Avenged Sevenfold - The Stage

Publié le 25/01/2017 par Nicolas Didier Barriac
Ayant sous le coude une des discographies les plus variées du metal actuel, Avenged Sevenged revient aux affaires après un Hail To The King pas franchement abouti. Les Américains, fraîchement arrivés chez Capitol, de nouveau animés par le plaisir de jouer, ont sorti un album à la grande surprise du public qui ne s'attendait pas à voir s'écouler uniquement quelques jours entre l'annonce et la mise en bacs de The Stage. Cette septième réalisation voit le groupe complètement accepter ses penchants progressifs pour proposer son disque le plus théâtral, mais malheureusement aussi le plus pompeux.

A7X, puisque c'est ainsi que les fans d'abréviations nomment le combo, continue son imitation de Spinal Tap en changeant encore de batteur. C'est aujourd'hui l'excellent Brooks Wackerman, ex-Bad Religion, qui tient les baguettes aux côtés d'un line-up qui n'a rien perdu de ses qualités techniques. Il faut dire qu'aux côtés de Zacky Vengeance et Synyster Gates, il vaut mieux s'accrocher. Les deux guitaristes forment une paire virevoltante, complémentaire et emblématique de leur époque comme les duos Murray/Smith ou Tipton/Downing avant elle. Vengeance et Gates conduisent l'ensemble du groupe vers des sonorités expérimentales ou des prises de risques stylistiques qui s'avèrent payantes.

Par exemple, prenons Exist. Avec plus de quinze minutes au compteur, il s'agit du morceau le plus long du répertoire d'Avenged Sevenfold. Il se met en tête de recréer en musique le Big Bang. Ainsi, la partie initiale oscille en permanence entre Pink Floyd, Dream Theater et Metallica pour un résultat qui aurait été parfait pour accompagner les scènes de cosmos dans Tree Of Life de manière plus musclée. Par la suite, tout rentre dans le rang avant de laisser place à un long monologue de... Neil deGrasse Tyson !

Au risque de surprendre ses fans, A7X ne se limite pas à un seul morceau d'expérimentation. Sunny Disposition et ses cuivres piquent l'intérêt avec ses rythmiques ska lancinantes. God Damn renoue avec les racines du groupe pour un joli moment heavy mélodique. Angels va chercher du côté des meilleures ballades écrites par la formation américaine. Simulation fait penser à un Megadeth sous acide. Higher utilise pour sa part une chorale féminine et des claviers étonnants pour un résultat qui ravira tous les amateurs de prog'.   

Vous l'aurez compris, The Stage touche à tout et comme c'est précisément là qu'Avenged Sevenfold frappe fort ça tombe plutôt bien. Toutefois, son concept grandiloquent - une histoire sur l'intelligence artificielle qui permet de s'approprier de multiples sujets comme la science, la religion ou l'exploration spatiale - met en évidence les défauts les plus criants du groupe. La concision n'a jamais été la qualité première d'A7X mais on pouvait espérer qu'elle se développe avec les années. Ici, on a constamment l'impression de revivre les temps morts de City Of Evil. La plupart des morceaux mériteraient des coupes d'au moins une minute (les samples vocaux et effets divers sont bien trop nombreux). A la fin de l'album, cela s'accumule et The Stage perd une grande partie de son impact. De plus, malgré le chant unique de M. Shadows, par ailleurs parfaitement adapté à la musique, il force son talent et déraille à de multiples reprises. Il semble quelque peu en manque d'inspiration pour proposer de bons couplets (voir Roman Sky ou même Exist) et focalise toute sa créativité sur les seuls refrains.

Si l'on passe sur ces quelques erreurs, The Stage demeure très agréable et une bonne manière de se remettre dans le droit chemin après Hail To The King.

Discographie : 

Tracklist de The Stage :

(en gras les morceaux essentiels)

 

www.avengedsevenfold.com

Articles similaires :

Sur les forums