Comment en est-on arrivés là ?
Pour les anglophones, je vous invite à consulter l'article en question sur le site du Washington Post "Why my guitar gently weeps – The slow, secret death of the six-string electric. And why you should care." (La mort lente et secrète de la six-cordes électrique. Et pourquoi vous devriez vous en soucier) et pour les francophones direction LaGuitare.com où vous pourrez retrouver des extraits traduits ainsi que l'analyse et certaines suggestions proposées par notre confrère Jacques Carbonneaux.
Pour résumer rapidement l'article du Washington Post, Geoff Edgers nous explique que les ventes de guitares électriques sont en baisse passant de 1,5 millions à 1 million de ventes par an, qu'il n'y a jamais eu autant de fabricants sur un marché qui pourtant ne progresse pas et que les gros acteurs historiques Gibson et Fender affichent des pertes pendant que PRS licencie et que Guitar Center, la plus grosse chaine de magasins aux US est un château de cartes reposant sur plus d'1,6 milliards de dollars de dettes… Ensuite l'article cherche à démontrer qu'il n'y aurait plus de Guitar Heroe aussi emblématiques que les légendaires Chuck Berry, Eric Clapton, Jeff Beck, Keith Richards, Jimi Hendrix, Carlos Santana, Steve Vai, Joe Satriani, etc. qui par leur style, leur attitude et leur notoriété donnent envie aux novices de se mettre à la guitare électrique pour tenter de les émuler. Il termine en mettant en avant l'impact visuel de la très populaire Taylor Swift qui pousse un nombre croissant de filles à se mettre à la guitare… acoustique.
Où sont passés les Guitar Heroes ?
Et c'est à mon sens là où l'article est pertinent et souligne une évolution significative. Car depuis les années 90 avec Kurt Cobain, The Edge ou Slash, quels artistes ou quels groupes passent à la radio, à la télé et connaissent un succès mondial et grand public guitare à la main? Matthew Bellamy de Muse ou Dave Grohl avec les Foo Fighters… le riff de Seven Nation Army des White Stripes… Mathieu Chedid en France… C'est assez limité convenons-en alors mais peut-on cependant rejeter la responsabilité du déclin de la guitare électrique sur les épaules des talentueux Joe Bonamassa, John Mayer et Mark Tremonti ? Il convient d'abord de réaliser que ces derniers ne disposent pas de la même plateforme de diffusion que leurs glorieux aînés car la multiplication de l'offre disponible à tous et à tout moment sur internet dilue la notoriété et l'impact des artistes ainsi que de leurs revenus (autre débat) s'ils ne sont pas ensuite diffusés sur les radios nationales ou à la télévision. La nuance, chère à tout musicien qui se respecte, c'est que les Guitar Heroes existent bien pourtant (j'en ai rencontré!) mais ils sont connus principalement par les guitaristes! Demandez à vos amis non musiciens qui sont Guthrie Govan, Derek Trucks, Richie Kotzen ou Tosin Abasi et même notre Christophe Godin national et vous verrez…
On peut tromper 1000 guitaristes 1 fois...
Revenons également sur l'arithmétique simpliste énoncée plus haut consistant à dire que moins on vend de guitares électriques, moins il y a de guitaristes électriques. En empruntant ce raccourci, l'auteur fait l'impasse sur plusieurs points importants comme par exemple le fait qu'un même guitariste possède souvent plusieurs guitares même s'il est fort possible que le nombre de guitares par guitariste soit en baisse puisque les développements convaincants de micros, d'effets, de la modélisation et de la M.A.O. (Musique Assistée par Ordinateur) permettent aujourd'hui à une Stratocaster de sonner comme une Les Paul (ou de s'en approcher), ce qui d'ailleurs n'est pas possible pour les guitares acoustiques non amplifiées dont les ventes ont dépassé celles des électriques depuis 2010. Dans la même logique, on peut également prendre en compte la croissance importante du marché de l'occasion qui grignote des parts de marchés aux instruments neufs et qui nous amène également au serpent qui se mord la queue, à savoir la glorification des Guitar Heroes des années 60 à 90 et de leur matériel de l'époque, phénomène qui a contribué à créer un marché dit Vintage d'instruments d'occasion haut-de-gamme dont le tarif s'envole souvent à plusieurs milliers d'euros si ce n'est plus, un budget non consacré à l'achat d'instruments neufs.
Évolution choisie ou subie
Et si d'un côté le choix de l'instrument s'appuie sur des critères plutôt conservateurs avec 2-3 formes datant des années 50 qui dominent encore aujourd'hui le marché, l'acte d'achat a en revanche beaucoup évolué puisqu'internet est à nouveau passé par là, permettant aux acheteurs de préparer leur achat avant de se rendre en magasin en comparant les tarifs mais aussi en épluchant les spécifications et en récoltant l'avis d'autres utilisateurs. Enfin il vaut mieux sourire devant le dernier point du Washington Post qui s'étonne que des jeunes de 15 ans dans la School of Rock soient fan d'Eric Clapton, alors qu'il n'en voudrait sans doute pas aux élèves d'un conservatoire ni à ceux des beaux-arts d'admirer le travail de Mozart ou d'étudier le portrait de la Joconde!
À la vue de tous ces éléments, il apparaît donc plutôt arbitraire de ne s'appuyer que sur les statistiques de ventes de guitares électriques pour en déduire la disparition future de l'instrument le plus populaire actuellement, mais c'est au moins un indicateur qui permet d'ouvrir le débat. Les difficultés du marché de la musique sont cependant bien réelles et dépassent malheureusement le simple cadre de la guitare électrique. La guerre des prix déclenchée sur Internet a réduit les marges des magasins alors que la désertification des centres villes diminue la fréquentation et au final les échanges entre musiciens. N'oublions pas que la musique est un langage, parler tout seul dans sa chambre avec son looper ou sa carte son, ça ne dure qu'un temps, il faut bien ensuite dialoguer, écouter et jouer avec les autres.
Et vous qu'en pensez-vous ? Et si le futur de la guitare électrique c'était ça: (Du calme, on plaisante! quoi que...)
Qu'on écoute les musique à la mode, celles qui sont diffusées dans les boîtes, Electro, Reggae, etc..
Il n'y a pas de guitare électrique.
Il y a du clavier, de la basse ( beaucoup ), de la batterie, de la guitare électrique ?
Le guitare électrique est éliminée, ces sonorités sont vieillottes, dépassées, usées, elle a tant vécu intensément pendant 60 ans, la formation de base qu'on appelait groupe s'articulait autour du chanteur et du guitariste, c'est usée, les gens n'en peuvent plus du riff, du solo à la guitare.
C'est un peu comme les performances vocales de Céline Dion, Whitney Houston, les montées de Lara Fabian, c'est terminé.
On vit une autre époque, l'électrique est virée de la musique pop. C'est tout, c'est comme ça, on y peut rien.
Amis guitaristes , tout a un temps. J'ai 63 ans et au temps de mon père, c'était l'accordéon le roi avec leut Verchuren, Horner et compagnie...Les temps changent . Dans 15 ans, je vous certifie que les Hendrix et Clapton ne seront connus que par une poignée d'interressés. Arrête un gamin de 15 ans dans la rue, demande lui s'il connaît Maurice Chevalier ou Tino Rossi, tu verras sa tête. Pourtant ces mecs étaient des méga stars dans leurs années. Hé oui , les temps changent, les gens changent, la musique change. Quand je fais écouter de la musique Led Zep, Santana etc à mes neveux de 20 ans, ça les saoule et ils me disent que c'est de la musique de vieux. C'est ce que je disais à ma mémé de Tino Rossi quand j'avais 20 ans. La guitare élec et ses stars deviennent des has been, c'est la vie.
Quand en 95, sur MTV on avait nirvana, pearl jam, hole, soundgarden, alice in chains ou les smashing pumpkins, aujourdhui on a beyonce, rihanna, jay Z ou pharrel williams.
Faut pas chercher beaucoup plus loin.
Et ce n'est pas quelques "rockeur" comme Bonamassa qui font plus ou moins de la musique de grand père (parce que mine de rien, le blues rock et consort ça a 50 ans) qui va y changer quelques chose.
Le blues est en train de mourir au USA, l'electro et le Hip Hop étant passé par la. C'est devenu une musique de vieux. Vous écoutiez du musette dans les année 80 vous?
Ne faudrait il pas plutôt considérer les guitaristes plutôt que les guitares?
Pour ce qui est de l'occasion, c'est un marché qui lui est en explosion, et pour cause chaque guitare neuve, achetée tend à alimenter ce marché. Ainsi l'offre augmentant les prix devraient donc baisser sur ce marché, faisant une concurrence féroce au marché du neuf...
Si je prends mon cas, mes trois "meilleures guitares" (une strat US sandard, une Lag Roxane Master et une Gibson 336 Custom Shop)ont été achetées d'occasion pour un budget de 3300€, au prix du neuf on taquine les 6000€...
Les collector se vendent, parfois chères, mais elle se vendent.
Il y a un marché pour, mais les bas ou moyen de gamme elles, fini.
Et puis les MAO ? pour ma part je ne pense pas que les sons artificiels fassent pencher la balance, on voit du reste un regain d'intérêt pour les sons vintages "purs" d'origine...
Pour la génération actuelle, je crois qu'il ne sortira pas beaucoup de "stars". Donnant des cours de guitare à des jeunes, je constate que la plupart rechignent lorsqu'il faut travailler, ils croient que c'est facile et effectivement abandonnent aux premières difficultés...
Généralement, on distingue rapidement les motivés des branleurs quand on leur demande de bosser au métronome. Très peu persévèrent...
Mais j'ajoute,quand ayant branchée ma gratte dans un bon échantillonneur ,synthé en 2000,je me suis retrouvé confronté à l'idée de l'extinction de la guitare électrique,effectivement un ordinateur peut devenir sournois...
De plus il est évident comme,je les rencontré d'acheter une guitare de marque et ayant été déçu en qualité du corps,mais d'une lutherie irréprochable,mais soyons réalistes,un bois est un bois ,mais une foret est une foret,un arbre ,ne repousse pas en claquant des doigts ,donc ? guitare de nom ,d'accord,mais après ?
D'ou une défense en vers les Luthiers ,car leurs études rémunérées et aussi des jeunes noms s’installant,sont à l'heure actuelle ,plus à même de pouvoir juger en préconisant les bois préférés pour leurs client
Stock de bois ? ou guitare en carton ? ....
- D'une part l'offre en occasion qui est monstrueuse et qui est la conséquence de la démocratisation de l'instrument. Typiquement l'ado qui se fait offrir une guitare et qui abandonne en s'apercevant qu'il faut bosser pour sortir des supers riffs. Ca finit sur le bon coin et le moins fortuné se tourne vers l'occasion qui propose des produits quasi neufs pour la moitié du prix.
- D'autre part, la plus grande polyvalence des instruments. Entre les godin LGXT et les line6 Variax, le guitariste pas trop exigeant ne se contente plus que d'une seule pelle pour tout jouer. Les pieces remplies de pelles sont aujourd'hui réservées soit aux plus exigeants, soit aux férus de GAS.
Démocratisation et polyvalence ont profondément modifiés le marché et continueront à le faire évoluer. Dans le future, je pense que els marques historiques ne se contenteront plus que de vendre du haut de gamme et les marques de seconde zone ne proposeront que des instruments avec un maximum de polyvalence...