Guitariste : Ton nouvel album Cross-Rocks affiche une orientation moins hard-rock que tes premières créations. Un revirement ?
Yann Armellino : Mon premier album date de 1999, et je tiens à préciser que je suis venu à faire de l’instrumental un peu par hasard. A l’époque, Serge Lamet (gérant du groupe de presse Best, Hard Force…), avait décidé de monter son label, ça faisait un bout de temps qu’il suivait mon parcours dans différents groupes, et m’a demandé d’être sa première signature…en instru ! J’ai relevé ce « challenge » et ai enregistré, avec les moyens du bord, ce premier disque que je considère aujourd’hui comme une démo améliorée. N’étant pas satisfait du résultat, je suis vite retourné en studio pour enregistrer « 2 » sur lequel, pour éviter les problèmes d’égos rencontrés sur le premier, je me suis occupé de tous les instruments. J’ai toujours plus écouté des guitaristes et groupes rock – hard - blues que des « shredders ». Mes influences sont Van Halen, Satriani, Joe Perry, Ace Frehley, Sambora etc…la liste est longue. Cela s’en ressent forcément dans mes compos et mon jeu.
Après « 2 », le label a fermé et j’ai signé en direct chez Edel / Sony qui distribuait déjà les deux premiers. Nous voici donc en 2001 avec « 3 », enregistré avec plus de moyens. Malheureusement, Edel a fermé six mois après la sortie de celui-ci donc, on ressort les rames et avec l’aide de mon éditeur Jean Davoust, nous nous sommes mis à la recherche d’une nouvelle maison de disques. Après plusieurs mois de négociations, nous sommes tombés d’accord avec Brennus Music, avec qui j’espère faire un bout de chemin. Un vrai passionné avec certes moins de moyens qu’une major mais plus d’idées. Nous voici donc aujourd’hui avec la sortie de mon quatrième album « Cross – Rocks ». Niveau contexte, je ne m’éloigne pas vraiment du rock – hard – blues. Les cinq reprises de Robert Johnson qui sont interprétées à ma sauce sont assez « musclées ».
Guitariste : Qui assure les parties de chant ?
Yann Armellino : Il y a trois titres chantés sur « Cross-Rocks ». Ce n’est pas moi qui assure les parties (heureusement !), c’est une collaboration franco-américaine. Tout est parti du dernier salon Midem ou mon éditeur (encore lui) a dealer une co-pro avec Disk Eyes Productions. Vous pourrez donc écouter trois covers de Robert Johnson avec Larry Braggs de Tower of Power, Tony Lindsay de Santana et Connye Florance qui travaille d’habitude avec Elton John au chant.
Guitariste : Le titre de Kiss, "Shandi" de l'album Unmasked, est un titre assez pop dans l’esprit.
Yann Armellino : J’ai commencé la guitare grâce, ou à cause de KISS dont je suis un inconditionnel depuis mes 13 ans…je sais, ce n’est pas trop original, nous sommes nombreux…J’avais envie de faire un clin d’œil depuis longtemps au plus grand groupe de Rock ! Niveau choix, j’ai toujours eu un faible pour "Shandi". D’autres titres m’auraient également bien branchés, plus du côté de Stanley que de Simmons ( sorry pour les fans du « demon » ), mais bon, il fallait choisir. Et pourquoi pas un album entièrement instrumental dédié à KISS ? Allez, je fais un appel d’offres ! Je suis également impatient d’écouter le nouvel album solo de Mr Stanley ( La sortie est prévue avant la fin de l’année ) qui sera, je pense, meilleur que le « Asshole » de Simmons qui comporte quand même quelques perles. A ce propos, le « French site of Kiss » est partenaire de la sortie de « Cross – Rocks ». Son adresse : www.diamnoir.free.fr , avec mes salutations à Fred Vehert !
Guitariste : Comment as-tu vécu le changement de label ?
Yann Armellino : Comme je l’expliquai précédemment, je suis passé de Edel à Brennus car Edel France a stoppé son activité. Le côté positif : c’est un nouveau départ avec une équipe motivée, label et distribution, un gros travail de « sous-marin » avec des chroniques et interviews dans de nombreux webzines, des radios locales sans oublier les médias plus traditionnels, la presse musicale, rock, metal et plus généraliste. C’est la première fois que, niveau promo, rien ne va être oublié. Il y a aussi la sortie de l’album à l’étranger grâce aux licences de Brennus dans de nombreux pays d'Europe. Sans oublier les Etats-Unis et le Canada via les équipes américaines. Nous attendons actuellement la confirmation pour le Japon, visiblement chez Marquee Music. Bref, je suis ravi de passer d’une major à un indépendant : il y a beaucoup plus de proximité et de dialogue.
Guitariste : Ton passage de Gibson à Ibanez peut étonner les puristes. Pourquoi ce changement ?
Yann Armellino : J’ai enregistré mes deux premiers albums avec Gibson. Rien à dire niveau guitare, je suis un LesPaul addict…seulement, concernant les endorsements, ils ne communiquent pas sur les artistes. Je suis ensuite passé chez Hamer qui devait faire du marketing et des démos en magasins. L’importation de la marque a cessé donc…fin du coup ! Aujourd’hui, je viens de signer un contrat d’endorsement avec Ibanez pour les guitares. J’ai opté pour les modèles SZ que je trouve excellents. J’ai rarement vu des guitares qui sont aussi faciles à jouer et qui sonnent aussi bien, c’est l’autoroute !
Guitariste : Leurs caractéristiques ?
Yann Armellino : Niveau configuration, ce n’est pas très éloigné d’une Les Paul avec deux humbuckers, pas de vibrato avec en prime, un manche conducteur avec un accès aux notes aigues des plus faciles. Des guitares très compétitives rapport qualité / prix. Avec les progrès effectués au niveau fabrication, micro et lutherie, est-ce que ça vaut encore le coup aujourd’hui de claquer 3000 euros ou plus dans une guitare ? Je ne pense pas. Pour en revenir à KISS, Paul Stanley a ses modèles signature chez Silvertone Guitars…elles sonnent ! On les trouve entre 300 et 500 dollars suivant les options…No comment !
Guitariste : Avec quoi assures-tu l'amplification ?
Yann Armellino : Du matériel Rocktron / Saico. J’utilisais déjà le rack deux unités « Prophesy », j’ai maintenant la totale avec le « Velocity 100 » comme ampli de puissance et deux baffles « Velocity S112 ». Du son clair au plus saturé, c’est la Rolls ! Je suis resté avec Gibson pour les cordes, tirant 09 / 46 modèles Brites Wires.
Guitariste : Quel est ton quotidien, en tant qu’artiste ?
Yann Armellino : Quand tu fais de la musique, tu passes de périodes très calmes à une suractivité. Il faut savoir s’adapter. Financièrement, c’est souvent une jonglerie. En plus, le milieu du disque en général traverse une crise et les séances se font de plus en plus rares…d’où l’importance d’être bien entouré et d’avoir son propre projet. J’ai des amis qui font essentiellement de la séance et qui sont en « galères » depuis plus d’un an…les revenus ont étés divisés par trois. Mais il faut garder confiance. En général, quand on arrive au plus bas, on ne peut que remonter !
Pour en savoir plus
Le site de Yann Armellino :
http://www.yannarmellino.com