Nous évoquions hier la vidéo d'avertissement de Marc Agnesi adressée aux fabricants qui copieraient les designs appartenant à Gibson Brands. À en croire le site Trademarksandbrandsonline.com et d'autres sources, la marque américaine a envoyé plusieurs courriers au groupe Armadillo Distribution Enterprises qui détient les marques Dean Guitars et Luna Guitars avant de les attaquer en justice le 14 mai 2019, soit bien avant la diffusion de la vidéo citée précédemment même si l'on ignore la date à laquelle elle a été filmée.
Gibson réclame jusqu'à 14 millions de dollars de dommages et intérêts pour contrefaçon des formes de la Flying V de l'Explorer, de l'ES, de l'Hummingbird et de la Moderne. Et Gibson accuse également le groupe Armadillo d'avoir trompé ses clients en leur faisant croire qu'ils achèteraient des produits Gibson ou affiliés, une plainte qui irait au-delà de la simple copie d'après eux.
La réponse d'Armadillo
Elliott Rubinson, le président du groupe Armadillo, juge quant à lui sans aucun fondement ces accusations et a adressé à ses revendeurs un courrier pour les rassurer. Il estime que les guitares Dean V et Dean Z qui sont en vente depuis 1976 sont devenues des formes "génériques" et que les formes de Flying V et Explorer ne peuvent être protégées. Il annonce également s'être associé à d'autres fabricants de guitares (sans les nommer) pour tenter de déchoir Gibson de ses 'trademarks' (marques ou designs déposés) devenus trop communs et basiques pour qu'une seule entreprise puisse les détenir.
Nous n'en sommes qu'au début de cette histoire judiciaire qu'il faudra, quel qu'en soit l'issue, surveiller comme l'huile sur le feu tellement les conséquences seront importantes pour l'ensemble des fabricants du marché de la guitare. Si Gibson obtient gain de cause, on se doute que d'autres procès suivraient alors ou que de nombreux modèles pourraient disparaître des catalogues de tous ceux qui se sont inspirés de leur designs. Au contraire, si c'est le groupe Armadillo qui l'emporte, la jurisprudence apporterait encore plus de troubles qu'à l'heure actuelle sur ce qui peut être encore protégé. Mais avant de tirer des conclusions hâtives, encore faudrait-il avoir tous les éléments en main, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et surtout connaître le verdict dans vraisemblablement plusieurs mois au minimum.