Attention, rien de révolutionnaire. Il n’y a pas, hors des célébrités de la marque, de quoi changer votre conception de la guitare. Mais quand même, quand on voit que PRS, dans l’hexagone, ne soulève pas les foules, on se dit qu’il y a quand même un problème quelque part.
PRS Custom 24 SE
Apparue il y a quelques années maintenant, la série SE était une petite révolution dans les gammes d’instruments de chez Paul Reed Smith. A la marque collait cette image inaccessible d’instruments réservés aux avocats, dentistes ou Santana. Heureusement, une ouverture en direction d’un public moins fortuné permettait enfin que tout le monde touche à de la PRS.
Aujourd’hui nous prenons le temps de poser nos mains sur le modèle emblématique : la Custom 24.
Si vous n’avez jamais touché de Custom 24, je vous conseille, peu importe la gamme SE, S2, USA, Artist, private stock, de tester l’équilibre presque sans faille de la guitare.
C’est vrai qu’en tant que Stratophile à tendance Ibaneziste, le manche ne m’a guère déconcerté. Sur ce profil Wide Thin, la plupart des jeux sont possibles, il autorise une plus grande netteté dans le déplacement des doigts. Fin comme un manche de shredder, large pour les slow-hands, que ce soit dans l’interprétation ou la technicité, ce manche est vraiment une réussite.
L’équilibre s’opère aussi, comme pour les plus onéreuses Custom 24, au niveau de la répartition du poids. C’est une qualité que je soulignerai systématiquement lors des tests des S2, USA et USA Artist package car il est le fait de la forme Custom.
Encore une fois, peu importe vos goûts en matière de design, l’essayer, c’est l’apprécier. Assis c’est agréable à jouer, debout c’est un régal.
L’autre force de cette guitare c’est sa sobriété. On trouve bien entendu le fameux marquage de touche “birds” mais c’est tout. L’inlay sur la tranche du corps est un jeu entre la vraie teinte de l’acajou du corps et les pigments qui l’assombrissent sur la majeure partie du dos. On affine la silhouette sans l’alourdir. C’est simple, net et classieux.
Contrôlé par un sélecteur trois positions, le mélange des deux micros développe de nouvelles sonorités, plus fines que le micro manche, tout en profitant de la dynamique du SE HFS Treble. Ce dernier, utilisé seul, donne de belles saturations. Les taux élevés ne le font pas vraiment baver, solide comme un roc, il encaisse et délivre les sonorités pour lesquelles il a été fabriqué.
En plus du volume et du bouton de tonalité, un push-pull splittant les micros se cache sur la tonalité. Adepte de ce type de fantaisie, j’ai été un peu déçu par le rendu sonore dans mes mains. Rien de bien excitant. Sans pour autant être laid, les micros ne donnent pas le meilleur dans ces conditions-là.
Une très bonne surprise qu’est ce modèle ouvrant la gamme des guitares électriques Paul Reed Smith. Pour un prix conseillé de 750 euros, PRS offre une guitare dans les règles des modèles US bien que fabriquée en Asie. A ce sujet, la marque américaine fait preuve d’une entière transparence puisqu’elle affiche carrément le nom de l’usine qui fabrique les modèles SE en Corée.
La PRS SE Custom 24 brille par son équilibre sonore et physique. On pourra peut-être lui reprocher un léger caractère trop propre dans les clairs comme dans les saturations (même extrêmes). Pour moi, ce reproche sonne comme une qualité. Voilà un instrument qui n’essaie pas de tout faire et qui pourra pourtant se retrouver dans les mains d’un public très large, pourvu qu’il adhère à cette précision sonore, quel que soit le style de musique jouée.
Prix public : 750 euros livrée en housse
Les plus :
- Qualité de fabrication
- Précision du son
- Finition
Les moins :
- Rien
Fiche technique :
Table : érable flammé, biseautée (sur l'extérieur)
Dos : acajou
Manche : érable
Diapason : 25"
Touche : palissandre 24 cases
Profil du manche : Wide Thin
Marquage de la touche : Birds
Micros :
Chevalet - SE HFS F
Manche - SE Vintage Bass
Contrôles :
Volume, tonalité push-pull et sélecteur 3 positions
Vibrato : PRS Designed
Mécaniques : PRS Designed
Accastillage : Nickel