Dino Guitare de France n'est pas une marque à proprement parler. On a affaire plutôt ici à des guitares de luthier produites en petite série. Et encore, ce n'est pas la définition exacte des guitares Dino. Mais cela définit plutôt bien l'esprit dans lequel a été conçue la Phantom. L'idée était de proposer un instrument de qualité luthier pour 999 €, pas un sou de plus.
Par Kévin Cintas
Vraiment difficile de tester une guitare comme celle-ci. On ne peut pas aborder les instruments Dino guitare de France sans comprendre la « philosophie » de Renald Prevost, le luthier et concepteur de la marque. L'idée des guitares Dino est d'offrir des guitares sur mesure sans exploser les tarifs, grâce à des forfaits.
Deux modèles sont actuellement disponibles, la Fizz et la Phantom. La Fizz est un savant mélange de Telecaster et de LesPaul, tandis que la Phantom, un peu plus agressive, a une légère connotation metal.
C'est cette dernière que nous avons pu tester. Elle est conçue sur un forfait 1, le plus basique, mais qui donne quand même de bonnes possibilités sonores :
Corps : Tilleul
Manche : érable
Touche Palissandre
Micro : SH4 chevalet et SH2 manche
Mécanique gotoh
Vibrato Wilkinson
C'est certes basique, mais terriblement efficace. On a affaire ici a une guitare axée rock mais polyvalente.
À la première prise en main, on s'aperçoit que le manche est fin, confortable et très rapide. C'est le but de la manœuvre, car les préférences du concepteur de cette guitare vont plutôt vers les manches " wizard " Ibanez. Mais cela ne saute pas tout de suite aux yeux car le plat très appuyé de la forme wizard a été un peu ré-arrondi. Ce n’est pas plus mal car de cette manière le manche peut aussi bien accueillir du shred que des phrasés blues plus soft.
Le corps est tout aussi travaillé et, outre l'aspect esthétique dont je laisserais chacun juge, le corps est bien équilibré et ne se désaxe pas dès qu'on lâche le manche. Le talon rappelle un peu celui des guitares Caparison et donne sans exagération un bon accès aux aiguës pour un manche vissé. De plus, un petit « dénivelé » est présent sur la tranche supérieure du dos de la guitare (cf photo) : une manière de ne pas être gêné par une guitare aux formes trop anguleuses.
Ce modèle est très basique dans sa conception et, à vrai dire, même si je trouve qu'il est un instrument très intéressant, il n'est pas vraiment en adéquation avec ce que peuvent être les guitares Dino. Le son est très bon, les finitions presque parfaites (« presque », car le modèle que j'ai eu entre les mains était une pré-série) : quelques endroits où le vernis était moins régulier (je n'avais pas relevé ces invisibles imperfections qui m'ont été montrées par Renald Prévost lui-même) et un oubli de guide corde. On remarque aussi que les mécaniques sont inversées. D'un point de vue esthétique, j'aime assez, mais il arrive souvent qu'on se trompe de sens pour accorder.
Pour le son, pas de surprise. Le corps avec beaucoup de matière, les micros Seymour Duncan, le vibrato Wilkinson : tout ça donne un équilibre excellent de son. Pas de trou dans le spectre, pas de manque de sustain. On ferme les yeux et on se laisse jouer. De plus, cet équilibre sonore permet un peu toutes les facéties stylistiques.
Il serait réducteur de se faire un avis sur cette marque uniquement sur cette guitare. Même si elle a tout le confort et la sonorité qu'une guitare de ce prix-là peut revendiquer, elle est, à mon avis, à des lustres de ce que la marque produit en custom. Je vous conseille d'ailleurs d'aller faire un tour sur le blog de Dino pour admirer l'avancement des modèles custom. C'est, je pense, dans cette branche que Dino guitare de France deviendra une marque de référence tellement le concept est bien pensé et les instruments réalisés avec une réelle passion.
Spécifications technique :
Corps : Tilleul
Manche : érable
Touche Palissandre
Micro : SH4 chevalet et SH2 manche
Mécanique gotoh
Vibrato Wilkinson
Prix public : 999€
Blog de la marque :