Paul McCartney - AccorHotels Arena

Publié le 22/06/2016 par Nicolas Didier Barriac
Soirée d'hommages le lundi 30 mai à l'AccorHotels Arena de Paris. Hommage à la pluie, tout d'abord, qui a arrosé pendant plus d'une heure les spectateurs arrangés en différentes files serpentant les alentours de l'ex-POPB. Hommage à la musique, ensuite, pour un show dantesque de Macca qui livre pour l'occasion un best-of de son répertoire fort de plus de 50 ans de tubes. Hommage à l'intérieur de l'hommage, enfin, puisque les 3 heures de spectacle offriront à Sir Paul l'opportunité d'évoquer les attentats de Paris, Jimi Hendrix, George Martin, son ex-femme Lindy, sa femme actuelle Nancy Shevell et ses deux "frères" John Lennon et George Harrison.

Ce n’est pas à 73 ans que Paul McCartney va se remettre en cause. Il sait ce que son public attend de lui tout comme il sait précisément comment se mettre en scène. Tout le concert se déroule donc dans un climat de semi spontanéité où l’Anglais s’adresse aux fans en alternant le français et l’anglais pour prononcer quelques phrases convenues, sûrement articulées des centaines de fois. Ces rapides transitions permettent d’enchaîner les nombreux tubes à vitesse grand V. A peine a-t-on le temps de se remettre d’un Maybe I’m Amazed, And I Love Her ou Live and Let Die, Back in the U.S.S.R. que déboulent dans leurs sillages We Can Work It Out, Blackbird, Hey Jude et Let It Be. Quarante chansons se relayent en un clignement d’œil.

Dire que la carrière de Paul McCartney est riche relève de l’euphémisme. Pourtant, on a tendance à oublier la qualité et la diversité extrême des compositions qu’il a eu la grâce d’écrire. L’écart entre un Live and Let Die, Temporary Secretary, Blackbird et FourFiveSeconds a de quoi laisser AC/DC dans un état d’hébétude profond. Le premier est le blockbuster de la setlist, propulsé par des effets de pyrotechnie dignes du James Bond dont il provient. Le deuxième est un morceau électronique méconnu extrait de McCartney II (1980) qui retrouve, avec l’intérêt de Darkstar et la réinterprétation de son compositeur durant ce One on One Tour, une nouvelle jeunesse. Blackbird symbolise lui l’intermède acoustique du concert et la beauté tranquille des plus pures chansons des Beatles. A l’autre extrémité de sa carrière, FourFiveSeconds passe le témoin à une nouvelle génération d’artistes, Rihanna et Kanye West. La version jouée ce soir, en lui donnant un autre éclairage, montre toutes les qualités que certains fans n’avaient pas entendues derrière le chant de ses deux improbables acolytes.

On peut comprendre la volonté de jouer un maximum de classiques néanmoins on s’étonnera du nombre très peu élevé d’extraits de sa carrière solo : trois de New et quatre provenant de quatre opus distincts. Pourtant, le plaisir de jouer My Valentine, Save Us ou Here Today semble aussi intense que de dérouler une énième fois Yesterday, Ob-La-Di, Ob-La-Da ou Eleanor Rigby. Même si la voix fatigue par moments, Sir Paul assure comme pas un. Il passe de la basse à la guitare puis au piano et au ukulélé avec une agilité enfantine. Il ira même jusqu’à marier, hilare, deux fans sur scène durant les rappels, quelques instants après avoir répondu à la Marseillaise entamée dans le public avec un God Save The Queen.

Macca, aussi polyvalent qu’éternel, rappelle à tous que malgré la mort de deux Beatles, il tient encore, avec Ringo Starr, le flambeau du premier phénomène pop mondial. Et l’avenir semble radieux pour les vieux dinosaures : en octobre les plus beaux spécimens se rassembleront au Desert Trip où l’on pourra admirer The Rolling Stones, Bob Dylan, Macca, Neil Young, Roger Waters et The Who. Tout un programme !

Setlist :
A Hard Day's Night
Save Us
Can't Buy Me Love
Letting Go
Temporary Secretary
Let Me Roll It
I've Got a Feeling
My Valentine
Nineteen Hundred and Eighty-Five
Here, There and Everywhere
Maybe I'm Amazed
We Can Work It Out
In Spite of All the Danger
You Won't See Me
Love Me Do
And I Love Her
Blackbird
Here Today
Queenie Eye
New
The Fool on the Hill
Lady Madonna
FourFiveSeconds
Michelle
Eleanor Rigby
Being for the Benefit of Mr. Kite!
Something
Ob-La-Di, Ob-La-Da
Band on the Run
Back in the U.S.S.R.
Let It Be
Live and Let Die
Hey Jude
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Yesterday
Hi, Hi, Hi
Birthday
Golden Slumbers
Carry That Weight
The End

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