers réglages. Et, comme si les incantations avaient porté leurs fruits, à 21h pile la bande emmenée par Till Lindemann prend possession de la scène, en démolissant un mur en polystyrène, pour le second soir de suite. En déroulant un programme strictement identique à la veille, Rammstein ne ravit sans doute pas ceux qui se sont déplacés deux fois mais il émerveille les autres.
Une part de routine s’empare maintenant du groupe (les masques lance-flammes de « Feuer frei! », le bateau pneumatique de « Haifisch » ou les fusées de « Du Hast ») mais les nouveautés comme la fontaine d’étincelles, la « boule de lumière » dans la bouche de Till sur « Rammlied », le très suggestif canon de mousse lors de l’explicite « Frühling In Paris » ou le faux fan poursuivi par les vigiles s’imposent comme des atouts aussi heureux que « rafraîchissants ». Le spectacle, tellement grandiloquent, maîtrisé et haletant, fait oublier la musique qui semble parfois reléguée au second plan. Pourtant, Rammstein ne manque pas de tubes et ne rate pas le coche dès qu’il s’agit de les livrer en pâture (« Benzin », « Pussy », « Feuer frei! », « Sonne », « Engel », etc.)
Malgré les chorégraphies millimétrées, une scénographie pensée dans les moindres détails et une marge de manœuvre inexistante dans la setlist, Rammstein montre avec ravissement qu’il peut aussi accorder des moments uniques et privilégiés avec son public. Ce sera le cas lors de la célébration de l’anniversaire de Paul Landers où les membres du groupe se retrouvent à trinquer chaleureusement autour d’une bouteille de champagne. On apprécie alors d’entrevoir un groupe « humain » partageant un peu de bonheur dans ce qui s’apparente de plus en plus à un show de Broadway placé sous des auspices pyro-indus-metalliques. Et, à en juger par les prestations servies par Rammstein, le spectacle n’est pas près de s’arrêter.
Setlist du concert du 9 décembre 2009 à Paris Bercy :
Rammlied
B********
Waidmanns Heil
Keine Lust
Weißes Fleisch
Feuer frei!
Wiener Blut
Frühling in Paris
Ich tu dir weh
Liebe ist für alle da
Benzin
Links 2-3-4
Du hast
Pussy
-------------------
Sonne
Haifisch
Ich will
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Engel
Line-up :
Richard Z. Kruspe (guitare)
Paul H. Landers (guitare)
Till Lindemann (chant)
Oliver "Ollie" Riedel (basse)
Christoph "Doom" Schneider (batterie)
Christian "Flake" Lorenz (claviers)
Discographie :
Herzeleid (1995)
Sehnsucht (1997)
Mutter (2001)
Reise, Reise (2004)
Rosenrot (2005)
Liebe ist für alle da (2009)
Rammstein - Liebe ist für alle da
Universal
www.rammstein.de