De l'aveu même de ses membres, avec A Dramatic Turn of Events puis leur album éponyme, la préoccupation principale de Dream Theater était de prouver que le départ de Mike Portnoy n'avait pas (trop) altéré le groupe. En 2016, pour la première fois avec Mike Mangini, le quintette s'est mis en tête de proposer quelque chose de nouveau. Arrive donc The Astonishing, un rock opera avec tous les clichés que cela comporte. Et même plus encore. En livrant une histoire entre fantasy et science fiction, où l'on croise des personnages tels que Faythe ou Nafaryus (sic) Dream Theater tend le bâton pour se faire battre. Le groupe n'a que rarement brillé dans ses textes mais a généralement de la ressource en termes de musique. Alors sur ce plan que vaut The Astonishing ?
Le groupe promettait des nouveautés. Il les délivre. The Astonishing est un mastodonte aussi impressionnant qu'un film hollywoodien. L'orchestre symphonique omniprésent rappelle à chaque instant l'ambition du concept. Impossible d'ailleurs de dissocier la musique de celui-ci. Le niveau d'écriture de l'histoire est assez pitoyable, à peine digne d'une fan fiction. Au moins les images de synthèse utilisées dans le livret et le clip de The Gift of Music sont en cohérence avec la qualité des textes. Quant aux bruitages (trompettes, scène de combat, applaudissements, rire d'enfant, oiseaux qui gazouillent, porte qui s'ouvre, dialogues...), aux orchestrations lourdingues et aux emphases vocales de James LaBrie, ils sont tellement nombreux qu'on passe le plus clair de son temps à glousser qu'à se laisser transporter par cette œuvre soit disant grandiose. Un bon test pour mesurer sa tolérance est d'écouter Brother, Can You Hear Me?, un grand chelem de ces faux pas, un festival de guimauve.
Les meilleurs rock opera se distinguent souvent par leur richesse et leur diversité. Sur les deux heures dix de musique de The Astonishing, on a droit à une majorité de ballades sirupeuses. Quelques incursions « metal » existent comme sur Three Days mais les efforts tombent à plat à cause de gimmicks vocaux ratés ou d'une absence totale de bons riffs. A Tempting Offer ou A New Beginning, avec son sympathique solo satrianesque, semblaient prometteurs mais ces deux morceaux évoluent dans la mélasse. Dream Theater a pourtant bâti sa réputation sur sa faculté à tout pouvoir jouer, à explorer, à émuler. La pauvreté de la palette déployée ici est sans équivalent sur les douze albums précédents. On se situe à la confluence de Jesus Christ Superstar, Frozen et des sections les plus soft de Metropolis Pt. 2: Scenes from a Memory alors qu'une bonne partie des fans auraient préféré qu'on aille à la croisée de Savatage et d'Ayreon.
Certes, James LaBrie est plutôt à l'aise dans son rôle : il maîtrise un chant « lyrique » autant que les parties rock et nuance son timbre avec justesse. Néanmoins, le reste du groupe n'est pas à la hauteur. John Petrucci ne lâche qu'un ou deux soli dignes de son niveau, Mike Mangini déploie une énergie folle mais le mixage ne le met pas en valeur, John Myung n'a aucun canevas où montrer son talent et Jordan Rudess s'avère relativement discret (tant mieux serait-on tenter de dire !). Les archétypes de cette sortie de piste sont Chosen et The Path That Divides, loin d'être mauvais dans le fond mais leurs composants sont si insipides qu'ils en deviennent comiques...
On se tourne donc volontiers vers les titres les plus ouvertement commerciaux car eux au moins ne cachent derrière aucun artifice honteux. The Gift of Music possède cet enchainement arpèges / rythmique dévastatrice qu'on adore depuis Images and Words. Mieux, Our New World en reprenant le thème principal du disque voit enfin Dream Theater proposer une mélodie qui ne fera rougir personne. Dans le registre prog seul A Life Left Behind et sa première partie à la Toto sauve les meubles. The Astonishing bénéficie certes d'écoutes répétées et se laisse bizarrement apprivoiser mais cela ne doit pas faire oublier la vacuité de cette double galette, systématiquement en retrait des précédentes réalisations.
Discographie :
When Dream and Day Unite (1989)
Images and Words (1992)
Awake (1994)
Falling into Infinity (1997)
Metropolis Pt. 2: Scenes from a Memory (1999)
Six Degrees of Inner Turbulence (2002)
Train of Thought (2003)
Octavarium (2005)
Systematic Chaos (2007)
Black Clouds & Silver Linings (2009)
A Dramatic Turn of Events (2011)
Dream Theater (2013)
The Astonishing (2016)
Tracklist de The Astonishing (en gras les morceaux essentiels) :
CD1
1. Descent of the NOMACS (NOMACS instrumental) 1:10
2. Dystopian Overture (Instrumental) 4:50
3. The Gift of Music 4:00
4. The Answer 1:52
5. A Better Life 4:39
6. Lord Nafaryus 3:28
7. A Savior in the Square 4:13
8. When Your Time Has Come 4:19
9. Act of Faythe 5:00
10. Three Days 3:44
11. The Hovering Sojourn (NOMACS instrumental) 0:27
12. Brother, Can You Hear Me? 5:11
13. A Life Left Behind 5:49
14. Ravenskill 6:01
15. Chosen 4:32
16. A Tempting Offer 4:19
17. Digital Discord (NOMACS instrumental) 0:47
18. The X Aspect 4:13
19. A New Beginning 7:40
20. The Road to Revolution 3:35
CD2
1. 2285 Entr'acte (Instrumental) 2:20
2. Moment of Betrayal 6:11
3. Heaven's Cove 4:19
4. Begin Again 3:54
5. The Path That Divides 5:09
6. Machine Chatter (NOMACS instrumental) 1:03
7. The Walking Shadow 2:58
8. My Last Farewell 3:44
9. Losing Faythe 4:13
10. Whispers on the Wind 1:37
11. Hymn of a Thousand Voices 3:38
12. Our New World 4:12
13. Power Down (NOMACS instrumental) 1:25
14. Astonishing 5:51
Dream Theater – The Astonishing
Roadrunner
www.dreamtheater.net
- Forum basse
- Erotomania Bass cover by Dream Theater 2
- Partitions Officielles de Dream Theater (John Myung) 6
- Forum bla bla et guitare
- Dream theater , jouable ??? 48
- Forum concerts
- Dream theater 5
- Forum groupes/Artistes
- Gros riff avec wah de Dream Theater : quel morceau ? 54
- Dream Theater Topic Officiel 8681
Vos commentaires
Écrire un commentaire